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Photo du rédacteurCristiano Pereira

Immigration aux TNO : intégration et diversité

À l’occasion d’un évènement organisé dans le cadre du 20e anniversaire du Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDÉTNO) François Afane, le directeur général du CDÉTNO, a souligné l’importance de la culture d’acceptation et d’intégration.


Cristiano Pereira

IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon



Lors de la célébration du 20e anniversaire du CDÉTNO, l’organisme a organisé une session de réflexion et de partage sous le thème « Regards croisés sur l’immigration aux TNO – Témoignages ». En fin d’après-midi du mardi 15 octobre, une vingtaine de personnes étaient présentes au Diamond Plaza ou suivaient l’évènement en ligne.





Pendant l’ouverture de la session, François Afane, directeur général du CDÉTNO, a souligné l’importance de la culture d’acceptation et d’intégration au sein de l’organisation, ainsi que la valeur de la transparence. « Nous disons ce que nous faisons et nous faisons ce que nous disons », a-t-il affirmé, mettant en avant une philosophie qui guide les actions de l’organisme. Selon M. Afane, cette approche renforce la confiance et crée un environnement où chacun se sent valorisé.



Diversité et réussite


Le directeur du CDÉTNO a également insisté sur la diversité culturelle, véritable richesse au sein de l’organisation. Il a mentionné la présence de membres provenant de dix nationalités différentes, dont la Belgique, la France, le Congo et le Cameroun. D’après lui, cette diversité « reflète un peu l’image de ce que nous célébrons », illustrant à quel point le multiculturalisme est au cœur du succès de l’organisation.


En revenant sur les vingt dernières années de travail au sein du CDÉTNO, François Afane a exprimé sa satisfaction face aux progrès réalisés malgré les défis. « Ce n’était pas facile, cela a représenté beaucoup de travail, mais nous sommes très contents de ce que nous faisons », a-t-il déclaré, témoignant d’une fierté collective et de la détermination à poursuivre l’inclusion et l’excellence dans les années à venir.



L’immigration au Canada, à vol d’oiseaux


La session s’est poursuivie par une présentation de Norbert Rutebuka, agent de projet au Centre d’accueil pour les nouveaux arrivants francophones à Calgary, en Alberta, sur l’histoire et l’influence de l’immigration au Canada, insistant sur son rôle dans la formation de l’identité du pays et sa croissance économique. La présentation a abordé des données historiques clés, les idées fausses courantes sur l’immigration et les contributions essentielles des immigrants à divers secteurs, notamment les soins de santé et la recherche scientifique.


Le Canada est depuis longtemps un pays façonné par les vagues d’immigration. Depuis la création de la Confédération canadienne en 1867, plus de 17 millions de personnes ont immigré au Canada. Aujourd’hui, 23 % de la population est née à l’étranger, représentant des régions aussi diverses que l’Europe, l’Asie et les Caraïbes. « Une personne sur quatre vivant au Canada est un immigrant », a souligné Norbert, mettant en avant l’augmentation continue de l’immigration au cours du siècle dernier, qui reste un moteur clé de la croissance démographique.





Norbert a insisté sur le fait que l’immigration ne fait pas seulement croitre la population du Canada, mais joue également un rôle crucial dans le marché du travail du pays. Cela est particulièrement évident dans des secteurs critiques comme la santé. « Un travailleur sur quatre dans le domaine de la santé est un immigrant, avec 36 % des pharmaciens, 39 % des médecins et 23 % des infirmiers venant de l’étranger », a-t-il expliqué.


La présentation a également démystifié plusieurs mythes persistants sur l’immigration. L’un de ces mythes est la croyance selon laquelle les immigrants « volent les emplois » des Canadiens de naissance. Norbert a fermement abordé cette idée fausse, expliquant que les immigrants comblent souvent des pénuries de main-d’œuvre dans des industries en forte demande. De plus, il a souligné que les immigrants sont souvent des professionnels hautement qualifiés, contrairement au stéréotype selon lequel ils sont non qualifiés. « Les immigrants qualifiés contribuent de manière significative à des secteurs comme la recherche scientifique et le développement, où ils représentent 34 % de la main-d’œuvre », a précisé Norbert.


L’intervention de Norbert a également abordé les préjugés et stéréotypes, encourageant le public à réfléchir de manière critique aux mythes entourant l’immigration. Il a insisté sur le fait que la désinformation conduit souvent à des perceptions négatives des immigrants, notamment sur les réseaux sociaux. Cependant, il a affirmé que ces mythes ne résistent pas à un examen attentif. Par exemple, l’idée que les immigrants pèsent de manière disproportionnée sur le système de protection sociale n’est pas fondée. En réalité, comme l’a souligné Norbert, « les immigrants sont des contributeurs à l’économie du Canada, et non un fardeau pour les ressources ».


Quelques minutes après, quatre immigrants ont partagé leurs récits personnels sur leur installation à Yellowknife, mettant en avant les défis rencontrés et les succès obtenus. Chaque témoignage a reflété la résilience, l’esprit d’entrepreneuriat et la gratitude pour le soutien reçu des organisations locales, comme le CDÉTNO.


Cynthia Mofanda-Yazam, originaire du Zimbabwe, a déménagé dans la capitale ténoise en 2011 et a cofondé Best Movers. Malgré les nombreux obstacles qu’elle a rencontrés en tant qu’entrepreneuse immigrante, Cynthia a souligné que « chaque obstacle, chaque défi a été une leçon apprise ». Grâce au Programme de mobilité francophone et au soutien du CDÉTNO, elle a pu recruter des travailleurs du Cameroun, permettant ainsi à son entreprise de se développer. Aujourd’hui, Best Movers est une des plus grandes entreprises de déménagement indépendantes au Canada, opérant dans les 33 collectivités des Territoires du Nord-Ouest.


Chloé Fiet et son mari Jason Bouderlique sont arrivés au Canada en 2014 avec un visa vacances-travail. Après avoir rencontré des difficultés professionnelles dues à la récession, ils ont trouvé du soutien grâce au CDÉTNO. « Nous avons reçu beaucoup d’aide du CDÉTNO », a partagé Chloé, en expliquant comment ils ont navigué dans le processus d’immigration et obtenu leur résidence permanente en 2016. Aujourd’hui, ils ont établi leur famille à Yellowknife; Jason a créé une entreprise, YK Welding, et Chloé une autre : Astro by Coco


Muhammad Ali, originaire du Soudan, a immigré au Canada en 2005, et a raconté son parcours depuis Toronto jusqu’à l’Alberta, avant de s’établir à Yellowknife. Il a cofondé Aurora Taxi, qui est depuis devenu un service de confiance dans la communauté. En réfléchissant à leur modèle commercial, Ali a déclaré : « Nous essayons de connaitre les gens… les gens nous faisaient confiance avec leurs enfants, leurs proches ». Son histoire a mis en lumière l’importance de tisser des relations et la résilience nécessaire pour réussir, notamment durant des périodes difficiles comme la pandémie de COVID-19 ou l’évacuation de 2023. 


Enfin, Victoria a exprimé sa profonde gratitude envers les organisations locales qui ont aidé sa famille à s’installer à Yellowknife. « Je n’ai jamais vécu un tel accueil de ma vie », a-t-elle déclaré, en remerciant le CDÉTNO, la commission scolaire et toute la communauté francophone pour leur soutien. Son témoignage a souligné l’effort collectif mis en œuvre pour que les immigrants se sentent bienvenus et soutenus.

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