La semaine dernière, deux jours d’audiences de la Commission d’examen conjoint sur la Projet gazier du Mackenzie ont été spécifiquement dédiés à la question du sanctuaire d’oiseaux de l’île Kendall.
Cette aire protégée renferme près des deux tiers du gaz naturel convoité par les promoteurs, et principalement par Shell Canada et Imperial Oil qui souhaitent y forer des puits qui et y bâtir une piste d’atterrissage. Plusieurs craignent que le projet dérangera la quiétude de la gent ailé à qui cet espace est théoriquement réservé.
Pour Environnement Canada, Bill Gummer a expliqué l’importance de la région du delta du Mackenzie pour les oiseaux. Le Canada compte 400 espèces d’oiseaux dont la moitié environ fréquentent le delta du Mackenzie, a-t-il expliqué. « Plus d’un demi million d’oiseaux passent par le Delta du Mackenzie durant les migrations du printemps et de l’automne. Plus de 300 000 oiseaux de différentes espèces s’accouplent dans cette région », a affirmé l’expert du gouvernement.
Dans le Sanctuaire d’oiseaux de l’île Kendall l’objectif d’Environnement Canada est de « minimiser ou d’éviter tout facteur de dérangement des oiseaux; et deuxièmement de minimiser ou d’éviter tout impact tout impact sur leur habitat, particulièrement les impacts physiques permanents », a-t-il poursuivit.
La position du gouvernement est qu’un dérangement de plus de un pour cent de l’habitat protégé n’est pas acceptable, selon eux le projet tel que proposé franchira cette barre d’un pour cent. « Nous estimons que si l’industrie conduisait ces activités d’une façon qui reflète les plus hautes normes de qualité, ce seuil de un pourcent pourrait être atteint », a indiqué le spécialiste.
Quelle protection ?
Pour le compte de l’organisation environnementaliste Nature Canada, Brent Gurd a insisté pour dire qu’il devrait être hors de question d’effectuer quelque travail d’exploitation que ce soit dans une aire protégée.
D’après son organisation, l’objectif de l’établissement d’aires protégées est précisément de créer des zones tampons où de tels travaux sont interdits, afin qu’il subsiste toujours des lieux exempts d’activité humaine. Non seulement les aires protégées offrent-elle un rempart contre l’expansion effrénée de l’activité humaine, elles permettent aussi de déterminer l’ampleur des conséquences du développement en servant d’étalon de référence, a-t-il expliqué. On se sert des sites intacts pour les comparer à ceux où le développement a été effectué.
Le sanctuaire, a-t-il noté, « est présentement, et peut-être sera ultimement, le seul espace protégé dans le delta du Mackenzie. Alors en théorie, cela pourrait s’avérer être la seule région de comparaison disponible pour évaluer les effets du Projet gazier du Mackenzie et ceux d’autres développements futurs dans le delta du Mackenzie. Malheureusement, sa valeur en tant que comparatif a déjà été compromise par des travaux d’exploration et les présents plans de construction d’infrastructures à l’intérieur de ses frontières compromettront davantage sa valeur. »
