En français!
Giovanni Imidy
C’est quoi immigrer au Canada, en français?
Aventure à la fois exaltante et parsemée de défis, d’embuches même. C’est un voyage qui promet la découverte d’une nouvelle culture, et qui étend notre propre conception de ce qu’est notre culture. On se réapproprie le français, par le français, dans un « ailleurs » que l’on tente désespérément de transformer en « chez nous ». Immigrer en français au Canada, c’est l’occasion de s’épanouir dans un pays riche en diversité, mais à l’histoire lourde. C’est, par le seul fait d’arriver au Canada en tant que francophone, être une partie des deux solitudes qui ont habité et habitent le pays. Le fait français… La pratique même du français est lourde de sens et de responsabilités; chargée en histoire et en perceptions sociales. C’est participer à une lutte que l’on veut collaborative, de ces luttes qui n’ont pas à être des guerres. Un parcours du combattant, pour ainsi dire. Parler français au Canada c’est, même sans le savoir, œuvrer pour que le poids du futur pèse plus sur la balance que le fardeau du passé. Les nouveaux arrivants francophones doivent souvent faire face à des barrières linguistiques, culturelles et professionnelles, tout en s’efforçant de préserver leur identité et leurs traditions dans un environnement majoritairement anglophone.
Aux Territoires du Nord-Ouest, le fait français présente une réalité unique et somme toute complexe. Bien que moins de 3 % de la population ait le français comme première langue, la communauté francophone y est dynamique et en croissance. L’engagement des francophones dans cette communauté se fait de plus en plus ressentir. Cette diversité se reflète dans la composition de la communauté et serait peut-être la clé de cet engagement, avec des francophones originaires de différentes régions du Canada et du monde entier. Les défis demeurent cependant nombreux : l’isolement géographique, le manque de services en français, et la difficulté à maintenir une identité francophone forte dans un environnement majoritairement anglophone en ont fait fuir plus d’un. Pour fleurir, la communauté francophone des TNO a besoin d’un soutien institutionnel accru, en matière de services en français, et d’initiatives francophones, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé.
En cette Semaine de l’immigration francophone qui débute sous peu, nous souhaitons que les efforts collectifs permettent de surmonter ces obstacles, de satisfaire ces besoins et surtout de créer un environnement favorable à la pérennité d’une identité francophone en santé, où chaque immigrant francophone puisse s’épanouir pleinement.
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