L’athlète et militant pour les droits des handicapés Rick Hansen était de passage à Yellowknife, lundi. Il en profité pour faire la promotion de la campagne Rouler vers demain, dont il est le porte-parole.
Celui qui s’est fait connaître dans les années 1980 pour avoir effectué un tour du monde en fauteuil roulant afin d’amasser des fonds pour la recherche sur les troubles de la colonne vertébrale, reprend la route cette année. « Mais cette fois je me déplace en avion », blague celui qui a perdu l’usage de ses jambes à l’âge de 15 ans, des suites d’un accident de voiture.
Hansen espère pouvoir amasser 2 millions de dollars grâce à sa tournée et à une course pancanadienne qui aura lieu en juin 2007. « Je vais rencontrer les organisations locales de Rouler vers demain, des associations de support aux personnes paraplégiques et d’autres personnes influentes », a-t-il commenté, immédiatement après une rencontre avec le ministre responsable des personnes handicapées, Michael Miltenberger.
Des progrès, pas de victoire
« La dernière fois que je suis venu ici, c’était il y a 20 ans, et je peux vous dire qu’il y a eu beaucoup de progrès », affirme Rick Hansen. Le militant note que l’on retrouve beaucoup plus de rampess d’accès et de stationnements réservés aux personnes handicapées qu’auparavant. Il a aussi constaté la présence d’un service d’autobus adaptés aux fauteuils roulants. Il a d’ailleurs lui-même utilisé la navette qui a été achetée grâce à un don de la fondation qui porte son nom.
Mais avant de crier victoire, tempère Hansen, il faudra faire davantage. « Beaucoup a été fait pour accommoder les personnes handicapées, maintenant il faut travailler à l’intégration », dit-il.
« Une personne handicapée devrait être en mesure de faire son lavage elle-même », indique-t-il en guise d’exemple. D’après le militant la plupart des appareils de buanderie ne peuvent pas être utilisés par une personne en fauteuil roulant.
« La plupart des commerces sont aujourd’hui accessibles aux personnes en fauteuil, ajoute-t-il. Mais cet accès se limite trop souvent aux clients. Les commerçants devraient adapter leurs établissements pour permettre aux personnes handicapées non seulement d’y être servies, mais également d’y travailler. »
Le plus grand défi demeure cependant pour Hansen l’accès au support moral. Il estime que plus d’efforts doivent être consacré à mettre les personnes handicapées et leurs familles en contact avec d’autres personnes dans la même situation qu’elles.
« Il y a des défis, mais ils ne sont pas insurmontables », lance l’athlète olympique.
Dans le Nord aussi
S’il se réjouit des progrès effectués à Yellowknife, Rick Hansen constate néanmoins que les personnes handicapées du Nord ont un accès moindre aux services que ceux du Sud, et surtout des grands centres urbains. Une situation qu’il juge inacceptable.
Il raconte avoir rencontré un jeune adolescent d’Iqaluit qui a perdu l’usage de ses jambes. En raison de l’éloignement ce garçon et sa famille n’ont pas accès aux services, ni même aux traitements, qu’ils auraient à Toronto. « Ils seront peut-être obligés de déménager », déplore-t-il.
En terminant, il laisse ce message aux personnes handicapées du nord : « Il faut garder espoir. La vie est incroyable et mérite d’être vécue. Ce n’est pas parce que l’on est handicapé qu’on doit s’empêcher de faire du kayak, d’aller camper ou d’aller à la chasse. Prenez votre place ! »