Depuis le mercredi 16 mai, les habitants de Hay River ne peuvent plus utiliser l’eau de leur champelure comme à l’habitude. Un avis de l’agent en chef d’hygiène environnementale du territoire recommande de bouillir pendant au moins une minute, toute eau provenant du service de la ville. Un problème de turbidité empêcherait la station de traitement d’eau de la ville d’offrir une eau potable à ses résidents.
La turbidité est une mesure déterminant le caractère plus ou moins trouble d’un liquide. La turbidité ou l’indice de diffusion d’un liquide est causé par des particules en suspension tels les sédiments, le plancton et d’autres micro-organismes que l’on peut par exemple retrouver dans l’eau. Cet indice est considéré comme un paramètre relié à la santé humaine car certaines de ses particules peuvent protéger les bactéries d’une désinfection au chlore. Plus une eau est turbide plus les possibilités qu’elle soit porteuse de virus et de bactéries augmentent.
Cependant, selon Duane Fleming le responsable de l’hygiène environnementale des TNO, cet avis n’est qu’une précaution. « L’eau du lac au niveau où elle est pompée était tellement boueuse que les différentes étapes de purification étaient saturées et ne pouvait plus assurer une eau considérée sécuritaire. Mais aucun incident n’a été rapporté et la qualité de l’eau s’améliore à chaque jour. D’ailleurs les autorités de Hay River doivent maintenant purger les canalisations avec une eau de meilleure qualité maintenant même si elle reste un peu jaunâtre. »
Fleming pense que la dernière fois qu’un tel avis à été émis à Hay River remonte à la débâcle de 2003, et celui-ci ne dura qu’un seul jour.
Le maire de Hay River, John Pollard attribue ce problème à une conjonction de phénomène. « Cette année, il y a encore beaucoup de glace sur le lac, ce qui fait que le flot des rivières Buffalo et Slave serait peut-être entraîné vers les abords du lacs, et directement dirigé vers nos installations, s’ajoutant à notre rivière qui est elle aussi chargée de boue. Nous avons décelé cette irrégularité aussitôt qu’elle est apparue sur nos ordinateurs. Pendant deux jours, nous avons utilisé nos réserves d’eau potable, mais ce délai n’a pas suffi à rétablir la situation. »
Pollard estime que vu l’évolution des conditions, du travail de purge qui est effectué depuis le 20 mai au niveau des canalisations de la ville, l’avis d’ébullition de l’eau devrait être levée par l’office du gouvernement avant la fin de semaine du 26 mai. Lorsqu’il sera levé, les résidents en seront informés et n’auront plus aucun souci à se faire. Il en est de même pour tous les réservoirs abreuvant les maisons en dehors du système canalisé. L’ancienne eau devrait être purgé pour faire place au remplissage de bonne qualité.
Les villages de Kakisa, Entreprise et la réserve K’atlodeeche dépendent eux aussi de l’eau de Hay River. Cette station de traitement est la seule station dont la source est établie dans le Grand lac des Esclaves (mise à part Lutsel K’e qui s’alimente dans la baie de Christie). Cette station est de classe II, c’est-à-dire le système le plus complexe utilisé aux Territoires. Il s’attaque tout d’abord aux grosses particules en suspension. L’eau est dirigée dans une chambre ou un coagulant permet d’agglutiner les plus fins éléments. Après ce premier traitement chimique, un second est appliqué pour aider la décantation résiduelle des particules dans la chambre de sédimentation. Finalement l’eau traverse un filtre avant d’être chloré pour la désinfection et accumulé pour la distribution.
Aux TNO, treize des 33 communautés sont équipées ou dépendent d’une station de classe II. Cinq dépendent de stations de classe I, comme Fort Liard et Yellowknife. Wrigley et Deline comme 14 autres communautés possèdent une station de classe simple où seule une désinfection au chlore est effectuée. Et Colville Lake demeure la seule communauté avec un avis d’ébullition d’eau permanent. En effet, la construction d’une station de traitement de l’eau du lac Colville est prévue pour cet été.