Fernand Denault est reparti de la 27e assemblée générale annuelle de la Fédération Franco-Ténoise (FFT), qui avait lieu la fin de semaine dernière, avec un troisième mandat de deux ans consécutif à la présidence.
Seul sur la ligne de départ, il a été élu par acclamation, lui et tous les cinq autres administrateurs de l’organisation francophone territoriale.
Richard Létourneau d’Inuvik a accepté la vice-présidence. Marie-Christine Aubrey de Fort Smith (réélue), Diane Boudreau de Yellowknife, Rachelle Kinsler d’Inuvik et Michael St-John de Hay River (réélu) se partagent les sièges régionaux.
L’an dernier, l’assemblée générale avait été marquée par certaines dissensions entre le délégué de l’Association franco-culturelle de Yellowknife, Martin Dubeau et le président de la fédération. À un certain point, Fernand Denault avait même signifié haut et fort que son poste allait faire l’objet d’une élection l’an prochain.
Mais cette fois-ci, pas de chichi. Dubeau n’était pas du nombre et toutes les résolutions ont été adoptées à l’unanimité dans une cohésion presque mécanique des délégués.
Seule ombre de la division entre Yellowknife et la Fédération : une proposition du conseil d’administration de l’Association franco-culturelle de Yellowknife dans laquelle on stipule que : « il est contre-productif de limiter la nature de [ces] différents à des conflits ponctuels entre personnalités. [Mais que] au contraire, de tels conflits de personnalités ont été, à travers l’historique de la relation entre les deux groupes, le symptôme de dysfonctionnements plus structurels. »
La proposition de l’AFCY, qui demandait entre autres qu’on limite à deux le nombre de mandats consécutifs des administrateurs, sera revisitée par le conseil d’administration de la FFT.
Questionné sur l’avenir de son organisation, le président Denault affirme ne pas considérer le maintien de l’unité de l’organisation comme un dossier très préoccupant.
Centre scolaire
Denault estime que l’implantation d’un centre scolaire-communautaire à Yellowknife sera une priorité de l’exercice 2006.
« Le projet de centre scolaire-communautaire doit avancer nous avons un consensus de concept. Il faut faire avancer ça le plus vite possible », dit-il.
L’agrandissement de l’école Allain St-Cyr a été annoncé officiellement par le ministre de l’Éducation, Charles Dent, dans une allocution prononcée lors de l’assemblée générale.
« On travaille à la préparation des plans, avec l’apport des parents, des élèves et des membres de la communauté. Nous croyons que cette planification permettra la croissance et le développement à long terme de l’école », a déclaré en français le ministre Dent.
Pour la partie communautaire du projet, c’est différent. « Quand j’ai parlé à votre président et au président de la Commission scolaire, j’ai été content d’apprendre que, bien qu’ils reconnaissent que le centre communautaire devrait faire partie d’un édifice à multiples fonctions, l’agrandissement de l’école devrait avoir la priorité », a poursuivi celui qui est également ministre responsable des langues officielles.
Denault affirme qu’il s’agit d’une « interprétation du ministre » et offre une lecture différente. Selon lui le développement doit se faire en deux phases : d’abord l’exécution du jugement de la poursuite intentée par l’association des parents ayants droits de Yellowknife (APADY) contre le gouvernement, puis l’annexion de l’espace communautaire francophone à une école agrandie.
En effet, la poursuite intentée par l’APADY se rendra vraisemblablement à l’étape du procès. Au cours de l’assemblée générale, la présidente de l’association de parents, Yvonne Careen, a indiqué que la poursuite était maintenue malgré l’engagement du gouvernement à agrandir l’école. L’échéancier présenté par le ministère est « inacceptable », a-t-elle précisé.
Judiciaire
L’année 2005 aura, bien sûr, été marquée par le procès sur les services en français aux TNO qui a occupé six avocats et une juge pendant plus de deux mois, dans le sous-sol de l’hôtel Yellowknife Inn.
Quoique cette bataille épique des Franco-ténois ait été mentionnée dans presque toutes les allocutions de cette 27e assemblée générale annuelle – la commissaire aux langues officielles du Canada l’a notamment qualifiée de « réalisation la plus récente » de la FFT – en entrevue, celui qui répète à qui mieux mieux n’avoir été « que le président porteur » dans ce dossier reste avare de commentaires quant à la suite des événements.
Denault affirme simplement attendre la décision de la juge Moreau. Il convient que, peu importe la nature de ce jugement, il sera, à ce moment, dans l’intérêt de la FFT d’y réagir prestement.
Parmi les autres dossiers importants pour la communauté, Denault identifie l’importance « d’arriver à un accord de contribution » avec Patrimoine canadien et l’importance de « maintenir notre momentum dans le développement communautaire ».
« Il y a un tas de monde qu’on ne rejoint pas encore et il faut trouver les moyens de le faire », dit-il.