L’aube du modernisme dans la musique classique 21-22
Parmi les quatre compositeurs qui ont marqué l’aube du modernisme en musique classique, Gustav Mahler se distingue principalement par ses neuf symphonies, caractérisées par des dynamiques sonores allant du simple au complexe. Cependant, c’est son rôle en tant que chef d’orchestre qui le distingue comme l’un des meilleurs au monde, grâce à sa philosophie d’action et de représentation des œuvres interprétées par de grands orchestres symphoniques.
Gustav Mahler est né en 1860 dans le village de Kaliste, au Royaume de Bohème, actuellement en Tchéquie, à environ 80 km au sud-est de Prague. Ses parents, Bernhard et Marie Mahler, étaient de tradition juive, bien que, non-musiciens, ils aimaient chanter au son du piano, instrument que maitrisait le grand-père de Gustav depuis sa jeunesse. La famille a déménagé à Iglau, entre Prague et Vienne, où ils ont tenu une auberge et où Gustav a passé son enfance. À cette époque, bien que le Royaume de Bohème jouissait d’une autonomie décisionnelle et linguistique, il restait sous la domination de l’Empire autrichien, avec une éducation principalement en allemand sur son territoire. C’est dans cette langue que Mahler a fait ses études tout en apprenant le piano auprès de son grand-père et d’autres professeurs de sa communauté.
En 1875, il est admis au Conservatoire de musique de Vienne, institution qui deviendra l’Académie de musique et des arts du spectacle de Vienne. C’est là que Mahler perfectionne ses compétences au piano et interprète des œuvres majeures avec Julius Epstein, un pianiste et pédagogue de renom. Deux ans plus tard, il se spécialise en composition, analyse et écriture musicale sous la direction de Robert Fuchs et Franz Krenn.
Franz Krenn, professeur au conservatoire et maitre de chapelle à l’église Saint-Michel de Vienne, a eu une influence aussi profonde que Julius Epstein sur Mahler. Expert en polyphonie vocale, il a illuminé la carrière de Mahler en tant que chef d’orchestre. Sa carrière commence en 1880 à Bad Hall, dans le nord-ouest de l’Autriche, où son orchestre et sa chorale se spécialisent dans les opérettes. Un an plus tard, il est engagé par la compagnie de musique du Landestheater de Laibach en Slovénie pour monter et diriger l’opéra « Il trovatore » de Giuseppe Verdi.
Le succès de Gustav Mahler en 1881 en tant que chef d’orchestre pour « Il trovatore » de Giuseppe Verdi découle de son apprentissage au Conservatoire de musique de Vienne, ainsi que de son expérience pratique en tant que maitre de chapelle à l’église Saint-Michel de Vienne sous la direction de Franz Krenn, chef du chœur de l’église. Ces compétences sont renforcées par ses études philosophiques à l’Université de Vienne, où il intègre les théories de philosophes allemands comme Arthur Schopenhauer, Friedrich Nietzsche et Hermann Lotze dans ses fondements philosophiques de l’Idéalisme téléologique.
Il continue d’appliquer ses connaissances en tant que chef d’orchestre à Ljubljana (anciennement Laibach), dirigeant environ dix opéras et opérettes. En 1883, il devient chef d’orchestre au Théâtre municipal royal d’Olomouc en Moravie. Par la suite, il travaille au Théâtre de Leipzig et en 1888, il est nommé chef d’orchestre de l’Opéra royal de Budapest. En 1891, il devient chef d’orchestre à l’Opéra de Hambourg, poste qu’il occupe jusqu’en 1897. Son travail est apprécié par les grands compositeurs de son époque et attire un large public dans les théâtres où il se produit. Il propulse les principes d’action philosophique dans le rôle du chef d’orchestre vers la modernité de la musique classique.
Gustav Mahler représente l’apex du rôle du chef d’orchestre, un rôle aussi crucial que celui du compositeur dans la création d’une œuvre musicale pour orchestre ou pour voix. Le compositeur imagine et structure les notes musicales en partitions, où sont organisés sons, silences, rythmes, hauteurs et nuances, en utilisant les timbres des familles d’instruments organisées en pupitres.
Le chef d’orchestre étudie ces partitions et organise la position des instruments et des voix solistes ou en pupitres, en fonction des familles comme les cordes, les cuivres, les bois et les percussions, par rapport à la scène et à l’architecture du théâtre. Une fois que les espaces de production sonore sont définis, avec les effectifs de chaque pupitre, le chef d’orchestre coordonne la hauteur, la durée, l’intensité, les nuances, les progressions, ainsi que les entrées et sorties de chaque instrument ou voix, en lien avec les pupitres.
Cette réorganisation rend le texte plus clair et facile à lire tout en conservant le sens original.
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