Les TNO relancent leur programme d’immigration
La communauté francophone salue une avancée, mais reste prudente face aux restrictions.
IJL – Réseau. Presse – L’Aquilon

François Afane, directeur général du CDETNO, évoque les défis et opportunités liés à la réouverture du PCTNO, notamment pour les travailleurs francophones et les employeurs ténois.
(Photo Cristiano Pereira)
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (GTNO) a annoncé la réouverture du Programme des candidats des Territoires du Nord-Ouest (PCTNO), qui se tiendra du 27 février au 6 mars 2025. Cette période permettra aux candidats admissibles de soumettre leur demande en ligne et l’annonce fait suite à la réduction du quota de désignations imposée par le gouvernement fédéral en janvier dernier. Cette décision avait suscité de nombreuses réactions de la part des entreprises et des organisations locales.
Face à cette diminution du nombre de désignations – fixé désormais à 150 pour l’année 2025 –, le GTNO a ajusté son processus de réception des demandes. En tenant compte des besoins des travailleurs dont le permis arrive à expiration et des employeurs des TNO, des quotas précis ont été établis. Au total, 90 nouvelles demandes seront acceptées, s’ajoutant aux 60 demandes déjà soumises en 2024 et traitées dans le cadre du quota de 2025.
Une ouverture limitée
Parmi ces 90 nouvelles demandes, 10 seront réservées aux francophones, une initiative saluée par la Fédération franco-ténoise (FFT), qui a réagi par écrit auprès de Médias ténois.
« La FFT tient à saluer l’initiative du GTNO, pour l’année 2025, d’établir un quota de 11 % de candidatures francophones afin d’assurer qu’une certaine proportion de résidences permanentes soient octroyées à des immigrants parlant le français. Cette initiative concrète avait été demandée par la communauté, afin d’assurer que la cible francophone que se fixait anciennement le GTNO soit plus qu’un désir de bien faire, mais puisse réellement être atteinte ».
Toutefois, la FFT reste prudente quant à l’efficacité du volet francophone du PCTNO.
« À plusieurs reprises, nous avons exprimé le fait que le volet francophone soit plus difficile d’accès que les autres programmes, compte tenu de ses exigences plus élevées », souligne l’organisme.
Les critères imposés aux candidats francophones, notamment en matière d’expérience professionnelle et de compétences linguistiques, seraient « souvent plus contraignants que ceux des autres volets du programme ».
Selon la FFT, ce déséquilibre « limite considérablement l’accessibilité au programme pour les travailleurs francophones qui souhaitent s’installer dans les Territoires du Nord-Ouest ».
Ce point a déjà été abordé avec le ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, qui s’est montré à l’écoute des demandes de l’organisme.
Toutefois, « ses efforts menés auprès du gouvernement fédéral pour faire modifier les critères n’ont pas porté fruit, regrette la FFT et l’impact du volet francophone du PCTNO demeure mitigé pour les membres de notre communauté ».
L’organisme espère désormais que « des ajustements futurs permettront d’améliorer cette situation afin que les francophones puissent bénéficier d’un accès équitable aux opportunités offertes par ce programme ».
Un constat partagé par François Afane, directeur général du Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDETNO).
« Pour les francophones, c’est plutôt bon, même si la baisse de 50 % des désignations a un impact quasi négatif sur la communauté d’affaires et, par ricochet, sur les francophones qui ne se limitent pas au volet francophone du programme. Ils utilisent aussi les autres volets pour venir s’installer et travailler aux TNO », a-t-il déclaré à Médias ténois.
Malgré ces limitations, M. Afane souligne les aspects positifs de cette réouverture : « ce n’est pas une solution parfaite, mais c’est un pas dans la bonne direction. Il est important de garantir une représentation francophone dans le programme et cela répond en partie à la pénurie de main-d’œuvre ».
Destination Canada : un bilan encourageant
En parallèle, François Afane revient sur sa participation au forum Destination Canada qui s’est tenu entre le 14 et le 20 février 2025. Il a rencontré des candidats potentiels à Paris et à Douala, au Cameroun.
« L’édition a été globalement positive. À Paris, nous avons trouvé des candidats intéressants, notamment des PVTistes déjà prêts à travailler. Au Cameroun, c’était une première, et nous avons été agréablement surpris par la qualité des profils. Beaucoup de techniciens qualifiés, soudeurs, et d’autres professionnels du secteur technique étaient présents, avec un bon niveau de bilinguisme ».
Le CDETNO a déjà commencé à transmettre des CV à certains employeurs, mais le processus d’accompagnement se poursuit.
« Nous avons entamé des discussions avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) pour voir si les procédures peuvent être accélérées afin que les candidats puissent arriver plus rapidement. Nous travaillons aussi à optimiser les candidatures avant de les proposer aux employeurs pour garantir un bon jumelage ».
Alors que la réouverture du PCTNO apporte une nouvelle opportunité pour les travailleurs et les employeurs, l’incertitude demeure quant à l’impact réel des quotas limités et des critères d’admissibilité plus stricts du volet francophone.
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François Afane, directeur général du CDETNO, évoque les défis et opportunités liés à la réouverture du PCTNO, notamment pour les travailleurs francophones et les employeurs ténois. (Photo Cristiano Pereira)
Audrey Fournier, directrice générale de la FFT, dont l’organisme accueille positivement le quota francophone du PCTNO, mais reste préoccupé par les obstacles à son accessibilité. (Photo Cristiano Pereira)
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