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Photo du rédacteurThomas Ethier

Forte hausse des appels d’urgence à Hay River

Le service de protection de la municipalité de Hay River a dû répondre en 2020 à 150 appels d’urgence de plus qu’en 2019. Une « très forte hausse » aux yeux du directeur des services de protection de la municipalité, Ross Potter, qui impliquerait plusieurs personnes sans-abris, dont le nombre se serait considérablement accru au cours de la dernière année.


Thomas Ethier – IJL - Territoires


« L’année 2021 ne s’annonce pas meilleure que 2020, du moins pour l’équipe des services de protection », a lancé M. Potter lors de la dernière rencontre du conseil municipal de Hay River, le 11 janvier. En moins de deux semaines, on dénombrait 32 interventions – dont 17 les 1er et 2 janvier –, chacune d’entre elles nécessitant une ambulance.


Comme l’indique le directeur, nombre de ces cas impliqueraient des personnes itinérantes lourdement intoxiquées, alors confiées au Centre de soins de santé régional de Hay River pour leur période de dégrisement. « Des services additionnels à Hay River, comme un centre de dégrisement, ne nuiraient certainement pas », a affirmé M. Potter au micro de Radio Taïga, indiquant que cette situation accapare une partie importante des ressources du système de santé.


La mairesse de Hay River, Kandis Jameson, a indiqué en rencontre du conseil municipal que cet enjeu a été rapporté à la ministre de la Santé et des Services sociaux.


À l'heure actuelle, les personnes trouvées intoxiquées et inconscientes sont confiées au Centre régional de Soins de santé de Hay River. (Photo : Maxence Jaillet)



Du côté des services de protection, M. Potter a assuré que son équipe est, pour l’instant, en mesure de répondre à tous les appels. Or, ce dernier a également souligné les risques d’épuisement professionnel liés à cette charge de travail accrue. « C’est l’une de nos préoccupations », a-t-il affirmé.


Démarches auprès du ministère

Le Hay River Council of Persons with Disabilities (conseil pour les personnes vivant avec un handicap), qui est notamment responsable des services offerts aux sans-abris, préconise également l’implantation de ressources supplémentaires pour les personnes vulnérables aux prises avec des problèmes de consommation. « Notre organisation a les ressources de base pour fournir ce service à Hay River », a indiqué par courriel la directrice générale, Pravina Bartlett.


L’organisme a d’ailleurs entrepris des démarches auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux, afin d’obtenir l’appui nécessaire pour implanter ces services. « Notre Centre d’urgence pour personnes sans-abris accepte les individus sous influence, mais seulement sous les limites de nos lignes directrices », souligne-t-elle.


« Avec un financement additionnel du GTNO, nous souhaiterions créer un partenariat avec le Centre de soins de santé et d’autres organisations afin de répondre aux besoins du système de santé, ou encore, de mettre en place en centre de dégrisement, ajoute-t-elle. Ce service permettrait d’alléger en bonne partie le fardeau des soins de santé et des services ambulatoires qui s’affairent présentement à répondre à l’augmentation des appels d’urgence impliquant des personnes sans-abris. »


Accroissement de la population itinérante

La population itinérante de Hay River se serait considérablement accrue au cours de l’année 2020. Une situation provoquée en bonne partie, selon Pravina Bartlett, par la pandémie et plus particulièrement par l’argent de la Prestation canadienne d’urgence (PCU). « Certaines personnes quittent leur collectivité pour Hay River, avec l’argent de la PCU en main, puisqu’il est plus facile de s’y procurer les drogues voulues, explique-t-elle. Ils ont également accès à davantage de services de soutien. »


Mme Bartlett pointe également la perte de nombreux logements provoquée par l’incendie de l’édifice Highrise, en mars 2019, qui avait alors privé 150 locataires de logements abordables. « Certains d’entre eux sont toujours à la recherche d’un logement stable », indique-t-elle.

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