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Nanook s’internationalise

Denis Lord


Alors que l’Arctique, stratégiquement, se réchauffe, des représentants des États-Unis et de l’Australie assistent cette année à l’Opération Nanook-Nunakput.


Base de surveillance du Passage du Nord-Ouest, à Cambridge Bay. Photo: Denis Lord

«  Je voudrais trouver des façons de rendre ça encore plus multinational », commente le commandant de la Force opérationnelle interarmées Nord (FOIN), le brigadier-général Dan Rivière.


« Ma lecture, ajoute-t-il, est que l’Opération Nanook est très importante dans le cadre de la Stratégie arctique du ministère de la Défense des États-Unis. Ce sera un de leurs lieux principaux pour augmenter leurs capacités, s’engager et s’exercer avec leurs partenaires. » 


La doctrine bientôt publique

Cette stratégie a été rendue publique en juillet; la nouvelle doctrine arctique du ministère est en cours de révision et sera bientôt révélée, assure le major Matt Heffner, conseiller sénior pour les opérations arctiques, rattaché au Corps du génie de larmée de terre des États-Unis. La mission du militaire, qui assiste aux opérations Nanook depuis une décennie, est d’identifier les lacunes et les futures exigences de son pays dans le contexte arctique et subarctique. 


Au fil des ans, Matt Heffner a développé une expertise sur l'Arctique et un poste spécial a été créé pour lui. Photo: Denis Lord

La doctrine arctique de la Défense américaine n’a pas été révisée depuis 1988, alors que c’est pourtant elle qui dicte  « comment nous sommes censés faire ce qu’ils veulent qu’on fasse », explique le major.


« Nous avons fait la guerre globale à la terreur durant 20 ans et ça a vraiment axé notre attention sur le désert, les terrains d’opérations montagneux et beaucoup de petites unités, explique Matt Hefner. Et comme nous retournons à des opérations de combats à grande échelle, le froid est une partie de ce combat étant donné d’où vient la menace. Il y a une attention renouvelée à nos capacités d’opérer dans ces conditions. On vient de constater l’expansion en Finlande et en Suède de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. […] Nous sommes concentrés sur l’Arctique autant que sur la région subarctique. […] Il y a des choses qui fonctionneraient en Suède et en Finlande, mais ne fonctionneront pas à Resolute Bay.»

L’armée américaine doit expérimenter sur le terrain des technologies émergentes, par exemple, des traitements hydrophobes qui pourraient déglacer les drones, empêcher la buée dans les lunettes. « Nous avons des véhicules en stock, ajoute le major Hefner, mais nous ne sommes pas surs qu’ils puissent faire 1200 kilomètres et c’est ce qu’on va tester cette année. »


Du côté de l’Australie

Ben Christie est commandant d’escadre dans les Forces aériennes royales australiennes et il est l’officier de liaison de son pays pour les Forces opérationnelle interarmées Nord.


Au fil des ans, plusieurs militaires australiens sont venus parfaire leur formation dans l'Arctique canadien, selon le commandant Ben Christie. Photo: Denis Lord



« Stratégiquement, l’Australie a un intérêt à ce qui ce passe en Antarctique. C’est plus près de chez nous, concède le commandant. Mais l’Australie fait partie du Traité de l’Antarctique [avec 56 autres pays, NDLR], qui nous interdit de nous y entrainer. Les aptitudes à opérer dans le froid doivent donc être acquises quelque part d’autre. C’est une exigence des Forces de défense australiennes, mais aussi de toutes les agences gouvernementales qui ont un intérêt en Antarctique. Le Canada est une des régions où nous pouvons faire ça. Alors c’est une grande occasion pour moi d’augmenter mes connaissances et d’ajouter de la valeur au Commandement des opérations conjointes. »

Cette antenne militaire, où travaille Ben Christie, est l’équivalent australien du FOIN.


Coopération

Ben Christie souligne que l’Australie possède en outre un corps d’armée analogue aux Rangers, appelé Norforce.


« Ce sont principalement des réservistes, avec un large contingent autochtone. […] Ils ont un large mandat à travers le nord de l’Australie, patrouiller et observer […], c’est très similaire aux Rangers, et nous pensons que ça pourrait être l’occasion d’augmenter la coopération et la formation. Ils pourraient venir en Australie apprendre dans un environnement aussi sévère, mais chaud, et des Australiens pourraient venir ici apprendre des Forces armées canadiennes et être exposés au froid. »

Le commandant d’escadre profite de l’Opération Nanook-Nunakput pour évaluer ces possibilités d’échange. 


Une collaboration des cinq médias francophones des territoires canadiens : les journaux L’Aquilon, L’Aurore boréale et Le Nunavoix, ainsi que les radios CFRT et Radio Taïga.


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