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le Vendredi 15 septembre 2006 0:00 Éditorial

Une heureuse tendance

Une heureuse tendance
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Les résultats du sondage réalisé un peu plus tôt cette année sur la perception des Canadiens face au bilinguisme sont extrêmement encourageants pour toutes les personnes travaillant à promouvoir les langues officielles. En effet, 72 % des Canadiens et Canadiennes se disent en faveur du bilinguisme. Même si cet appui est beaucoup plus marqué chez les francophones que chez les anglophones (90 % par rapport à 65 %), il n’en reste pas moins que c’est une bonne majorité de nos concitoyens qui appuient le bilinguisme. L’appui au bilinguisme n’était que de 56 % en 2003 et la hausse s’explique en grande partie par un accroissement de l’appui des anglophones à cette vision du Canada.

Parmi les facteurs mentionnés pour expliquer cette hausse, j’écarte rapidement l’impact du « Plan d’action pour les langues officielles », le fameux Plan Dion. Jusqu’à tout récemment, cette politique fédérale était pointée du doigt pour son manque de fermeté ou de projets concrets.

Je crois que le facteur scolaire a probablement un impact plus important. Non seulement y a-t-il plus d’institutions d’enseignement dans la langue des communautés linguistiques minoritaires, mais l’impact de plusieurs années d’opération de nombreux programmes d’immersion doit commencer à se faire sentir dans la société. Il n’est donc pas étonnant que l’appui au bilinguisme soit si fort chez les jeunes : 80 % des jeunes Canadiens de 18 à 34 ans appuie le bilinguisme.

Un autre facteur concerne le changement de discours de la droite canadienne sur la question linguistique. Lors de la fusion du Parti progressiste conservateur et de l’Alliance canadienne, les principes d’appui à la dualité linguistique sont devenus l’apanage de tous les principaux partis politiques canadiens. Le nouveau Parti conservateur, désireux d’obtenir la majorité, a effectivement muselé ses éléments anti-francophones. Sans porte-étendard politique, il semble bien que les groupes oeuvrant contre la dualité linguistique perdent des plumes. Peu importe les raisons de cette heureuse tendance, il faut se réjouir de ce phénomène et il faut continuer à travailler d’arrache-pied pour conserver ces acquis.