La coalition de groupes de pression nordiques Alternatives North souhaite que le gouvernement des TNO commande une enquête indépendante sur la pauvreté.
C’est une des neufs recommandations que présente Alternatives North dans son rapport « Poverty » : A Whispered Word in the NWT, dévoilé mercredi dernier.
Ce rapport, financé par l’Alliance de la fonction publique du Canada et le Syndicat des travailleurs et des travailleuses du Nord, se veut une réponse au plan stratégique du gouvernement territorial en matière de soutien au revenu, développé l’an dernier. La principale lacune de ce plan stratégique, estime Alternatives North, est de s’être concentré sur un seul aspect – le soutien au revenu – et d’avoir négligé le problème de la pauvreté dans son ensemble.
« Le plan a le potentiel nécessaire pour amorcer des changements, affirme Suzette Montreuil d’Alternatives North. Nous estimons cependant que ces changements devraient être guidés par la volonté de sortir les gens de la pauvreté. »
« Nous préférerions que le gouvernement adopte une approche centrée sur la réduction de la pauvreté, plutôt que sur la révision des programmes », note à son tour Aggie Brockman, également de la coalition Alternatives North
Dans le cadre de la révision de son programme de soutien au revenu, le gouvernement des TNO a fait circuler un sondage. Les résidents étaient appelés à y répondre sur une base volontaire. Si Alternatives North salue la démarche participative du gouvernement, elle questionne cependant la méthode. « Cette façon de faire n’identifie pas les prestataires du soutien au revenu comme le public cible des consultations », note Aggie Brockman.
L’organisation estime qu’il serait important de s’assurer que les prestataires soient consultés, si le gouvernement a l’intention de revoir le régime d’aide au revenu. « On aurait pu envoyer des copies du sondage à tous les prestataires du programme de soutien au revenu », suggère Suzette Montreuil. Elle ajoute que ce document est probablement difficile à remplir pour une personne dont le niveau d’alphabétisation est faible et qu’il serait donc important de fournir des méthodes alternatives de consultation.
Manque d’information
Une enquête indépendante permettra de brosser un tableau plus large de la situation de la pauvreté, estime la coalition de groupes de pression, car en ce moment ce genre d’information demeure difficile à obtenir.
« C’est vraiment très difficile de voir ce qu’est le problème de la pauvreté aux TNO dans son ensemble », affirme Aggie Brockman.
Ainsi, alors que Statistique Canada fixe un « seuil de pauvreté » pour chacune des provinces canadiennes, il s’agit du revenu maximal à partir duquel un foyer est considéré pauvre. Or, un tel indicateur n’existe pas pour les Territoires du Nord-Ouest. « Tout ce que nous savons, c’est le nombre de personnes qui reçoivent des prestations de soutien au revenu, mais il y a plus de personnes que cela qui vivent dans la pauvreté », soutient Suzette Montreuil qui espère qu’une enquête indépendante puisse déterminer un indicateur tel que le seuil de pauvreté.
Hausse du salaire minimum
Entre autres recommandations, Alternatives North suggère qu’on procède immédiatement à une hausse du salaire minimum, présentement fixé Aux TNO à 8,25 $ par heure travaillée.
Bien que le rapport ne suggère pas de chiffre en tant que tel, Suzette Montreuil, elle, n’hésite pas à en donner. « Un salaire viable serait autour de 10 $ de l’heure », dit-elle.