Vers une concertation plus efficace pour la communauté francophone des TNO

Le Forum communautaire a lancé des pistes pour renforcer les collaborations et relever les défis grâce à une meilleure organisation

Cristiano Pereira 

IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon

« La concertation nécessite des conditions gagnantes : des ressources humaines, une bonne communication et une vision commune. » Cette phrase de la consultante Roxane Poulina a marqué l’essence du forum communautaire organisé par la Fédération franco-ténoise (FFT) le samedi 21 septembre à l’hôtel Château Nova de Yellowknife. Sous le thème « Concertation communautaire », des dizaines de membres de la communauté francophone se sont réunis pour discuter des moyens d’améliorer la collaboration au sein des organismes francophones.

La FFT a entamé le forum en présentant son modèle de concertation actuel, issu d’un long processus de diagnostic. Ce modèle s’articule autour de trois grands axes stratégiques du Plan de Développement global (PDG) : renforcer les capacités communautaires, dynamiser l’engagement, et promouvoir un leadeurship partagé. Un des points essentiels de ce modèle est la réduction du nombre de comités de cinq à trois : un comité de leadeurship, un comité d’engagement, et un comité de communication. Cette simplification vise à améliorer l’efficacité et la coordination entre les divers acteurs, tout en évitant l’épuisement des ressources humaines.

L’une des grandes préoccupations soulevées lors de la discussion portait sur la nécessité d’établir une structure administrative plus solide pour appuyer les efforts de concertation. Plusieurs participants ont exprimé le besoin d’avoir une personne désignée pour coordonner ces comités et assurer le suivi des actions entreprises. L’idée de créer un poste dédié à cette coordination a été largement appuyée, bien que le financement reste un obstacle majeur.

Un autre enjeu soulevé concerne la manière dont la FFT peut s’engager auprès de ses membres individuels. Actuellement, les mécanismes de concertation se limitent à des forums communautaires et des assemblées générales annuelles. Cependant, plusieurs intervenants ont noté que ces formats ne permettent pas toujours de capter une participation large et diversifiée. Une participante a proposé d’utiliser des formats d’engagement plus attractifs, comme des sondages ponctuels ou des consultations lors d’évènements communautaires. L’idée serait d’aller à la rencontre des citoyens plutôt que d’attendre qu’ils participent aux initiatives de la FFT.

La communication est également apparue comme un point critique. Plusieurs intervenants ont noté qu’une meilleure coordination entre les différents organismes et une plus grande transparence des actions de la FFT renforceraient la concertation. Un effort concerté pour mieux communiquer, à la fois entre les organismes et avec le public, pourrait améliorer la participation communautaire et le sentiment d’appartenance.

Un autre sujet de réflexion a porté sur la représentation de la diversité au sein de la communauté francophone. Certains participants ont souligné l’importance d’inclure davantage les régions isolées et les membres institutionnels non affiliés à la FFT dans le processus de concertation. Cette ouverture permettrait à la FFT de mieux représenter l’ensemble des acteurs francophones des Territoires du Nord-Ouest et de répondre plus efficacement à leurs besoins spécifiques.

Le forum s’est conclu sur l’importance de définir clairement les rôles et responsabilités au sein de la FFT et des organismes affiliés. La mise en place d’un modèle de concertation efficace repose non seulement sur une structure solide, mais aussi sur l’engagement de chacun.

Après près de trois heures de discussion, il semble que la communauté francophone des TNO est prête à travailler ensemble pour surmonter les défis et renforcer sa concertation. Cependant, comme beaucoup l’ont noté, pour atteindre ces objectifs, il faudra une collaboration continue, des ressources adéquates et une véritable volonté de changement.