Destination Canada : En quête de talents pour les TNO
De Paris à Douala, une mission pour attirer une main-d’œuvre francophone afin de combler les besoins de l’économie du Nord.
Cristiano Pereira
IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon
Le CDÉTNO se prépare pour sa 18ᵉ participation à Destination Canada, un évènement incontournable pour l’immigration francophone et le recrutement de talents à l’échelle internationale. L’équipe se rendra à Paris les 14 et 15 février, puis à Douala, au Cameroun, du 18 au 20 février. Cette édition marque une étape importante avec une première en Afrique subsaharienne, ciblant des travailleurs qualifiés prêts à répondre aux besoins des TNO.
Selon François Afane, directeur général du CDÉTNO, cette mission prend une dimension particulière dans un contexte où les objectifs d’immigration ont évolué. « Ce qu’il y a de particulier cette année-ci, par rapport aux années précédentes, c’est qu’il y a eu une baisse des objectifs d’immigration. Les cibles d’immigration ont baissé au niveau fédéral, et le seul groupe d’immigration dont les cibles n’ont pas baissé, au contraire, elles ont augmenté, c’est l’immigration francophone. »
Le CDÉTNO se positionne comme un pont entre les employeurs ténois et une main-d’œuvre qualifiée. L’organisme accompagne les entreprises dans la promotion de leurs offres d’emploi et dans les démarches administratives parfois complexes.
« Le fait qu’on se déplace à Destination Canada pour aller attirer la main-d’œuvre francophone ou bilingue a un avantage : ça répond aux besoins des employeurs locaux. Dans les autres programmes, les conditions sont de plus en plus difficiles, alors que dans le programme francophone, elles deviennent de plus en plus faciles », explique François Afane.
Cependant, le défi reste de taille pour attirer certains profils spécifiques. « Il y a encore des entrepreneurs qui ont de la difficulté à attirer des profils qui sont des profils spécifiques et qui ont des défis à combler leurs besoins en termes de demandes d’offres », précise-t-il.
Jules Wache, agent en immigration, recrutement et employabilité, observe que les secteurs les plus représentés dans les TNO se reflètent dans les besoins de recrutement.
« Évidemment, il y a le secteur des mines qui est toujours en demande de certains profils. Mais il y a aussi les secteurs de l’hôtellerie, du tourisme, des transports et de la construction où il reste encore difficile de trouver certains profils. »
Le choix de Paris et de Douala pour Destination Canada n’est pas anodin. Chaque région présente des opportunités spécifiques en matière de recrutement. « Paris a une particularité : il y a certains secteurs, certains métiers où les diplômes français sont opérationnalisés au Canada grâce à des ententes. La France a certainement aussi des particularités en termes de formation et de compétences qui sont une valeur ajoutée pour les employeurs canadiens », affirme Jules Wache.
De son côté, le Cameroun se distingue par son potentiel bilingue. « Un pays comme le Cameroun est un peu spécifique, parce que c’est un pays qui est potentiellement bilingue. Même si tout le monde ne l’est pas forcément, il y a quand même un niveau de bilinguisme », ajoute François Afane.
Malgré les avantages qu’offre Destination Canada, les défis ne manquent pas. Pour de nombreux employeurs ténois, les démarches administratives représentent une barrière. « Les entrepreneurs n’ont simplement pas le temps. Il y a des grandes compagnies, mais aussi des compagnies de très petite taille, où il n’y a pas [toute une équipe administrative] dédiée. L’employeur principal doit souvent se concentrer sur la production du bien ou du service qu’il vend », explique Jules Wache.
Il souligne également les obstacles liés à la vie dans les TNO. « Trouver un logement, c’est un défi. Par exemple, dans le Slave Sud, à Hay River, il y a des besoins, mais s’il n’y a pas de logement, ce n’est pas très malin de faire venir beaucoup de personnes », ajoute-t-il.
Malgré ces défis, François Afane insiste sur l’importance de cet évènement pour les TNO. « Ça vaut le coup d’y aller parce qu’on apporte une plus-value aux TNO en termes de capacité, de présence de personnes et de ressources humaines. »
Après leur retour, l’équipe participera également à une édition virtuelle de Destination Canada les 3, 4 et 5 mars 2025.
De plus, des sessions d’information prévues les 21 et 22 janvier permettront aux employeurs locaux de mieux comprendre le fonctionnement de l’évènement et de se préparer efficacement.
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