Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers féminins. Comment s’en protéger ? Qui sont les femmes les plus exposées ? Quels sont les traitements ? Quelques réponses aux questions que vous vous posez sur ce terrible ennemi.
1 – Quelles sont les femmes à risque de cancer du sein ?
Le cancer du sein touche une femme sur dix au cours de sa vie et aucune femme n’est totalement protégée. Rare avant 35 ans, il se développe dans les trois quarts des cas chez des femmes de plus de 50 ans. C’est pourquoi un dépistage gratuit de ce cancer par mammographie est proposé tous les deux ans à toutes les Canadiennes de 50 à 74 ans. L’espoir est, avec ce dépistage, d’augmenter d’au moins 30 % le taux de guérison car les cancers de moins d’un centimètre repérés par le dépistage guérissent le plus souvent. Il reste que certaines femmes sont un peu plus exposées que les autres. C’est le cas des femmes qui n’ont pas eu d’enfants ou les ont eu après 40 ans, de certaines femmes qui présentaient déjà des lésions mammaires à risque, des femmes qui ont été réglées précocement et ménopausées tardivement, des femmes qui boivent trop d’alcool… On connaît aussi des formes génétiques de cancers du sein, mais elles sont rares, 5 à 8 % des cas.
2 – Pourquoi le cancer du sein augmente-t-il ?
Avec 42 000 nouveaux cas par an aujourd’hui contre 21 000 en 1980, l’augmentation du nombre de cancers du sein est bel et bien réelle et ne semble pas être imputable seulement à la prolongation de la durée de vie ou à un diagnostic plus précoce en rapport avec la diffusion de la mammographie. Pour autant, l’explication manque. Les spécialistes se demandent si les modifications de nos modes de vie et notamment de notre alimentation ne jouent pas un rôle délétère. Suspectés aussi, la pollution, les effets des traitements hormonaux. Mais d’autres cancers ont également augmenté depuis 20 ans comme le cancer de la prostate, alors que les hommes ne prennent pourtant pas d’hormones.
3 – Faut-il éviter de prendre la pilule ou un traitement d’hormones substitutifs (THS) à la ménopause pour se protéger ?
Pour la pilule, la question est délicate. Pendant longtemps, les spécialistes ont considéré qu’elle n’augmentait pas globalement le risque de cancer du sein. Aujourd’hui, les experts sont moins catégoriques. Mais, si elle existe, l’augmentation de risque est probablement d’ampleur limitée avec la pilule et ce moyen de contraception offre l’avantage de diminuer la probabilité d’apparition d’autres cancers comme celui de l’ovaire. En tout cas, la pilule est contre-indiquée après un cancer du sein, et il faut alors préférer les méthodes de contraception mécanique (stérilet, préservatifs…). Il est admis que le traitement hormonal substitutif (THS) combinant oestrogènes et progestatifs, qui peut être prescrit à la ménopause, augmente un peu la probabilité de cancer du sein et le danger s’élève avec la durée de prescription. Aussi, il est recommandé de prendre ce traitement uniquement si on en a réellement besoin, par exemple pour corriger des bouffées de chaleur gênantes, pour la durée la plus courte possible et de réévaluer chaque année la nécessité de le poursuivre.
4 – Pourquoi certaines femmes ont une ablation et d’autres pas ?
Un traitement conservateur est de plus en plus souvent proposé. Mais, il n’est pas toujours possible, soit parce qu’il y a plusieurs foyers tumoraux dans le sein, soit en raison de certaines caractéristiques cellulaires et tissulaires de la tumeur, soit encore parce qu’elle dépasse trois centimètres. Dans certains cas, on peut commencer le traitement par une chimiothérapie pour diminuer le volume tumoral, ce qui permet d’opérer dans un second temps en conservant le sein. La suite des questions/réponses dans notre prochaine chronique.
Source :http://www.phac-aspc.gc.ca/ccdpc-cpcmc/bc-cds/pdf/bc_qa_f.pdf