Le Nord de Trump
Environnement, énergies, Alaska et géopolitique, les médias ont tenté d’appréhender les
conséquences à venir en Arctique du second mandat de Donald Trump. Trump, le Nord, une revue de presse.
Un article de l’Anchorage Daily News signé Iris Samuels met en relief les relations moins que cordiales entre le nouveau président américain et la sénatrice Lisa Murkowski. Cette dernière est une des très rares républicaines à s’être opposée à lui, dénonçant entre autres son rôle dans l’attaque du Capitole.
« En bout de ligne, confie-t-elle toute fois à la journaliste, peu importe comment un président se sent à propos de moi personnellement ou politiquement, mon travail est de m’assurer que l’Alaska tire profit de la situation […]. »
Les médias analysent les répercussions du second mandat de Donald Trump dans le Nord en termes d'environnement, de géopolitique et de ressources énergétiques. (Photo : Juliana Orthlieb)
L’Alaska est résolument républicain, avec l’autre sénateur, Dan Sullivan, Nick Begish en voie d’être élu à la chambre des représentants et le gouverneur, Mike Dunleavy. Liz Ruskin, de l’Alaska Public Media cite ce dernier qui affirme que Trump a été bon pour son État durant son premier mandat et qu’il devrait en être de même dans le second. Le milliardaire voit les ressources forestières et énergétiques de l’Alaska, et même sa situation géographique, comme des atouts pour l’ensemble du pays, affirme le gouverneur Dunleavy.
Du côté de la défense
The Hub est un média numérique sans but lucratif qui propose des « analyses indépendantes et des débats fougueux à propos du passé, du présent et du futur du Canada ».
Un texte y est consacré à la vision de politiciens, de journalistes et d’universitaires sur le Canada de l’après 5 novembre.
Avant même les élections, un groupe bipartisan de sénateurs américains avaient déjà réprimandé le gouvernement canadien pour ne pas investir suffisamment dans la défense, y rappelle le directeur intérimaire du Centre de sécurité militaire et d’études stratégiques de l’Université de Calgary. Il ajoute que l’administration Trump pourrait mettre une pression économique et politique pour qu’il fasse davantage pour sécuriser la frontière arctique.
« Mais la question reste à savoir quelles actions entreprendront les Américains s’ils en viennent à la conclusion qu’ils doivent agir unilatéralement pour protéger la frontière nordique de l’Amérique du Nord, avance M. Rob Huebert. Cela signifie-t-il que le Canada sera exclu de leurs efforts, ou, pire, que cela mènera à une violation de la souveraineté arctique canadienne? »
Ressources et environnement
Celui qui retournera à la Maison-Blanche en janvier 2025 n’a jamais fait mystère de son appui aux industries de l’énergie, fossile notamment, et du peu de cas qu’il fait de l’environnement. Ensemble ou séparément, ces deux thématiques ont été abordées de part et d’autre dans les médias, optique arctique inclusivement.
Une douche froide pour le climat, titre astucieusement Étienne Leblanc à Ici Radio-Canada. Monsieur Trump, affirme le journaliste « veut assouplir le processus d’autorisation des forages sur les terres publiques fédérales et promet de donner le feu vert à l’exploitation du pétrole dans une grande réserve fédérale en Alaska. Les forages en mer et en Arctique pourraient aussi être accélérés par une autorisation simplifiée. »
« Aussitôt qu’il entrera en fonction, nous nous attendons à ce que le président Trump essaie de réduire les mesures protégeant notre océan des forages et mette de l’avant une expansion agressive des concessions pétrolières et gazières extracôtières », avance le directeur sénior du programme arctique, Andrew Hartsig, à Rebecca Barnabi, du Augusta Free Press. Ces préoccupations pour la dérèglementation sont également exprimées par des interlocuteurs de la BBC.
Quelques heures après la victoire du maitre républicain, l’administration Biden a mis de l’avant une loi limitant le forage dans le Refuge faunique national de l’Arctique en Alaska à 400 000 acres. La nouvelle a été reprise par plus d’une dizaine de médias, dont le Oil & Gaz Journal.
La Russie, les États-Unis et le gaz
La prochaine présidence de Trump pourrait donner du répit aux projets russes de gaz naturel liquéfié, suppose Malte Humpert dans un article paru dans un magazine Internet en norvégien et en anglais, High North News.
« Les sanctions en place pourraient être allégées et de nouvelles deviennent moins probables. Cependant, les propres ambitions américaines dans ce domaine pourraient causer une pression des prix sur lesdits projets russes », écrit Humpert.
L’influence du second mandat trumpien sur le projet Arctic GNL 2 du gazier russe Novatek est aussi analysée dans le magazine maritime gCaptain.
Au Pont des idées, l’économiste Abderrahmane Mebtoul craint une escalade géopolitique alimentée par la convoitise pour les milliards de « barils de pétrole à découvrir au-delà du cercle polaire arctique (la plupart étant situés en mer) et les réserves de gaz à 30/40 % des réserves mondiales ».
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