Le GTNO présentera une stratégie énergétique en 2006.
C’est ce qui a été annoncé, mardi, lors de la séance du Comité permanent de la responsabilité et du contrôle des finances publiques de l’Assemblée législative, qui se penchait sur les moyens d’alléger la facture énergétique des résidents des TNO.
Un document de discussion sera d’abord développé d’ici la fin janvier et sera présenté au public, pour être commenté. Une ébauche de stratégie sera ensuite débattue en chambre. Le document final pourrait être adopté aussi tôt que ce printemps.
Cette séance du Comité permanent était, en quelque sorte, la première manche de discussions en vue de l’élaboration de cette stratégie.
Le premier ministre, Joe Handley, flanqué du ministre de l’Industrie, Brendan Bell et de celui de l’Environnement, Michael Miltenberger, ont répondu aux questions du comité formé de députés non membre du cabinet.
Les trois ministres se sont entendus pour dire que le coût du carburant allait continuer d’augmenter et que cela a un impact direct sur les TNO, où la saison de chauffage dure huit mois.
Le cabinet préconise « des solutions à long terme », a déclaré le Premier ministre. Aussi, aucune mesure pour répondre immédiatement à l’augmentation des coûts n’a été présentée.
Le premier ministre note que le gouvernement fédéral a présenté un programme d’aide financière pour palier à la hausse des prix de l’huile à chauffage. Ce programme prévoit des réductions d’impôt de 250 $ pour les familles et les personnes âgées.
Or, le programme fédéral n’a pas encore être adopté par la Chambre. Et advenant que le gouvernement tombe – ce qui est prévu avant la fin de novembre – il se pourrait qu’il ne soit pas voté à temps.
Questionné par le député de Nunakput, Calvin Pokiak, qui voulait savoir si le gouvernement des TNO avait une alternative à proposer au programme fédéral, le Premier ministre a admis qu’il n’en avait pas.
Cette perspective a déplu au député de Nahendeh, Kevin Menicoche, qui estime qu’il faut agir dès maintenant.
« L’hiver est là. Les gens reçoivent leur facture de carburant. Nous ne pouvons pas attendre », a affirmé celui dont le comté est l’un des plus pauvres des TNO.
Long terme
Quant au long terme, le premier ministre mise d’abord sur le développement de la filière hydroélectrique.
Selon Handley, il s’agit d’une énergie propre et renouvelable qui permettrait de chauffer les maisons à un coût moindre que les carburants fossiles. Il a identifié la rivière Bear comme un site potentiel pour un barrage.
Bien des députés semblaient sceptiques à ce projet. La députée de Range Lake, Sandy Lee a souligné qu’il faudrait plusieurs années avant qu’il ne se concrétise. Robert Hawkins, député de Yellowknife Centre, a pour sa part mis en garde le premier ministre sur le coût très élevé de l’investissement de départ.
« Ça pourrait nous tuer », a-t-il affirmée.
Le ministre de l’Industrie a, quant à lui, suggéré que le Projet gazier du Mackenzie pourrait permettre d’acheminer le gaz du delta dans les communautés de la vallée qui dépendent souvent de petites centrales diesel.
« Nous pensons qu’il y a certaines opportunités pour sortir les communautés du diesel », a affirmé le ministre Bell.
Cette perspective a ravi le député de Kam Lake, Dave Ramsay. « Nous devons garder une partie de notre gaz chez nous », a-t-il dit.
Le premier ministre semblait moins convaincu. « C’est une option que nous devons considérer. Mais ma préférence c’est l’hydroélectricité », a indiqué le premier ministre qui n’a pas manqué d’ajouter que le gaz naturel n’était pas une énergie renouvelable.
Il s’est aussi dégagé de la rencontre un certain consensus à l’effet que le gouvernement devait faire la promotion de la réduction de l’utilisation de l’énergie.
« En ce sens, la stratégie énergétique s’arrimera avec notre plan de réduction des gaz à effet de serre », a souligné le ministre de l’Environnement.
Bois de chauffage
Une façon concrète de réduire les coûts de chauffage, ont noté quelques députés, serait d’encourager l’utilisation du bois, une énergie apparemment moins coûteuse que l’huile à chauffage.
Sandy Lee suggère que le gouvernement prenne des mesures pour stimuler et encadrer l’industrie du bois.
« En ce moment, on ne peut même pas trouver un vendeur de bois dans les pages jaunes », a-t-elle dit.
Robert Hawkins a suggéré qu’on offre aux gens du Slave sud, où le bois est de meilleure qualité, des programmes pour leur permettre de se lancer dans le bois de chauffage à plus grande échelle. Si l’industrie était plus forte, a-t-il ajouté, il serait alors plus facile de régulariser le prix de la corde et de le maintenir à un seuil abordable.
Une discussion assez terre-à-terre sur le prix du bois a d’ailleurs animé un moment les parlementaires. Il semble qu’à 200 dollars la corde, Joe Handley ait la meilleure aubaine de tous.
« Je l’achète en pitoune et je le débite moi-même, alors ça revient moins cher », a expliqué le premier ministre.
Il s’agissait de la première séance du Comité permanent de la responsabilité et du contrôle des finances ouverte au public. La réponse a été favorable, presque tous les sièges de l’assistance étaient occupés.
Le député de Great Slave, Bill Braden,, l’a remarqué et a souligné qu’il serait intéressant que cette pratique soit répétée.
« C’est une formule que nous devrions explorer pour d’autres dossiers également », a commenté le député de Great Slave.