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Un appel au changement

Photo du rédacteur: Cristiano PereiraCristiano Pereira

Les députés Edjericon, Hawkins et Testart réclament une réforme structurelle et un caucus indépendant.

IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon



L’Assemblée législative des TNO est au centre d’un débat sur l’efficacité du gouvernement de consensus. (Photo Cristiano Pereira)


Trois membres de l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest, Kieron Testart, Richard Edjericon et Robert Hawkins, ont tenu une conférence de presse le jeudi 13 février pour remettre en question l’efficacité du système de gouvernement de consensus. Ils estiment que la relation entre le cabinet et les députés réguliers ne permet pas de répondre efficacement aux défis du territoire et ont proposé la création d’un caucus indépendant pour améliorer la gouvernance. Ce n’est pas la première fois que de telles tentatives ont été faites : les efforts passés pour introduire des changements structurels, y compris l’affiliation à des partis politiques, ont tous échoué.


M. Testart a dressé un tableau alarmant de la situation actuelle du territoire, évoquant la pénurie de logements, un système de santé en difficulté et des préoccupations croissantes en matière de sécurité. « Il y a plus de 3 000 logements en besoin urgent et seulement 100 construits par ce gouvernement. Notre système de santé est en soins palliatifs et le gouvernement semble prêt à couper les services », a-t-il déclaré. Il a également mis en avant la montée de la criminalité organisée.


Selon le député, le budget territorial 2025 ne répond pas à ces enjeux urgents. « Seulement 6 % du budget 2025 est investi dans les priorités de cette Assemblée. Les autres 2,35 milliards de dollars vont à des politiques de statuquo qui ne servent ni les Ténois ni leurs communautés », a-t-il déclaré. En réponse, il a appelé à la création d’un groupe de députés qui travaillerait ensemble pour un changement structurel. « Nous n’allons pas rester là à subir. Nous allons sauver notre système de gouvernement de consensus et garder les TNO forts et libres. »



Un manque de soutien 


Le député Richard Edjericon a partagé ces préoccupations, en insistant sur la répartition des fonds gouvernementaux et le manque de consultation avec les communautés autochtones. Il a souligné que la majeure partie du budget territorial provient du gouvernement fédéral, mais n’est pas distribuée de manière équitable. M. Edjericon a appelé à une constitution territoriale qui permettrait plus d’autonomie dans la gestion des finances et des politiques des TNO.


Robert Hawkins a décrit le modèle de gouvernance actuel comme inefficace et peu réactif, expliquant que les députés peinent à faire avancer leurs dossiers.

« En 14 ans passés à l’Assemblée sous différents gouvernements, j’en ai vu quatre se succéder. Et je trouve celui-ci personnellement le plus méprisant quand il s’agit des préoccupations des députés », a-t-il déclaré.

Pour remédier à ces problèmes, M. Hawkins a détaillé ce nouveau comité permettant aux députés de se soutenir mutuellement dans leurs initiatives. « Ce que nous proposons, au final, c’est un nouveau comité qui travaille avec les députés de manière inclusive et qui pose la question : comment soutenir vos dossiers spécifiques ? »


M. Hawkins a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas d’introduire un système de partis politiques, mais plutôt de renforcer le gouvernement de consensus en permettant à toutes les voix d’être entendues. « Nos détracteurs peuvent l’appeler comme ils veulent et essayer d’induire les gens en erreur, mais au final, nous travaillons à l’intérieur de ce système. »


Kieron Testart a appuyé cet argument, affirmant que le gouvernement de consensus doit être réformé, et non abandonné.

« Si les systèmes n’évoluent pas, ils stagnent. Ils ne peuvent plus remplir leurs fonctions essentielles, et notre système doit garantir responsabilité et progrès pour les citoyens que nous représentons », a-t-il martelé.

Des tentatives passées


L’idée de réformer le gouvernement de consensus n’est pas nouvelle. Plusieurs tentatives d’introduire un système de partis politiques aux TNO ont échoué.


L’un des efforts les plus notables a eu lieu en 2018, lorsque Kieron Testart a proposé des amendements législatifs pour autoriser l’enregistrement de partis politiques au niveau territorial. À l’époque, il soutenait que les partis politiques et le gouvernement de consensus pouvaient coexister, offrant aux électeurs plus de choix et un meilleur contrôle démocratique. Cependant, sa proposition a rencontré une forte opposition, et le modèle de consensus est resté inchangé.


Des tentatives plus anciennes ont également échoué. En 1999, cinq candidats ont concouru sous l’étiquette du Western Arctic NDP, mais aucun n’a été élu. En 2003, une initiative similaire du NPD a également échoué. En 2007, le Parti des TNO a été créé, mais il n’a pas réussi à s’imposer, son seul candidat terminant dernier dans sa circonscription. Ces échecs répétés montrent l’attachement profond des Ténois au gouvernement de consensus.


Alors que les trois députés présentent leur caucus comme un moyen de sauver le gouvernement de consensus, la question d’une éventuelle transition vers un système de partis politiques reste en suspens.



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