Ni le gouvernement des TNO, ni celui du Nunavut ne savent combien de leurs citoyens souffrent du syndrome d’alcoolisation fœtale, pourtant reconnu comme étant un problème important dans ces deux territoires.
« Nous avons du travail à faire au niveau du dénombrement et des diagnostics », a convenu le ministre de la Santé et des Services sociaux des TNO, Michael Miltenberger au cours d’une rencontre pancanadienne portant sur le syndrome d’alcoolisation fœtale qui avait lieu à Yellowknife, il y a deux semaines.
Selon le ministre, la collecte de ces données « est la première priorité » du ministère de la Santé dans le dossier de l’alcoolisation foetale. La ministre de la Santé du Nunavut, Leona Aglukkaq, a affirmé qu’elle « avait certaines idées » de l’étendue du problème, mais sans davantage de précision. « Nous avons encore du travail à faire pour ce qui est des diagnostiques à la naissance », a-t-elle ajouté, laissant ainsi entendre que les données chiffrées n’existent pas.
Les autres ministres de la Santé présents à la conférence étaient tous au courant du nombre de personnes affectées par le syndrome dans leur juridiction. La déléguée du ministère de la Santé de la Colombie-Britannique a ainsi estimé que 42 000 nouveaux nés sont diagnostiqués avec le syndrome d’alcoolisation fœtale chaque année.
Répondant à une question sur l’ampleur du problème aux TNO en comparaison avec le reste du Canada, le ministre Miltenberger a indiqué qu’il s’attend à ce que le problème soit pire ici que dans le Sud. « Si l’on considère que le niveau de consommation d’alcool est quatre fois supérieur au reste du pays, je dirais que oui » le syndrome touche une part plus grande de la population dans le Nord, a répondu le ministre.
S’il y a du rattrapage à faire du côté des diagnostics, les TNO font cependant bonne figure au chapitre de la prévention. Des étiquettes prévenant des dangers de la consommation d’alcool durant la grossesse sont apposés sur les contenants de boissons alcoolisés depuis déjà 10 ans, aux TNO. Ailleurs au pays, ce genre d’étiquetage n’est pas obligatoire et est laissé à la discrétion des embouteilleurs.