Le cinéma québécois et nordique à l’honneur au Festival international du film de Yellowknife
Le programme Colourful Québec propose, ce jeudi 7 novembre, sept courts métrages francophones au cinéma Capitol.
Cristiano Pereira
IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon
Le Festival international du film de Yellowknife 2024 (YKIFF) a déjà débuté et offre une programmation riche et diversifiée jusqu’au 10 novembre. Cette 18 ᵉ édition présente des films de onze pays, mettant particulièrement en avant des œuvres nordiques et circumpolaires. En plus des projections, le festival propose cinq documentaires en ligne, neuf longs métrages en salle et quatre programmes de courts métrages.
La sélection francophone
Les œuvres francophones sont à l’honneur cette année avec le programme spécial Colourful Québec. Ce jeudi 7 novembre, dès 19 h au Capitol Theatre, sept courts métrages québécois seront projetés. Cette sélection offre une réflexion sur des thèmes tels que l’écologie, la solitude ou encore les droits des locataires.
C’est le long métrage Le dernier rhinocéros, réalisé par Guillaume Harvey, qui ouvre la programmation en abordant un sujet poignant : l’extinction du dernier rhinocéros blanc du Nord. À travers le personnage de Lili, une grand-mère de 70 ans submergée par l’écoanxiété, le film explore la question de l’héritage environnemental que nous laissons aux générations futures.
Avec Lumen de Stéphanie Bélanger, le public découvre l’histoire de Claude, un septuagénaire solitaire qui, pour échapper à l’obscurité morale et météorologique qui l’entoure, commence à accumuler des lampes compulsivement.
Dans Extras de Marc-Antoine Lemire, la tension monte lorsqu’Isabelle, une actrice en quête de renouveau, rencontre son agente Johanne pour discuter d’un potentiel rôle. Sur la terrasse d’un café ensoleillé, leurs attentes s’entrechoquent, et l’atmosphère devient de plus en plus électrique.
Le film Bail Bail de Sandrine Brodeur-Desrosiers aborde un problème bien réel : l’expulsion illégale des locataires. Dans ce court métrage, deux colocataires découvrent que leur nouveau propriétaire cherche à les déloger en contournant la loi. L’œuvre mélange humour, violence, éléments de western et de kung-fu et aborde les luttes pour la justice sociale et le droit au logement.
Avec Géant Beaupré, Alain Fournier retrace l’histoire de Beaupré, un homme au destin singulier dont la stature exceptionnelle de 8’3’’ (2 min 53 s) a fait de lui une légende.
La Petite Ancêtre d’Alexa Tremblay-Francoeur propose une exploration poétique de la mémoire et de l’évolution d’une maison ancestrale sur une colline venteuse.
Enfin, Les fleurs sauvages de Thierry Sirois clôture le programme avec une approche contemplative. À travers un message vocal détaillé, un homme explique comment utiliser un vieux tracteur pour entretenir son terrain sans perturber le jardin.
Le cinéma francophone est également représenté le lendemain pendant le programme Transient States, avec la projection du métrage Les Filles Bleues de l’été signé par Geneviève Boiteau, où l’introspection se mêle à la contemplation dans un récit délicat et intime. Dans le film, Chloé et Clara quittent Montréal pour retrouver leur chalet d’enfance. À travers des échanges profonds et des courses dans la forêt, chacune se redécouvre : l’une cherche à fuir les limites de son propre corps, tandis que l’autre aspire à pleinement l’habiter.
Le festival consacre également une soirée à la projection du programme Northern Life, une sélection de courts métrages racontant les expériences de vie des résidents du Nord, qui se tiendra le dimanche 10 novembre au Capitol Theatre à 19 h. Ce programme explore la connexion profonde que les habitants du Nord entretiennent avec leur environnement, leur culture et leur communauté.
Cinéma des Premières Nations
L’un des films, Welcome to the Pit de Seth Gillis, raconte l’histoire de passionnés de planche à neige qui, avec des moyens limités, ont transformé une ancienne mine de gravier en un lieu emblématique pour la pratique de la planche à neige à Yellowknife. Dans Gill Crescent de Finn Westbury, on suit Liam Gill, un olympien autochtone, qui revient dans les collectivités éloignées des Territoires du Nord-Ouest, terre de ses ancêtres, en utilisant la planche à neige pour explorer les paysages nordiques. Le documentaire Hunting in the Dehcho, réalisé par Jonathan Antoine, nous emmène dans la région de Dehcho, où deux Autochtones partagent leur expérience de chasse. Datrin/The Raven de Douglas Joe propose un moment de réflexion avec un Aîné Gwich’in qui évoque un rêve dans lequel il est le dernier locuteur de sa langue, le gwich’in. Le film Edaxàdets’eetè/We Save Ourselves de Sadetlo Scott aborde la revitalisation de la langue autochtone en lien avec l’action climatique. Dans The Medzih Story : Restoring a Caribou Landscape, Trevor Dixon Bennett et Ryan Dickie capturent l’initiative de la Première Nation de Fort Nelson en Colombie-Britannique pour restaurer l’habitat du caribou des bois, une espèce en déclin.
Enfin, The Copper People de Artless Collective combine animation et prises de vues réelles pour explorer la relation profonde entre la Première Nation des Dénés Yellowknives et leur territoire ancestral dans la région du chef Drygeese. Narré par le chef Edward Sangris, le film montre les pratiques traditionnelles, telles que la pêche, la chasse et la cueillette, qui soutiennent les Dénés depuis des générations. The Copper People est un hommage à la résilience et à la sagesse de la communauté face aux changements environnementaux.
Ce vendredi, à 19 h, le programme « Forest Fires and People » proposera deux documentaires sur une thématique familière aux Ténois : les feux de forêt. Parmi eux, The Behchokǫ̀ Wildfire Evacuation, tourné pendant l’évacuation de 2023, et Fire Tower de Tova Krentzman.
En parallèle, le festival lance son Forum de l’industrie du 8 au 10 novembre, offrant aux cinéastes et aux personnes passionnées une occasion unique d’échanger avec des experts. Organisé à l’hôtel Explorer, ce forum propose des panels, des ateliers, des classes de maitre et des occasions de réseautage. Les moments forts incluent des rencontres individuelles avec des personnalités comme Jon Taylor, de l’Independent Production Fund, et Amanda Strong de Spotted Fawn Productions, ainsi que des ateliers spécialisés. Le concours annuel Pitch This donnera aux cinéastes la chance de remporter 5 000 $ et des locations d’équipements pour réaliser leurs projets.
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