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Photo du rédacteurNelly Guidici

Retour sur les inondations qui ont touché le Yukon durant l’été

Dans un article publié le 30 novembre 2023 sur le site de l’Université du Yukon, Benoit Turcotte, professionnel de recherche senior au sein de cette université, a répertorié et expliqué les raisons des inondations qui se sont produites au Yukon durant l’année 2023.


Nelly Guidici – IJL Réseau.Presse – L’Aquilon – Arctique


Si l’été 2023 est synonyme d’une saison des feux extraordinaire par son intensité et par sa durée aux Territoires du Nord-Ouest, le territoire du Yukon a connu plusieurs inondations qui ont touché des infrastructures, en particulier à Dawson dans le nord du territoire.


INSTAGRAM Courtoisie Benoit Turcotte

Le nord et le centre du Yukon particulièrement touchés

Comme l’indique le titre de l’article Significant hydrological events of 2023 in Yukon – smaller scale extremes (Évènements hydrologiques importants en 2023 au Yukon – extrêmes à plus petite échelle), cette année a été marquée par une recrudescence des extrêmes. Whitehorse, Carmacks et Dawson ont été touchés, de façon différente par des épisodes de pluie violente ou des inondations.


Le 23 juillet 2023, plus de 20 mm de pluie est tombé sur la capitale, entrainant des inondations sur certaines propriétés et transformant les rues en rivière. Dans la région de Carmacks, le débit de la rivière Nordenskiold a presque atteint 200 mètres cubes par seconde (m3/s) le 19 mai.


Un si haut débit est plutôt atypique, car « c’est une condition qui ne se produit qu’une fois tous les 20 ans, en moyenne, » peut-on lire dans l’article.


Enfin, la région de Dawson a été la plus touchée par les inondations. Le camping territorial de la rivière Klondike à une vingtaine de kilomètres au sud de Dawson a été complètement inondé. Le sentier d’interprétation qui se trouve aux abords du camping est resté fermé en raison de l’inondation persistante et le pont piétonnier qui enjambe le ruisseau a aussi été emporté par les eaux. Des embâcles à Henderson Corner et Rock Creek ont causé des dommages importants aux propriétés situées le long de la rivière, y compris à la ferme de la Première nation Tr’ondëk Hwëch’in.


Une débâcle d’une intensité particulièrement forte s’est également produite sur un long tronçon de la rivière Peel, provoquant d’importantes inondations à Fort McPherson, aux Territoires du Nord-Ouest. La coulée de glace a endommagé une station de la Division des relevés hydrologiques du Canada, située en amont de la communauté, ce qui a eu des répercussions sur la surveillance de la débâcle et la documentation des inondations dues aux embâcles.


« C’est la troisième année consécutive qu’une inondation majeure due à un embâcle affecte une communauté sur le territoire de notre voisin, » explique M. Turcotte.


S’adapter et protéger les infrastructures

Pour Benoît Turcotte, les inondations récurrentes soulignent la nécessité d’adopter une stratégie globale afin de protéger les propriétés et les infrastructures, sans, toutefois, avoir recours à des méthodes lourdes, car les inondations sont des évènements naturels.


« Il y a des améliorations accessibles et il faut probablement avoir une discussion sur la façon de s’adapter et d’adapter les infrastructures pour qu’en cas inondation majeure, les dommages soient très réduits, » explique M. Turcotte.


En 2013, la région de Dawson avait subi une double inondation et dix ans plus tard, le même phénomène s’est répété. Avec les changements climatiques, les résidents de cette région et les infrastructures seront touchés tous les cinq ans en moyenne.


« Ça ne va probablement pas aller en s’améliorant dans ce bassin qui est assez pentu et qui réagit beaucoup aux précipitations. Donc oui, il est temps d’avoir une stratégie d’ensemble pour la vallée, » estime-t-il.


La difficulté des prévisions

S’il est trop tôt pour faire des prévisions pour l’année 2024, il est important de mentionner que le cycle El Niño alimenté par le changement climatique a commencé avec des conditions plus chaudes et plus sèches attendues dans certaines régions du Yukon.


« Ce changement dans la circulation océanique et atmosphérique mondiale aura aussi un impact sur les conditions hydrologiques du printemps et de l’été prochains, mais les résultats sont imprévisibles, » peut-on lire en conclusion de l’article.


M. Turcotte estime que les conditions météorologiques de l’hiver et du printemps auront une influence déterminante sur la survenue d’évènements hydrologiques et sur leur ampleur.


« Dans la vallée du Klondike, si on a un printemps où il gèle la nuit et il fait cinq degrés le jour pendant un mois, la glace et la neige vont fondre tranquillement et il n’y aura pas de problème. Mais si on s’en va vers un scénario où la fonte de neige arrive soudainement [il y aura plus de risques] », conclut-il.

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