le Mardi 13 mai 2025
le Vendredi 16 février 2007 0:00 | mis à jour le 7 mai 2025 3:07 Environnement

Le leure juste: Les poissons du Nord (suite et fin)

Le leure juste: Les poissons du Nord (suite et fin)
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Je termine cette série sur les poissons du Nord en présentant le grand corégone et la lotte. Il est raisonnable de penser que ces six poissons sont les plus prisés par les pêcheurs sportifs du Nord. Évidemment, la liste pourrait être beaucoup plus longue, on pourrait ajouter l’omble de l’Arctique, le cisco, l’inconnu, la truite dolly varden, l’arc-en-ciel, le meunier, etc. Étant donné que ces derniers ne font pas l’objet d’un très grand intérêt sportif, je me suis permis de les laisser de côté, pour l’instant du moins.

Le grand corégone (lake whitefish)

Noms : grand corégone, corégone, poisson blanc, pointu, corégone de lac

La pêche au corégone est toujours un beau défi. Non parce que c’est un grand combattant mais parce que c’est une fine gueule et un peureux. Étant donné la petitesse de sa bouche, il ne mord que sur de très petits leurres ou appâts et le moindre bruit ou mouvement inconnu le fait fuir à coup sûr. Un leurre un peu trop gros l’effraiera aussi.

Il aime l’eau froide (entre 10 et 13 degrés celcius) des grands les lacs et on le retrouve à toutes les profondeurs dans les lacs du Nord. Plus au sud, son alimentation est variée, mais ici, il se nourrit surtout de larves d’insectes aquatiques, d’insectes terrestres (capturés en surface), de petits poissons et d’œufs de poissons, dont ceux de sa propre espèce.

On dit souvent que le corégone est difficile à pêcher, c’est assez vrai mais je pense que plusieurs pêcheurs oublient la caractéristique la plus importante du corégone : sa bouche est très petite. Ne lui présentez que de petits leurres et appâts. À la pêche blanche, n’utilisez que des menés, pas de ciscos, de petits hameçons subtiles et un fil à peu près invisible. L’été, votre plus petite cuiller ou dandinette. À la mouche noyée, allez-y pour vos petites nymphes rouges et brillantes, à la mouche sèche, il ne résistera pas à une elk hair caddis (phrygane, ailes en poils de wapiti) blanche ou naturelle.

Cherchez les hauts-fonds, les fonds sablonneux ou rocailleux. Il aime faire du sur place face à une pente abrupte en attente de nourriture qui passe. Puisqu’on voit souvent les trois dans les mêmes eaux, j’aime dire que le corégone se tient entre la truite grise et le brochet. La truite dans les abysses, le brochet en surface dans les herbes et le corégone entre les deux. C’est rien de scientifique mais ça semble marcher… Comme tous les poissons du Nord, sa chair est un remarquable délice.

La lotte (burbot, lingcod, eelpout, cod*)

Noms : lotte, loche, lota lota

*Si on vous offre du Great Slave cod, il ne s’agit pas du tout de la morue, c’est de la lotte. Cod est en fait le diminutif de lingcod. La présence de morue dans le Grand lac des Esclaves serait pour le moins suspecte!

Je ne m’y connais pas beaucoup en lotte mais je sais qu’elle est à peu près partout. Elle n’est pas tellement nombreuse mais elle est bien répandue. Je sais aussi qu’elle ressemble étrangement à une anguille, c’est un poisson magnifique et très différent des autres.

Je vous dirai seulement que les leurres et les appâts qui fonctionnent bien pour la truite grise semblent aussi intéresser la lotte quand elle est autour. Aussi, elle semble plus active en hiver.

D’aucuns diront qu’elle goûte la morue, personnellement, sa chair me rappelle drôlement celle de la fameuse barbotte abitibienne. Encore un poisson que les fins gourmets ne manqueront pas d’apprécier. Commentaires? [email protected] Salut