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le Vendredi 26 janvier 2007 0:00 Environnement

Le gouvernement territorial conclut une entente cadre avec le consortium gazier. Gazoduc du Mackenzie: 3000 jobs pour les Territoires du Nord-Ouest

Le gouvernement territorial conclut une entente cadre avec le consortium gazier. Gazoduc du Mackenzie: 3000 jobs pour les Territoires du Nord-Ouest
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Si le gazoduc projeté dans la vallée du Mackenzie est mis en chantier, 3000 nouveaux emplois seront réservés exclusivement aux résidents des Territoires du Nord-Ouest, assez pour donner du boulot à tous les chômeurs du territoire.

C’est ce qui ressort d’un accord socio-économique survenu le 19 janvier entre le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et les promoteurs du projet gazier, Imperial Oil, ConnocoPhillips et Shell Canada.

Les 3000 emplois sécurisés pour les Ténois ne couvrent que la phase de construction du projet, laquelle devrait s’échelonner sur une période d’environ quatre ans. Durant cette période, bien plus de travailleurs que la seule main d’œuvre nordique seront nécessaires sur le chantier. En fait, les emplois réservés aux résidents du Nord ne représentent que 16 % de tous les postes créés.

Après cette phase de construction, 72 % des emplois reliés à l’opération du gazoduc seront réservés aux résidents du Nord. Cela représente 138 postes qui seront maintenus jusqu’à la fin des 28 années que durera l’exploitation des trois gisements initiaux visés par le Projet gazier du Mackenzie.

Les promoteurs du projet de pipeline devront également prioriser l’embauche de travailleurs autochtones. En premier lieu, il embaucheront les bénéficiaires autochtones qui résident dans la zone affectée par le gazoduc, ensuite les autochtones des autres régions des TNO et enfin le reste des résidents du territoire.

Cet accord socio-économique ne rentrera en vigueur que dans l’éventualité que le projet de gazoduc soit mis en chantier.

Formation et conditions de travail

« Bien sûr nous sommes satisfaits de la création de ces emplois, mais nous nous réjouissons surtout des provisions quant à la formation de nos résidents et sur les déplacements des travailleurs », commente le ministre de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissements, Brendan Bell, qui a paraphé l’entente au nom du gouvernement territorial.

L’entente prévoit en effet la création d’un fonds pour la formation des travailleurs du gaz qui sera financé à parts égales par le gouvernement territorial et l’industrie. La première année de la création de ce fonds – qui doit coïncider avec le début des travaux du pipeline – 10 millions de dollars seront investis dans des programmes de formation pour les résidents du Nord. Ensuite, pour chaque année subséquente, et ainsi jusqu’à la fin de l’exploitation gazière, 500 000 dollars y seront injectés.

« Nous nous assurons que des opérateurs de pipeline compétents seront formés dans le Nord », indique le ministre qui ajoute que certains programmes de formation sont déjà offerts aux Territoires du Nord-Ouest à ceux qui désirent se trouver un emploi dans la construction du gazoduc.

Des provisions touchent également les conditions de travail des employés du pipeline. Les promoteurs seront tenus d’assurer le transports de leurs employés jusqu’au chantier. Sur place, les employeurs devront embaucher des interprètes de langue autochtone et offrir des formations interculturelles aux employés.

La drogue et l’alcool seront interdits sur le chantier et les employés auront accès à de la formation sur la gestion financière personnelle.

En outre, l’entente prévoit que 15 % du budget des promoteurs pour l’achat de matériaux et d’équipements, pour le transport de ces matériaux et de ces équipements et pour d’autres services professionnels reliés à la construction du pipeline, devra être dépensé aux Territoires du Nord-Ouest, chez des entrepreneurs d’ici.

« Cette entente représente un important jalon dans l’accès de ce territoire aux bénéfices du développement gazier », estime Bell qui convient du même souffle qu’il reste encore des étapes à franchir avant que le projet obtienne le feu vert des autorités. « Ce que cette entente signifie, c’est que les bénéfices vont rester dans le Nord et que les résidents du Nord vont pouvoir en profiter », analyse le ministre de l’Industrie.

« Des emplois pour 100 ans »

Si l’entente met en lumière la nature éphémère du Projet gazier du Mackenzie, le ministre Bell se dit confiant que la construction du gazoduc générera des occasions d’affaires échelonnées sur une longue période de temps.

« Nous avons le potentiel pour créer des emplois pour les 100 prochaines années », prédit le ministre qui espère que la construction du pipeline incitera d’autres investisseurs à forer davantage de puits aux Territoires du Nord-Ouest.

« L’office national de l’énergie estime qu’il y a 3 milliards de pieds cubes de gaz naturel dans le Nord canadien, dont la majeure partie se trouve aux Territoires du Nord-Ouest, insiste Brendan Bell. Jusqu’à présent, très peu de forage a été fait dans la mer de Beaufort et dans les autres zones gazières des TNO, mais nous sommes persuadés que lorsque le gazoduc sera construit, que l’infrastructure sera en place, d’autres développeurs voudront profiter de ces ressources. »

Le gazoduc du Mackenzie, dit-il, permettra « un développement économique durable » des Territoires du Nord-Ouest.

Bénédiction des autochtones

Même si ces organisations n’ont pas pris part aux négociations qui ont mené à la signature de cette entente, des représentants de la Corporation régionale inuvialuit, du Conseil tribal gwich’in et du Secrétariat sahtu incorporé ont pu voir l’entente avant sa ratification.

« En gros ce que l’on voulait c’était de s’assurer que l’accord n’entrait pas en conflit avec les ententes d’accès à la terre que ces groupes ont déjà conclues avec les promoteurs », explique Bell. À ce jour, le contenu de ces trois ententes bipartites conclues en 2005 et en 2006 n’a pas été rendu public.

Les Kasho’gotine et les Deh Cho, qui n’ont toujours pas conclu d’entente sur l’accès à leurs terres avec les promoteurs du gazoduc, n’ont pas été consultés par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest dans ces négociations.

« Quand ils seront en mesure de s’asseoir avec les promoteurs pour négocier une entente [d’accès à la terre], alors nous leur expliquerons les tenants et aboutissants de notre propre entente pour éviter les chevauchements », affirme Brendan Bell.