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Photo du rédacteurBatiste Foisy

Déconfinement ? Pas maintenant !

La levée complète des mesures d’urgence n’est pas envisageable avant qu’un traitement fiable au coronavirus soit développé, mais certains commerces pourraient éventuellement être rouverts si les conditions nécessaires sont réunies.

La réouverture de certains commerces forcés de fermeture pourrait être la première étape d'un relâchement graduel des consignes d'urgence. (Photo: Batiste Foisy)


Le relâchement des mesures d’urgence mises en place pour freiner la progression de la COVID-19 aux TNO n’aura pas lieu demain. En fait, l’administratrice en chef de la santé publique n’envisage pas qu’on relâche quelque règle que ce soit avant un mois, voire davantage. C’est ce qu’a laissé entendre la Dre Kami Kandola lors d’une présentation devant un comité de l’Assemblée législative, le 22 avril.


En réponse aux questions des députés réguliers, celle à qui l’on a accordé des pouvoirs spéciaux pour la durée de l’état d’urgence sanitaire a indiqué que le territoire n’était toujours pas en position de lever les lois spéciales qui interdisent notamment de recevoir des visiteurs dans les résidences privées.


Une première étape en vue

Les premières étapes de relâchement des mesures seront envisagées lorsque le contrôle aux frontières territoriales aura été renforcé et que la capacité de dépistage de la maladie aura été augmentée.

« En procédant en étapes, nous pourrons commencer à retirer certaines mesures de santé publique, a expliqué la Dre Kandola. Nous pourrons commencer à rouvrir des entreprises à services non essentiels, qui auront elles-mêmes de bonnes mesures en place pour assurer une bonne gestion de risque. »


Un document détaillant de possibles scénarios de déconfinement graduel sera publié prochainement.


Selon Dre Kandola, le fait que tous les cas connus de COVID-19 soient guéris ne suffit pas pour lever certains interdits.


« Certaines personnes se disent : “il n’y a plus de cas, relâchons toutes les mesures.” Mais il est important de comprendre que la COVID-19 est un virus sournois. […] Une personne peut transmettre le virus 48 heures avant de présenter des symptômes et on nous indique qu’un porteur sur quatre est asymptomatique. »


Renforcer le contrôle aux frontières

L’administratrice en chef de la santé publique estime qu’un meilleur contrôle des frontières est une condition sine qua non à un éventuel relâchement des mesures.


En ce moment, on permet à certains travailleurs essentiels de traverser les frontières territoriales, les camionneurs par exemple. Il n’est pas question de revenir sur ces exemptions, mais on compte modifier la loi spéciale (dite « arrêté ») pour y inclure des règles plus strictes visant ces travailleurs venus des provinces du Sud.


Ces travailleurs se verront forcés de s’auto-isoler, de s’enregistrer auprès du gouvernement des TNO et de porter des équipements de protection comme des masques et des gants lorsqu’ils sont au territoire.


Dépistage

Deuxième condition à un éventuel déconfinement graduel : l’augmentation de la capacité de dépistage.


En ce moment les tests de dépistage des TNO sont analysés en Alberta et il faut environ quatre jours pour connaitre les résultats. Pour pouvoir augmenter notre capacité de dépistage, on voudrait réaliser les tests sur place. Pour y parvenir, on compte sur différentes technologies de dépistage accéléré qui pourraient être disponibles bientôt.


La directrice des services médicaux des TNO, la Dre Sandra Cook, a indiqué qu’un appareil pour le dépistage, nommé Gene Xpert, a été commandé à l’hôpital territorial Stanton. Il faudra environ deux à trois semaines pour l’obtenir et l’employer.

« C’est un appareil qui doit être installé à l’hôpital Stanton, puisqu’elle nécessite un haut niveau d’expertise et de technologie pour être employée, indique-t-elle. Nous l’aurons rapidement, mais je ne peux dire exactement quand ce sera prêt à être utilisé. L’appareil doit arriver, nous devons faire la validation, puis les formations. Mais nous sommes très enthousiastes : cela changera la façon de gérer la situation, puisque nous aurons les résultats beaucoup plus rapidement. »


Pas de retour à la normale

Lorsque ces conditions seront réunies, on pourra alors « commencer à penser envisager un relâchement graduel de certaines règles », indique la Dre Kami Kandola. Mais pas toutes.


« Il y a des mesures qu’on pourrait lever, mais il y en a qui devront attendre », a-t-elle mis en garde en indiquant qu’un éventuel déconfinement graduel ne sera pas un retour à la normale.

« Les grands rassemblements en particulier [demeureront interdits], poursuit-elle. Si vous étiez une COVID-19, vous sauteriez de joie à voir des grands rassemblements où les gens ne pratiquent pas l’éloignement social et où vous pourriez contaminer une vingtaine de personnes. […] Il a suffi d’une seule cérémonie funéraire à Terre-Neuve pour créer une éclosion. Quand le génie est sorti de lampe, c’est beaucoup plus difficile de l’y faire rentrer. »


Les premières contraintes qu’on pourrait lever seraient la fermeture obligatoire de certains commerces. Les coiffeurs et autres salons d’esthétique, par exemple, pourraient être à nouveau autorisés à opérer, mais en respectant de stricts protocoles.

« Nous avons été parmi les premiers au pays à mettre en place des mesures musclées, mais nous pourrions aussi être les premiers à relâcher graduellement certaines de ces mesures », affirme Dre Kandola.


Quant à une levée complète des restrictions, ça ne se produira pas avant l’élaboration d’un remède fiable contre la maladie ou le développement d’un vaccin. Cela pourrait prendre plus d’un an.


Des préoccupations chez les députés

Cette séance d’information aura été l’occasion pour les députés d’obtenir des réponses, mais aussi d’exprimer certaines préoccupations quant à la façon dont sont communiquées les informations de l’administration de la santé publique à la population.


La députée d’Inuvik Twin Lakes, Lesa Semmler, a soulevé l’enjeu de la clarté des messages partagés par l’administration. Elle rapporte notamment des remises en question des règles de la part de plusieurs personnes, et souligne qu’il manque d’information pour leur répondre.

« Tout le monde commence à souffrir de l’isolement. En ce qui concerne les lois spéciales, certains commencent à tout remettre en question, indique-t-elle. J’aimerais vraiment savoir si on travaille à produire des messages clairs pour la population, avec un langage clair, pour qu’il soit facile pour nous d’expliquer simplement : nous en sommes à ce niveau de pandémie, voici les mesures, voici pourquoi elles sont en place, et voici le contexte dans lequel elles seront atténuées. »


Le député de Yellowknife Nord, Rylund Johnson, a pour sa part déploré un manque de partage de données, notamment quant aux statistiques entourant le pire scénario possible en matière de taux de mortalité aux TNO.


« À ce jour, nous n’avons vu aucune donnée provenant du GTNO. Y avons-nous accès ? Je me préoccupe du fait que nous en soyons actuellement à ce stade sans savoir exactement quels sont les risques potentiels réels », affirme le député.


Avec la collaboration de Thomas Ethier

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