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le Vendredi 16 février 2007 0:00 Divers

La grosse pomme

La grosse pomme
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La semaine dernière, je suis allée à New York, la grosse pomme. J’y suis allée quelques fois au fil des ans, mais cela faisait quelques années que je n’y étais pas allée.

La dernière fois, j’habitais Yellowknife et j’ai accepté l’invitation d’un ami du Cirque du Soleil (alors installé à Battery Park, avec vue sur la Statue de la Liberté, cadeau des Français aux États-Uniens) d’aller y passer quelques jours. C’était avant septembre 2001. Les tours jumelles y étaient. Je me souviens d’avoir été magasiner dans un magasin de dégriffé (grandes marques auxquelles on a enlevé les étiquettes et qui se vendent à prix abordables) situé juste devant les tours. Il y est toujours, d’ailleurs le magasin. Étrange qu’un si petit édifice ait tenu le coup!

Donc, cette fois mémorable, j’ai passé quelque temps avec les artistes et employés du Cirque. J’habitais avec eux dans un petit hôtel fraîchement rénové qui leur avait réservé, pas loin du Grand Central Station (gare de train) et du Waldorf Astoria (hôtel réputé). L’hôtel était tout bonnement génial. Seulement quelques étages, tous habités par des gens du Cirque.

Cette fois-là, j’avais même eu l’occasion d’assister au party de la production, où seuls les artistes et employés du Cirque assistent. La salle avait été décorée par l’équipe de production du Cirque. Vous pouvez vous imaginer un peu! C’était le fun!

Donc, pour revenir au début de mon histoire, je n’y étais pas retournée depuis cette fois mémorable. Je n’avais pas revu New York depuis. D’abord, Yellowknife n’est pas située dans la banlieue de New York, et puis, j’avais une certaine appréhension face à tout ce qui s’y était passé le 11 septembre. Non pas que j’avais peur d’un autre attentat ou quelque chose du genre, mais je craignais que des sentiments de fatalité et de méfiance se soient installés. Je me trompais… dans une grande mesure.

New York est toujours une ville aussi intéressante et aussi grandiose qu’avant les événements, sauf pour des centaines de petits détails que nous n’aurions sans doute par remarqués, n’eut été de notre guide perspicace et observateur.

Ainsi, pour l’entrée à l’Empire State Building, il faut passer par des détecteurs de métal et une fouille des bagages, aussi poussée que dans un aéroport. Les pots contenant des arbres sur la rue ne sont pas de vrais pots. Ainsi, ils ne peuvent rien contenir, sinon l’arbre. Personne ne peut y mettre quoi que ce soit, ils sont remplis à ras bord. Nous n’aurions jamais remarqué ce détail. Par contre, nous aurions bien remarqué les dizaines de voitures de police toutes stationnées les unes à côté des autres à Times Square. Une publicité de quelque chose. Détrompez-vous tout de suite. Ces voitures se déplacent, une centaine et plus à la fois, quelques fois par semaine, et vont toutes se stationner les unes près des autres, pour impressionner, et décourager quiconque aurait l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de surveillance. Cette après-midi là, j’ai compté 102 voitures, et mon guide dit en avoir compté une fois plus de 150. On ne rit plus! Impressionnant.

Mais toutes ces mesures ne nous empêchent pas de bien profiter de la belle ville qu’est New York. Et de déambuler dans Strawberry Field, dans Central Park, situé juste de l’autre côté de la rue où John Lennon a été abattu. Et d’aller flâner à Times Square, où les publicités gigantesques rivalisent d’originalité et de consommations d’énergie. Imaginez un peu ce que coûte la réservation d’un pan de mur à Times Square. Difficile de se payer là une annonce pour L’Aquilon, soit dit en passant.

La visite du New York by night est tout simplement époustouflante! La vue est féérique. Le Chrysler Building arbore sa parure de broderie, tout au haut. L’Empire State Building, illuminé en rouge pour la St-Valentin, attire les regards à tous les coins de rue. Apple présente fièrement son cube abritant sa pomme entamée. Les ponts brillent de mille feux. À propos, savez-vous pourquoi New York s’appelle la Big Apple? Une des réponses (car il y en a plusieurs), et celle que je préfère, est que dans les années 1920, les musiciens de jazz disaient qu’il y a plusieurs pommes à un pommier, mais que New York était la plus grosse et la meilleure. Et l’image s’imprègne.

Dimanche matin, vers les 10 h, nous nous dirigeons dans Harlem pour aller y entendre du gospel, mais pas ce qu’on voit dans les films, mais de vrais chants, pas pour épater la galerie, mais pour exprimer la foi. Moi, j’appelle ça du Negro Spiritual. Ce n’est pas un spectacle, c’est vrai. Ça nous impressionne. En première partie, nous avons droit à une dizaine de baptêmes effectués dans une piscine miniature située au deuxième étage de l’église. Au rythme des chants, on plonge littéralement des pieds à la tête les nouveaux adeptes, retenus par deux officiants. C’est impressionnant, d’autant plus que les chants vont en amplifiant au fur et à mesure que la cérémonie progresse.

Nous profitons des quelques heures qui nous restent pour déambuler dans les endroits qui ont retenu notre attention. Pour ma part, je retourne au Grand Central Station, dont la rénovation vient de se terminer, après 20 ans de travaux. Et je vais me promener à la bibliothèque centrale, où plusieurs expositions prennent place. Le lieu est inspirant. Le temps du retour sonne bien rapidement et je me promets de ne pas attendre encore quelques années avant de revenir. Ce n’est donc qu’un au revoir que je murmure à la grosse pomme, et je repars pour Québec la tête bourrée d’images d’une belle ville si propre et si attachante.

Vous n’y êtes jamais allé? Allez-y! Je vous le certifie, ça vaut le coup, encore plus que vous ne croyez!