C’est au Midnight Sun Recreation Complex d’Inuvik que les audiences sur le Projet gazier du Mackenzie ont pris leur envol mercredi.
Deux types d’audiences ont lieu parallèlement pour déterminer si le mégaprojet de 7 milliards de dollars, qui consiste à construire un gazoduc de 1200 kilomètres pour acheminer le gaz naturel du delta du Mackenzie jusqu’en Alberta, vaut la peine d’être réalisé.
Les audiences de la Commission d’examen conjoint portent sur les impacts environnementaux et sociaux du projet. Ce sont dans ces audiences que l’on risque d’entendre le plus souvent des habitants des communautés situées sur la route du pipeline livrer leurs impressions sur le projet et l’impact qu’il peut avoir sur leur vie. Certaines de ces audiences seront d’ailleurs spécifiquement dédiées aux communautés. Il est à noter que, dans certains cas, les audiences de la Commission d’examen conjoint seront orientées sur des questions spécifiques.
Les audiences de l’Office nationale de l’énergie sont moins nombreuses et plus techniques que celles de la Commission d’examen conjoint. Elles portent sur la viabilité économique et la faisabilité technique du projet. Les séances des audiences de l’Office nationale de l’énergie comportent toujours une portion destinée à des enjeux généraux et d’autres à des questions spécifiques.
Les deux commissions chargées de mener ses audiences se déplaceront dans différentes villes et communautés des TNO, mais aussi au Yukon et en Alberta. Après Inuvik, l’Office nationale de l’énergie se rendra à Norman Wells à la fin avril. Quant à la Commission d’examen conjoint, elle sera également dans le chef-lieu du Sahtu en avril, mais avant elle aura visité Tsiigehtchic, Fort MacPherson, Déline et Tulita.
La dernière séance des audiences publiques devrait avoir lieu à Inuvik – où elles reviennent souvent – en décembre 2006.
On peut suivre en direct chacune des séances des audiences publiques en se rendant sur le site Web de l’Office nationale de l’énergie (www.neb-one.gc.ca). Le verbatim des séances doit également être publié sur le site du Secrétariat du projet de gaz du Nord (www.ngps.nt.ca). C’est également sur ce site que l’on retrouve l’horaire détaillé des séances.
ONG
Peu avant que la première séance des audiences de l’Office nationale de l’énergie ne débute, des organismes non gouvernementaux (ONG) sceptiques quant au bien-fondé du projet ont annoncé leurs couleurs en faisant une déclaration conjointe sur le Projet gazier du Mackenzie.
D’une même voix le Sierra Club du Canada, le Fonds mondial pour la nature, le Pembina Institute, le chapitre des TNO de la Société pour la nature et les parcs du Canada, Nature Canada, le Canadian Arctic Resources Committee, Ecology North, le Sierra Legal Defence Fund et l’ex-premier ministre des TNO Stephen Kakfwi (en son nom personnel) ont salué le début des audiences qu’ils estiment être un outil essentiel pour préserver « l’intérêt public du Canada ».
La coalition insiste surtout pour dire que le Projet gazier du Mackenzie pourrait s’avérer nuisible pour l’environnement et les populations de la vallée du Mackenzie.
« Il y a trente ans, la Commission Berger a écouté notre peuple parler des impacts potentiels de ce projet, a rappelé Stephen Kakfwi. Berger a conclu que les impacts sociaux du projet sur les Autochtones seraient dévastateurs alors que les bénéfices économiques seraient limités. Rien ne nous assure que les choses seront différentes cette fois-ci ».