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Haute technologie à K’atl’odeechee

Dernière mise à jour : 26 août

Une compagnie autochtone des Territoires du Nord-Ouest veut construire un centre de données à K’atl’odeechee et établir son réseau de fibre optique pour vendre du haut débit en gros.


Denis Lord

IJL — Réseau. Presse — L’Aquilon


Combien en couterait-il?

« Tout ensemble, avec la mise en place de la fibre et le centre de données, 12 M$ », avance Lyle Fabian, le président de la compagnie, KatloTech Communications, ajoutant qu’il lui manque 1,3 M$ pour commencer la construction.



Il me semble qu'on aurait assez pour un journal peut-etre un peu plus mince que la semaine passée

Le 6 aout, KatloTech annonçait un « investissement significatif » du distributeur de câbles Noramco, sans le chiffrer, pour le réseau de 315 kilomètres de fibre reliant High Level à K’atl’odeechee.


« Noramco s’est engagé à […] supporter le projet, assure son gestionnaire pour le Nord et l'Ouest du Canada, Andrew Nand. Nous fournissons une liste complète des matériaux essentiels à la mise en place de l’infrastructure critique. »


L’ancien ministre des TNO Michael Miltenberger est présenté par KatloTech comme un investisseur. « Nous nommons seulement M.Miltenberger, avec sa permission, pour montrer aux gens que ce sont de vraies affaires, dit Lyle Fabian. Nous avons d’autres investisseurs, mais il n’y aura pas d’autres communications à ce propos. Nous vendons 49 % des actions dans la compagnie, pour qu’elle demeure majoritairement autochtone. […] Nous cherchons des capitaux privés et des investissements du fédéral. »



Haut débit

Le président de KatloTech Communications précise que sa compagnie ne fournit pas des services Internet, mais vend du haut débit en gros. 


« La compagnie qui achète de la bande passante doit aussi louer notre fibre, explique-t-il. […] À l’heure actuelle, Northwestel ne permet pas la location de ses infrastructures, ne vend pas de haut débit à d’autres fournisseurs Internet. Ce que nous faisons, c’est louer notre infrastructure à des fournisseurs Internet, cellulaire, etc. […] Il y a un marché pour ça. Il y a un marché pour la fibre. » 

« Là, il y a une situation de monopole », analyse le directeur général du Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest, François Afane. « À partir du moment où il y a de la compétition, il y a amélioration de la qualité du service, et ça devrait amener une réduction des prix. »


KatloTech a pour objectif de se connecter avec le réseau de fibre optique de la vallée Mackenzie.


« C’est un réseau ouvert, mais extrêmement sous-utilisé, dit M. Fabian. Le GTNO a dépensé 87 M$ pour ce projet, mais aucune communauté n’en bénéficie. »


L’homme d’affaires croit qu’éventuellement, les communautés autochtones pourraient devenir ses partenaires et devenir elles-mêmes des fournisseurs d’accès Internet. « Nous pouvons les aider à faire ça, à construire un plan d’affaires », assure-t-il. 



La redondance

L’ajout d’un autre réseau de fibre optique pourrait théoriquement régler le problème des pannes aux Territoires du Nord-Ouest, pallier ce que les gens des télécommunications appellent le manque de redondance.


« Une des choses que le fédéral, le militaire, la GRC et les institutions financières demandent à Northwestel, explique Lyle Fabian, c’est pourquoi nous n’avons pas de redondance. Il n’y a qu’une seule ligne de fibre optique qui traverse le corridor High Level Hay River. Nous allons construire dans le même corridor, mais du côté opposé de la route. Notre infrastructure est 144 brins, ce qui est significativement plus gros que ce qu’a Northwestel. »

Pour le président de KatloTech, l’achat de cette compagnie par des intérêts autochtones ne change rien à l’affaire.


« Nous voulons que Northwestel devienne un client, dit-il. S’il y a un bris dans leur infrastructure, ils auront un second lien. C’est stratégique quand on pense à la cybersécurité pour le Nord, à la Défense, à la GRC, au gouvernement, aux institutions bancaires. […] Ils peuvent avoir tous les plans arctiques qu’ils veulent, mais tous ces plans dépendent des télécommunications […]. »


« Nous avons besoin d’une redondance. Ça devrait amener de la fiabilité, avec moins de pannes, considère François Afane, du CDÉTNO. On le sent de temps en avec Northwestel, dès qu’il y a une panne, les machines ne fonctionnent plus, tu ne peux pas payer avec une carte, tu ne peux pas retirer d’argent, la vie s’arrête. Ça créera de l’emploi, chez les communautés autochtones notamment, ça va améliorer la vie et le fonctionnement économique. Nous appuyons ça. »« Le manque de redondance rend vulnérable l’ensemble du territoire, ça a été démontré plusieurs fois », rappelle la directrice générale de l’Association des collectivités des Territoires du Nord-Ouest, Sarah Brown.


 Centre de données

La construction d’un centre de données à K’atl’odeechee est un élément primordial du projet de KatloTech Communications. Un site sur le territoire de celle-ci est déjà identifié pour cet usage.


« Le conseil lui a écrit une lettre d’appui », rapporte la cheffe de la Première Nation de K’atl’odeechee, April Martel, qui appuie aussi le réseau de fibre optique.


« Le centre de données est la clé de l’expansion d’une économie durable pour la Première Nation et pour l’ensemble des TNO, affirme Lyle Fabian […] C’est un investissement immobilier. Les revenus générés nous donneront un retour sur investissement en près de trois ans, mais aussi permettront d’agrandir le réseau en continu sur une période de six ans. » 

Les investissements dans ce domaine ont beaucoup augmenté dans les dernières années selon lui, et en raison des couts d’énergie liés au refroidissement des centres de données, on en retrouve de plus en plus dans le Nord. Lyle Fabian donne l’exemple de la Norvège et de l’Islande.


« Beaucoup d’opérateurs de centres de données s’en vont vers des climats froids plus adaptés, avance Lyle Fabian. […] On verra de plus en plus de centres de données construits dans ces régions. La raison pour laquelle nous n’en avons pas [aux TNO] est qu’il n’y a pas d’infrastructure. Nous avons besoin de mettre à jour nos sources d’énergie et nos routes. »


L’homme d’affaires voit également dans ce projet l’opportunité d’offrir un outil à la souveraineté des données autochtones, qui a fait l’objet d’une résolution non adoptée lors de la dernière assemblée générale annuelle de la nation dénée. EmploiÀ lui seul, avance le président de KatloTech Communications, le centre de données pourrait procurer des emplois à une trentaine de personnes. 


« Je veux que K’atl’odeechee bénéficie de tout ça, souligne-t-il. Nous voulons que nos enfants voient un futur dans leur communauté par le biais de la technologie et de l’innovation. […] Quelquefois, ils vont à l’école, ils vivent des problèmes et abandonnent. Ça doit changer. Ils ont la capacité innée de devenir novateurs. Nous voulons qu’ils deviennent des développeurs d’application, d’Internet… »

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