top of page
  • Instagram
  • Facebook
  • Twitter

Visages autochtones, dignité humaine

Rétrospective 2023

Cristiano Pereira | IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon


L’omission des noms des autochtones sur les photos du passé ou le reflet d’une époque dont la mentalité est aujourd’hui désuète. Tenter de résoudre ce problème est un effort vers la réconciliation. Alors qu’elle vivait à Whitehorse, Ellen Bond, adjointe de projet et de la Direction générale de la Diffusion et engagement de la Bibliothèque et Archives Canada, se souvient d’une discussion avec un ainé qui lui a évoqué une réflexion.


Une fille qui touche de la graisse de baleine, près de Tuktoyaktuk, T.N.O. 1956 (Photo : Gilliat Eaton, Rosemary)

Des milliers de photos d’archives manquent encore d’identifier les Autochtones qui y figurent. En collaboration avec Bibliothèque et Archives Canada, le projet « Un visage, un nom » s’est donné pour objectif d’identifier ces personnes oubliées de l’Histoire.


Pendant de nombreuses années, aux 19e et 20e siècles, les employés du gouvernement qui vivaient dans ce qui est maintenant le Nunavut ont photographié et documenté la population locale dans leurs activités quotidiennes. Ces photographies, qui se comptent par milliers, sont conservées dans les archives, mais elles présentent une lacune grave : la grande majorité des Inuits photographiés n’ont jamais été identifiés.


À ce jour, Bibliothèque et Archives Canada (BAC) conserve des milliers de photos des peuples des Premières Nations, des Métis et des Inuits qui n’ont jamais été identifiées. Il y a 20 ans, un programme a été lancé pour tenter de résoudre ce problème : le projet Un visage, un nom vise à identifier des photographies grâce à la participation communautaire.

« Il s’agit d’un projet visant à donner une certaine dignité aux photos de la collection de la Bibliothèque et Archives Canada », explique Ellen Bond.


La responsable a précisé que l’absence de noms sur les photographies ne concernait que des personnes autochtones. « Lorsqu’il y avait une personne blanche sur la photo, son nom était donné. Ces noms figurent toujours dans les archives, mais nous avons des milliers de photos sans noms », dit-elle.


Aujourd’hui, le projet continue à inviter les Canadiens à essayer d’identifier toutes les personnes qui restent anonymes sur des milliers de photos. « Ce qu’on essaie de faire, c’est d’utiliser l’engagement communautaire, surtout dans le Grand Nord », poursuit Ellen Bond. Elle explique que c’est par le biais des réseaux sociaux qu’ils tentent d’atteindre le plus grand nombre de personnes possible.



Deux hommes jouent de la guitare pour une femme et trois enfants au Hopital de l’Aklavik, T.N.O. 1956. La femme sur le lit est Ella Gordon, l’homme à droite est David Kalinek. L’enfant en chemise orange est Peter Elanik Sr, et le garçon en noir et blanc est Wilson Malagana. (Photo : Gilliat Eaton, Rosemary – Bibliothèque et Archives Canada)

Le projet Un visage, un nom, opère notamment à travers ses pages Facebook et X (anciennement Twitter).


Parfois, la publication reçoit un certain nombre de réactions et des informations précieuses lui parviennent. « Dans 30 % des cas environ, nous obtenons des informations sur les photos, et qui peuvent être un nom. Mais il peut aussi s’agir de plusieurs noms, d’un lieu, du type de vêtements qu’ils portent, ou de différents outils qu’ils utilisent dans l’image », raconte la responsable du projet.


Il reste encore un long chemin à parcourir avant d’identifier beaucoup de visages et ainsi nettoyer des restes d’une mentalité colonialiste des archives.


« Cela prend beaucoup de temps, car des milliers de photos ont été données aux archives, mais les photographes n’ont pas pris le temps de recueillir les noms des gens », note la responsable.

Comments


bottom of page