Pénurie d’infirmières : le syndicat presse le GTNO
Face aux enjeux qui affectent les services de soins de santé du territoire, le syndicat des travailleurs et travailleuses du Nord presse le gouvernement des TNO à présenter son plan de rétention et de recrutement du personnel. Dans un communiqué de presse publié le 13 janvier, la présidente du syndicat, Gayla Thunstrom, déplore une négligence de longue date face à des conditions de travail jugées inadéquates à l’hôpital Stanton.
Écoutez le compte rendu du journaliste Thomas Ethier:
« Les problèmes auxquels font présentement face les employés de notre système de santé ne sont pas uniques aux TNO, mais la pénurie de personnel infirmier à l’échelle nationale frappe le territoire particulièrement durement », peut-on lire dans le communiqué.
« L’échec du GTNO à recruter et retenir efficacement un personnel de soin de santé qualifié laisse nos membres avec le sentiment de ne pas être appuyé ni apprécié. Cette situation a été aggravée par une mauvaise gestion des précieuses ressources dont nous disposons encore », poursuit la présidente.
Un travail en branle
Selon Mme Thunstrom, le gouvernement se serait engagé il y a plusieurs mois à fournir ce plan d’action. « Il y a maintenant quelques mois que le gouvernement indique dans les médias et à l’Assemblée législative qu’il travaille sur un plan. La ministre des Finances et la ministre de la Santé et des Services sociaux l’ont affirmé. Nous les avons contactées et n’avons toujours pas reçu de réponse concrète », affirme-t-elle.
Appelée à commenter ces déclarations, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Julie Green, a indiqué par courriel à Médias ténois s’être entretenue en décembre 2021 avec le syndicat.
« Le syndicat a raison, le personnel de soins de santé des TNO est sous pression, plusieurs subissent du stress, sont fatigués et vivent de la frustration, indique-t-elle. Ils ont travaillé incroyablement fort à travers le système, particulièrement depuis le début de la pandémie, et nous sommes très reconnaissants de leur dévouement et de leur persévérance. »
Sur le plan de la rétention, différents groupes de travail seraient actuellement à l’œuvre pour trouver des solutions à certains enjeux affectant le moral du personnel, incluant les départs, la charge de travail et les compensations. Selon la ministre, l’Administration des services de santé et des services sociaux du territoire (ASTNO) élargira notamment les occasions de rencontre entre le personnel de l’organisation et les dirigeants pour faire part de leurs préoccupations.
« Régler une pénurie nationale à long terme requiert des solutions à long terme, et nous travaillons présentement sur des plans qui permettront d’améliorer nos efforts de recrutement et de rétention du personnel, en plus de fournir des formations spécialisées pour que les professionnels présents soient en mesure d’occuper de nouveaux rôles dans le système », indique la ministre.
Pour un portrait détaillé
« Je sais que le gouvernement s’est entretenu avec des employés qui ont quitté leur poste durant la dernière année. Je crois qu’ils devraient creuser encore plus loin, indique Mme.Thunstrom, plutôt que de se limiter à interroger les employés qui ont quitté leur emploi depuis janvier 2021. Ces enjeux persistent depuis longtemps. Il importe de parler aux employés et de les prendre au sérieux. »
Le syndicat appelle le GTNO à collaborer pour mieux cerner les besoins de ses membres. « Nous avons besoin que le gouvernement vienne vers nous avec des stratégies à court, moyen et long terme. Nos membres doivent travailler à effectif réduit et font beaucoup de temps supplémentaire. La fatigue commence vraiment à s’accumuler ».
Selon le syndicat, les employés ont l’habitude de ne pas être pris au sérieux lorsqu’ils rapportent ces enjeux à la direction « Ceci affecte beaucoup le moral des employés. Nos membres sentent qu’ils ne sont ni respectés ni appréciés pour leur travail », affirme-t-elle.
L’ASTNO a été contrainte, en décembre 2021, de fermer temporairement le service des naissances de l’Hopital Stanton, à Yellowknife. Quelque 90 femmes des TNO ont dû voyager en Alberta pour leur accouchement. La réouverture du service est prévue pour le 21 février.
La ministre avait alors indiqué en conférence de presse qu'un « changement de culture » devra être mis en place. « Je suis consciente des signaux clairs émis par les travailleurs de la santé qui indiquent que la fatigue, l’épuisement professionnel et le manque de motivation du personnel sont des problèmes graves. Si certains des facteurs à l’origine de ces problèmes sont nouveaux, plusieurs se sont accumulés au fil du temps, et leur acuité ne cesse de croitre en raison notamment de la pandémie actuelle de COVID-19. », avait-elle déclaré.
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