le Lundi 26 mai 2025
le Vendredi 23 février 2007 0:00 Économie

Les négociations entre la direction et les syndicats ont abouti à une nouvelle entente collective. Nat’s ejée k’éh: De retour au travail

Les négociations entre la direction et les syndicats ont abouti à une nouvelle entente collective. Nat’s ejée k’éh: De retour au travail
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Le lundi 26 février, les employés du centre de traitement de la réserve de Hay River seront de retour à leur poste de travail. Mercredi 14, ils ont voté pour l’endossement de l’entente collective conclue la semaine précédente à l’issue des négociations entre la partie patronale et les syndicats des travailleurs.

Cristal King, employé du centre et membre du syndicat est contente que l’entente soit finalement signée, « c’est une convention qui protège les droits des travailleurs, et nous allons enfin être traités convenablement » confie t-elle. Pourtant, une ombre plane sur cette victoire. D’après King, lorsque les membres de l’union ont voté pour accepter cette convention, tous étaient contents, mais le cœur n’y était pas vraiment. « Nous savions tous que cette signature impliquait notre retour au travail, et nous avons beaucoup d’appréhensions à ce sujet. Les derniers mois ont miné nos relations avec la direction, l’accumulation des tensions ainsi que les injures que certains d’entre nous ont reçues vont rendre les prochaines relations très vulnérables ».

Pour aider les travailleurs, un cercle d’échanges sera mis en place pendant les premiers jours de leur retour au centre. Dans un premier lieu, les employés pourront exprimer leurs sentiments en présence du comité de la direction et par la suite avec la direction elle-même. King spécifie « C’est la première fois que je vais participer à ce genre de rencontre. Ça va nous être utile, je pense. Surtout pour moi qui suis dans les cuisines, car mon responsable a franchi les piquets de grèves et nous aurons besoin de support pour réapprendre à travailler ensemble ». L’équipe entière devra en effet se préparer pendant les prochaines semaines pour accueillir les patients du premier programme de l’année. Le 21 mars semble tout désigné pour porter les espoirs d’un renouveau, autant dans la vie des patients que dans celle des employés du centre.

Pour assurer un retour dans les normes, trois représentants du syndicat des travailleurs seront présents au cours de la première semaine. Malgré cette ambiance de travail, Cristal ne craint pas pour le futur de son emploi. Elle assure que l’entente négociée empêche l’employeur de supprimer des emplois.

Un travail de longue haleine

La nouvelle convention collective établie pour quatre ans est en tout point positive pour les employés assure Todd Parsons le président du syndicat des travailleurs du Nord (UNW). Il est satisfait des conditions de travail dont le personnel du centre va maintenant bénéficier. « Certains bénéfices que le comité patronal voulait abolir, sont substitués par une hausse de salaire conséquente. Une prime annuelle de vie nordique s’élevant à 3200 $ est maintenant comprise dans cette convention. Les employés bénéficient également de la meilleure allocation de maternité du territoire ».

Présent aux séances de négociations tenues à Hay River, Parsons révèle « c’était un conflit très exigeant car l’ancienne convention était échue depuis 2003. Avant le mois passé, la partie patronale n’avait jamais accepté de nous rencontrer pour négocier en personne une nouvelle entente. Les développements se faisaient via une correspondance stérile, il nous était impossible de faire vraiment avancer le dossier ». Parsons avoue que la récente implication du gouvernement dans le conflit à aider à ce que la direction du centre décide de s’asseoir à la table des négociations. « Ils auraient pu s’impliquer plus tôt, c’est du temps que nous avons perdu » ajoute t-il.

L’UNW est l’un des 17 éléments de l’alliance de la fonction publique du Canada (AFPC). L’alliance possède les meilleurs bénéfices de grèves générales par rapport à tout autre syndicat au pays. Elle offre 50 $ par membre par jour de grève avec le maintien des assurances dentaires et maladie pour les grévistes. Regroupant les membres des TNO, le syndicat des travailleurs du Nord reçoit les services de la AFPC. Moyennant une rétention mensuelle sur le salaire des membres, ces deux syndicats travaillent ensemble pour défendre les droits des travailleurs. Ils désignent des négociateurs, couvrent les coûts des négociations ainsi que les dépens, arbitrent les griefs potentiels…

Une responsabilité partagée

D’après Jean-François Deslauriers, vice-président de l’AFPC pour la région du Nord, l’entente de principe ratifiée était le fruit d’un travail d’équipe entre le négociateur Stephen Bedingfield, les représentants de l’UNW et leurs membres. Une déclaration partagée par Cristal King qui veut s’impliquer dorénavant dans le syndicat, « ils ont fait un travail extraordinaire, dit-elle, je sais que M. Parsons est resté ferme sur beaucoup de points, et qu’ils ont fait la différence. En retour de nos remerciements, ils nous ont dit que nous étions ceux qui travaillèrent fort pour cette nouvelle convention et que nous devrions être fiers de nous. Alors, j’ai réalisé que nous avions tous fait notre part ».

Floyd Roland, le ministre de la Santé, a annoncé lundi devant l’Assemblée législative qu’il remerciait les deux comités pour leurs efforts respectifs menant à une entente durable bénéfique à la stabilité du service offert au centre de traitement Nat’s ejée k’éh.

La direction du centre n’a pas voulu commenter sa contribution au règlement du conflit