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le Vendredi 13 janvier 2006 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Politique

Étonnant programme du candidat indépendant

Étonnant programme du candidat indépendant
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Le candidat indépendant Jan van der Veen souhaite présenter des idées qu’aucun autre candidat n’a abordé avant lui.

« Je me suis décidé à me présenter un peu tard, parce que j’attendais que les autres candidats abordent des questions que je juge cruciales. Mais j’ai fini par me rendre compte qu’elles n’allaient pas être énoncées », explique celui qui possède depuis 1989 des immeubles à logement dans la communauté de Fort Simpson.

Ce sont trois projets principaux qui motivent le candidat indépendant.

D’abord, il veut donner aux membres des Premières nations et aux Inuit le « droit à la possession personnelle des terres ». Il explique que, en vertu des accords sur les revendications territoriales, les terres des Autochtones et des Inuits sont la propriété collective des nations et sont administrées par les leaders des communautés. Pour le candidat indépendant, cela empêche les membres de ces nations de jouir de leurs droits à la propriété individuelle. Il propose donc de leur permettre de racheter une partie de la terre ancestrale sur laquelle ils ont des droits reconnus.

« Si les Autochtones désirent conserver le vieux système dans lequel leurs terres sont gérées par des conseils de bande, eh bien soit, qu’il en soit ainsi. Mais donnons leur au moins l’option de posséder leur lot », lance cet économiste de profession.

L’autre bataille que souhaite livrer Van der Veen est « l’élimination des gouvernements basés sur la race ». Il désigne par cette formule les gouvernements autonomes autochtones où certains sièges sont réservés aux bénéficiaires des Traités, et particulièrement le nouveau gouvernement Tlicho.

Selon le candidat ces gouvernements sont des régimes « d’Apartheid autochtone » et ils contreviennent à la Charte canadienne des droits et libertés. Il propose de les remplacer par des gouvernements locaux qui auraient les mêmes pouvoirs que les gouvernements autochtones mais qui seraient « racialement neutres ».

« Que l’on soit Indien de plein sang, demi-sang, Blanc ou je-ne-sais-quoi, nous devrions tous avoir le droit de siéger sur ces gouvernements », s’énerve-t-il.

La troisième cause qui lui tient à cœur est la « pronvincialisation » du territoire. Il estime que les TNO doivent obtenir au plus tôt le statut de province afin d’être inclus dans la Constitution canadienne. « La dévolution, dit-il, ce n’est pas assez et ça prend trop de temps. »

En plus de permettre au gouvernement territorial de percevoir toutes les royautés sur les ressources extraites chez nous, indique-t-il, le statut de province permettrait de forcer le prolongement de l’autoroute jusqu’à la mer de Beaufort. « Tous les Canadiens ont droit à un accès à la route fédérale transcanadienne, assure-t-il. Si nous étions une province, le gouvernement fédéral n’aurait plus d’autre choix que de nous construire une route dans la vallée du Mackenzie. »

Tous ces projets ambitieux devront forcément être votés par la Chambre des communes pour se réaliser. Comment est-ce que Van der Veen compte s’y prendre pour obtenir l’appui nécessaire s’il ne représente aucune formation politique ? « Le prochain gouvernement risque fort d’être un autre gouvernement minoritaire, répond-t-il. Et les indépendants sont ceux qui ont le plus de pouvoir dans les gouvernements minoritaires. »

Il cite en exemple le député indépendant de Colombie-Brittanique Chuck Cadman qui, l’an dernier, tenait littéralement l’équipe de Paul Martin en joug, quand le Bloc québécois et le Parti conservateur ont tenté, pour la première fois, de renverser le gouvernement. « Chuck Cadman avait un foutu paquet de pouvoir! »

Foutaise

Questionné sur sa position sur le Projet gazier du Mackenzie, Jan Van der Veen se dit « très favorable » au projet. Il ajoute qu’il veut que le gazoduc profite à tous les résidents du Nord, « pas juste aux Autochtones ».

Il estime que les répercussions environnementales que pourraient avoir le mégaprojet sont « très mineures, minuscules pour tout dire ». Il envoie d’ailleurs un message clair aux écologistes qui craignent les conséquences du développement gazier : « à mon avis ce qu’ils racontent c’est de la foutaise. »