Corvée du printemps
Texte et photos, Marie-Soleil Desautels
Quelque 54 groupes communautaires ont pris part au ménage du printemps à Yellowknife la semaine dernière. Chacun avait une ou quelques-unes des 57 zones de la ville à nettoyer. La municipalité offre en échange 600 $ par zone, que les organismes sans but lucratif ou les écoles peuvent ensuite utiliser pour financer leurs activités. Afin d’accomplir leur mission, les groupes recrutent des bénévoles.
« Le ménage printanier annuel de Yellowknife a lieu depuis le milieu des années 1980. Habituellement, entre 40 et 50 groupes participent et chacun compte entre 10 et 20 bénévoles », écrit par courriel la conseillère en communications à la ville de Yellowknife, Alison Harrower.
Le Collège nordique francophone, l’Association franco-culturelle de Yellowknife, la communauté pour les ainés AVENS, l’organisme Ecology North ou le club de frisbee de Yellowknife ne sont que quelques-uns des groupes qui se sont joints à l’effort collectif.
Alison Harrower estime que 600 bénévoles ont participé cette année, nettoyant quartiers résidentiels, zones industrielles, parcs, sentiers, rues et ruelles.
Laurence Bonin et un autre participant ramassent tout ce qui traine le long de la route Kam Lake, passant de l’autre côté du garde-fou au besoin.
Nia Reid, d’Ecology North, explique aux bénévoles le détail des zones que son organisme doit couvrir, dans les environs de la colline Tin Can.
« Déchet », « déchet », « déchet », lâche continuellement la petite de Chris Gamble, alors qu’elle ramasse chacun d’entre eux le long du fossé de la route Kam Lake. Matilda, âgée de 5 ans, s’est jointe à son père pour nettoyer le secteur. « Elle aime aider et c’est important pour moi de l’encourager en ce sens », dit-il. « Et elle est visiblement une experte pour ramasser les déchets ! », ajoute-t-il en riant. Chris joue au frisbee avec le Yellowknife Ultimate Club depuis plus d’une dizaine d’années. « D’être ici, c’est un moyen de récolter de l’argent pour financer nos activités », dit-il.
« C’est fou la quantité de mégots que je ramasse depuis tantôt », se désole Laurence Bonin, membre du Yellowknife Ultimate Club, qui n’en tient alors que quelques-uns dans ses mains. Elle énumère ses trouvailles de la soirée : bouteilles de bière, emballages de repas pour emporter, papiers de toilette souillés, bouts de plastique, morceaux de pneus…
Marie-Eve LaRocque s’est jointe à la corvée printanière après avoir compté, lors d’une marche d’une heure à Yellowknife, 70 masques jetables. « Ça a été un déclencheur, je me suis dit que je devais faire ma part, dit-elle. Il y a plein de bénévoles partout, c’est encourageant. »
Une autre participante venue aider Ecology North, Leanne Niziol, a dit être « choquée » de voir à quel point des gens jettent encore leurs déchets n’importe où.
De nombreux bénévoles ont prêté mainforte à l'Associatioin franco-culturelle de Yellowknife pour la corvée printanière. Le groupe a notamment nettoyé une section du sentier du lac Niven. (Courtoisie AFCY)
C’est la première fois que Shayla Richards participe au nettoyage du printemps. Résidente de Yellowknife depuis trois ans, elle y est venue avec un ami arrivé il y a quelques mois. « Ça nous permet d’aider la communauté, d’être à l’extérieur et de rendre l’endroit plus agréable à vivre », dit-elle. Son ami et elle rigolaient et jasaient tout en remplissant leurs sacs d’ordures.
Le président du Yellowknife Ultimate Club, Philip Boulton, remplit son sac des déchets près de Kam Lake. Ça fait quelque cinq printemps que des membres de son club se joignent à la corvée. « C’est important pour nous de participer, de nettoyer la communauté et de faire en sorte que Yellowknife soit un meilleur endroit où vivre. » Il dit que le secteur est mieux que d’autres qu’ils ont eu à nettoyer les années précédentes, où il y avait plus de circulation. « L’argent ainsi recueilli permet d’absorber une partie des frais de location de nos espaces », dit-il.
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