Pénurie d’infirmières : une prime salariale a été rejetée
Une prime salariale destinée à certains membres du personnel de soins de santé des TNO durant la pandémie ne leur sera finalement jamais versée. L’offre du GTNO, qui ciblait certains postes affectés par une importante pénurie de main-d’œuvre, a été rejetée par le syndicat des travailleuses et travailleurs du Nord, qui affirme de son côté avoir tenté en vain de poursuivre les discussions pour trouver une meilleure entente.
La ministre de la Santé et des Services sociaux, Julie Green, a évoqué cette situation le 1er mars dans le cadre d’une déclaration à l’Assemblée législative pourtant sur les efforts entrepris pour s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre du système de santé.
« Le ministère a récemment demandé d’avoir recours à la politique de complément au marché du travail inscrite à la convention collective, pour accroitre sa capacité de recrutement et de rétention dans certains postes jugés difficiles à combler. », a-t-elle expliqué.
Selon cette politique, le GTNO doit d’abord faire approuver ce type prime salarial par le syndicat des travailleuses et travailleurs du Nord. « Malheureusement, l’approche proposée n’a pas été acceptée, a résumé la ministre. Bien que je sois déçue, je veux que le public et les travailleurs de la santé sachent que nous allons poursuivre les échanges avec le syndicat pour trouver d’autres façons d’appuyer le recrutement et la rétention de professionnel de la santé. »
Une « gifle»
Le Syndicat dit avoir rejeté l'offre du gouvernement parce qu'elle n’incluait « qu’une petite portion des infirmières “de première ligne” et des techniciens de laboratoire médical », selon ce qu’indique la présidente, Gayla Thunstrom, dans une déclaration écrite émise le 1er mars en réponse aux déclarations de la ministre.
« L’employeur a offert une gifle à toutes les autres infirmières et spécialistes de soins de santé membre du syndicat qui subissent la même pression et les mêmes enjeux de pénurie de personnel », déclare Mme Thunstrom. Le syndicat a réclamé plus d’information la poursuite des discussions quant aux postes qui pourrait être inclus à ce complément au marché du travail, ou quant à un complément additionnel. L’employeur a refusé de poursuivre les discussions et retiré son offre. »
Questionnée en chambre par le député de Yellowknife Nord, Rylund Johson, la ministre des Finances des TNO, Caroline Wawzonek, a affirmé que cette offre était la seule qui permettait d’offrir un appui financier sans couper dans les services aux résidents.
« Pour être en mesure d’ajouter tout type de primes et de salaires supplémentaires à la convention collective existante […], nous menons une opération allégée. Nous ne pouvons pas faire grand-chose, nos efforts devront être limités et ciblés, et c’est la position que nous avons essayé d’adopter. », a-t-elle indiqué.
« La politique de supplément au marché du travail inclut des paramètres assez spécifiques, elle ne peut être versée que dans certaines conditions, particulièrement lorsqu’il y a un besoin important de personnel. Dans le cas présent, les postes ciblés [par cette offre de prime salariale] sont primordiaux à la santé et à la sécurité des résidents, a-t-elle expliqué. Au moment d’appliquer cette politique, nous devons nous adresser au syndicat et, malheureusement, nous n’avons pas pu nous mettre en accord. »
Un changement de culture
Comme l’a souligné la ministre Green en début de séance, les TNO sont la seule juridiction canadienne à ne pas être pourvues d’une prime de recrutement pour les infirmières. Le territoire aurait aussi perdu les attraits qui le rendaient jadis compétitif sur le plan de l’embauche de personnel de soins de santé.
« À une certaine époque, les salaires des infirmières étaient considérablement plus élevés d’ailleurs au Canada, ce qui nous aidait à attirer la main-d’œuvre. Cet écart est toutefois en train de rétrécir », a-t-elle souligné.
Les enjeux de recrutement et de rétention de main-d’œuvre dans le système de santé ont culminé en décembre par l’interruption des services réguliers d’accouchement à l’hôpital territorial Stanton. Quelque 120 femmes ont été contraintes d’accoucher en Alberta. Les services ont repris le 22 février.
En évoquant un « changement de culture » à mettre en place, Mme Green a assuré, le 1er décembre lors d’une conférence de presse, que des mesures seront apportées, à court et à long terme, pour contrer la pénurie de main-d’œuvre dans le système de santé ténois.
Comments