L’observatoire AuroraMax étend son activité dans le Nord
Depuis maintenant treize ans, le monde entier peut observer les aurores boréales de Yellowknife en direct sur Internet. C’est une des pages les plus visitées du site Web de l’Agence spatiale canadienne. Dans un futur proche, de nouvelles caméras seront installées dans le Nord canadien.
Le projet AuroraMax diffuse des images du ciel de Yellowknife dans le monde entier depuis treize ans. L’observatoire, dirigé par l’Université de Calgary et soutenu par l’Agence spatiale canadienne, par Astronomy North, et par la ville de Yellowknife, est devenu un phénomène populaire sur Internet : de septembre à avril, des gens du monde entier peuvent regarder en direct le spectacle des aurores boréales en haute définition.
Il y a un élément clé dans le succès du programme : la page AuroraMax est une des plus visitée de l’Agence spatiale canadienne. Mais le but de la caméra n’est pas que d’émerveiller le public, elle a aussi la fonction de contribuer à l’étude et à la recherche scientifique des phénomènes lumineux.
Le projet se prépare maintenant à être étendu à d’autres endroits au Canada. Dans un futur proche, encore sans date fixée, de nouvelles caméras seront opérationnelles. « Auroramax va s’agrandir et s’améliorer », déclare Éric Donovan, physicien spatial, professeur à l’Université de Calgary et responsable de ce projet. « On va bientôt avoir plusieurs caméras pour produire, en temps réel, des images qui engagent le public tout en collectant simultanément des données qui sont utilisées à des fins scientifiques. C’est ce qu’on appelle le double usage (dual-use) », a-t-il dévoilé.
Dans une première phase, de nouvelles caméras devraient être installées dans l’Ouest canadien, mais le projet promet de ne pas s’arrêter là. « Nous avons des plans pour étendre cela à plusieurs caméras allant de la côte Est du Canada jusqu’en Alaska », révèle le responsable d’AuroraMax.
Capture d’écran de la camera AuroraMax il y a quelques nuits, depuis le site Internet.
Le scientifique garantit que toutes les nouvelles caméras maintiendront la cadence de l’imagerie, la couleur et une qualité de photographie de « couverture de magazine » en assurant la production de données de qualité scientifique. « On veut engager le public et créer des images qui créent de l’enthousiasme pour les aurores », déclare-t-il.
Eric Donovan précise qu’à présent, dans le reste du Canada, il y a d’autres caméras scientifiques « qui génèrent des données qui ne sont nulle part aussi belles, mais qui répondent [uniquement] à des questions scientifiques ». L’objectif est d’installer la nouvelle génération de caméras qui plaira au public et aux scientifiques.
Eric Donovan signale que le projet AuroraMax fait partie « de cette révolution des cinq dernières années, qui implique des choses comme le phénomène Steve et les Alberta Aurora Chasers ». Le physicien évoque la collaboration croissante qui s’établit entre les chasseurs d’aurores et les scientifiques : les premiers ont commencé à collecter des images qui se révèlent utiles à la science. « Auroramax aide à connecter les scientifiques avec cette communauté d’observateurs du ciel nocturne, qui prenaient ces images moins contenues et moins contrôlées, mais des images que nous avons trouvées incroyablement utiles sur le plan scientifique ». Le citoyen ordinaire, qui a pour simple passetemps de chasser les aurores boréales, peut créer une forme de production de connaissances scientifiques, c’est ce qu’on appelle les sciences participatives ou citoyennes.
Les yeux rivés sur Yellowknife
Cette saison, AuroraMax a démarré la semaine dernière. Pour l’instant, la caméra s’allume à 20 h 30, la nuit déjà tombée à Yellowknife. Elle restera opérationnelle pendant toute la saison des aurores, jusqu’en mai. Elle capture un champ de vision de 180 degrés, ce qui produit des images circulaires qui montrent l’ensemble du ciel nocturne. Chaque six secondes, il y a une nouvelle image sur l’écran, capturée en une pose de quatre secondes avec une ouverture à f/4,0.
Cela crée des images étonnamment nettes. Il est très facile de voir s’il y a ou non des aurores dansantes dans le ciel, ou si elles sont fortes ou faibles. Il est également très simple de voir s’il y a des nuages qui peuvent couvrir le spectacle. Pour ces raisons, la caméra est très appréciée, non seulement par le public du monde entier, mais aussi par les passionnés d’aurores boréales qui vivent aux TNO. Les images en direct sont un bon outil pour ceux et celles qui veulent comprendre comment fonctionnent les aurores boréales. D’un simple clic, les gens ont accès à des images en direct, et savent s’il vaut la peine de s’habiller en conséquence de la météo pour mieux voir le spectacle de leurs propres yeux.
Chaque matin, une vidéo des images diffusées au cours de la nuit précédente est diffusée afin que le public puisse voir rapidement comment la nuit s’est passée.
Toutes les vidéos sont enregistrées. Il est possible de visionner les vidéos créées pour le projet AuroraMAX après 2012. Il suffit de choisir la date. Les caméras qui diffusent des aurores en direct ne sont pas rares. Il y en a plusieurs dans l’hémisphère nord, certaines bien à l’intérieur de l’ovale auroral, d’autres un peu plus loin. Le site Aurora Notify compile 39 caméras dans divers pays, et cela même dans l’hémisphère sud – une en Nouvelle-Zélande et une autre en Antarctique – pour observer ces phénomènes lumineux. De nombreuses caméras proviennent d’observatoires d’astronomies, d’autres proviennent d’instituts météorologiques ou d’universités. Ce qui distingue AuroraMax des autres, c’est la qualité d’image et l’accès ouvert et simplifié aux archives.
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