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Cinéma – Mon crime : un film féministe qui nous fait du bien!

Seconde projection pour le cinéclub de l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY), avec le film français Mon Crime, sorti en mars 2023 dans les salles de l’Hexagone. Nos cœurs de cinéphiles ne pouvaient être que comblés en voyant s’afficher sur l’écran du cinéma de Yellowknife le nom de François Ozon.


En citant son nom, il est impossible d’oublier cet immense moment de cinéma que le réalisateur français nous a offert dans Grâce à dieu, où il dépeint, avec justesse et respect, le combat judiciaire des victimes d’abus sexuels sur mineurs dans l’affaire Bernard Preynat, prêtre de l’Église catholique de l’archidiocèse de Lyon. François Ozon est aussi un adorateur du genre humain, accordant une importance particulière à la création de personnages nuancés, où l’ambigüité est au cœur des relations. Ozon cherche constamment à étudier la complexité des relations humaines et n’hésite pas à déranger en abordant des sujets sensibles et en créant des personnages aux personnalités sombres et perverses. Nombre de ses réalisations illustrent à merveille son style : Huit femmes, L’amant double, Été 85.



(Courtoisie)


C’est au monde du Théâtre que Ozon a emprunté l’histoire de Mon Crime, en adaptant une pièce de Louis Verneuil et Georges Berr. Le film retrace la vie de deux amies dans le Paris des années 30 : Madeleine, une comédienne sans un sou, et Pauline, avocate en devenir. Lorsque Madeleine est accusée du meurtre d’un riche producteur, Pauline décide d’assurer sa défense et d’utiliser la soi-disant culpabilité de son amie comme une opportunité d’ascension sociale et de lutte pour la cause féminine.


Ce film, à l’humour ironique qui tend parfois vers un comique de l’absurde, est une ode à la condition féminine qui reflète particulièrement tous les abus, violences, et intimidations auxquelles un grand nombre d’actrices est confronté. Ozon s’amuse à décriminaliser le crime pour renverser la balance de la société et donner le pouvoir aux femmes face à un monde misogyne.

On assiste à un film rafraichissant, bien rythmé, dont les répliques nous amusent. On prend un certain plaisir à suivre les manigances de ces femmes, prenant leur revanche sur une société patriarcale, où, ironiquement, elles finissent par se battre pour être accusées de crimes qui leur permettra de s’élever à un rang social supérieur. Devant une distribution excellente, on notera particulièrement la performance jouissive d’Isabelle Huppert en actrice oubliée, cherchant à retrouver, quoi qu’il en coute, une place sur le devant de la scène. Si une fausse note devait être relevée dans cette distribution, ce serait l’accent marseillais exagéré du personnage de Dany Boon.



L’univers du théâtre est parfois trop présent au sein de cette comédie. Paris est, dans sa globalité, représenté par des décors de studio qui, malheureusement, ne permettent pas de faire ressortir toute sa beauté. On ressent une certaine déception de ne pas pouvoir être ébloui par le charme des années 30 de cette ville, avec son architecture haussmannienne et ses beaux monuments.


Mon Crime, de François Ozon, est une bonne critique sociale qui nous fait sourire sans pour autant nous faire rire aux éclats. Pour les amateurs de littérature française, cette comédie vous plongera un peu dans l’univers d’un des rois de la satire sociale : Pierre Lemaitre, avec son ouvrage exceptionnel, Au revoir là-haut.




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