À Hay River, juin était le mois de la sensibilisation au Programme d’assistance aux victimes de crime. Afin de faire connaître les services offerts à la population, les gens étaient invités à prendre part à un tirage et une expédition de vélo de 120 kilomètres avait lieu.
En organisant ces deux activités, le coordonnateur du programme d’aide aux victimes, Jared Zeldin, voulait faire connaître l’existence de ses services, mais aussi ceux offerts par d’autres organismes ayant pour mandat de venir en aide aux victimes, comme le Family Wellness Center, abritant le Refuge pour femmes.
Il s’agissait aussi de l’occasion, pour M. Zeldin, d’insister sur le fait que son service ne s’adresse pas qu’aux femmes violentées ou victimes d’abus en milieu familial. « Nous acceptons les victimes de toutes les sortes de crimes, que ce soit de l’abus, des crimes sexuels, du vandalisme ou de meurtre, en s’adressant aux proches de la victime », dit-il.
Dans le cadre de son travail, M. Zledin agit sur trois grands axes de l’aide aux victimes, soit le soutien émotionnel, les services de référence aux agences et l’assistance dans le cadre des procédures judiciaires, hospitalières ou policières.
Si la randonnée de vélo de samedi dernier peut avoir l’air anodine comparé à l’énormité du sujet abordé, M. Zeldin y voit une occasion de créer des ponts entre les organismes, entre eux, mais aussi avec la population. « Les gens qui se sortent d’une relation abusive pour la première fois ne savent pas où aller. Ils ne savent pas ce que les services aux victimes peuvent faire ou ce que le Centre de services aux familles peut faire. Il y a beaucoup de services à Hay River pour les gens qui ont besoin d’aide, mais il faut savoir où aller en demander », explique-t-il.
Selon le coordonnateur, la présence d’un Programme d’assistance aux victimes de crime n’est pas un luxe pour les Territoires du Nord-Ouest et la région de Hay River. « Nous vivons dans une des régions au Canada où le taux d’alcoolisme et d’abus de drogue est le plus élevé. Ce sont deux facteurs qui peuvent déclencher le cycle de la violence. Les besoins pour ce genre de services sont très élevés, ici ».
La tenue d’une randonnée de vélo de longue distance pour faire connaître les services offerts aux victimes de crime est une première pour les Territoires du Nord-Ouest. Si seulement quatre personnes y ont pris part, M. Zeldin considère que le mois de la sensibilisation, dans son ensemble, a été un succès. « Beaucoup de gens ont acheté des billets pour le tirage et les cyclistes ont reçu beaucoup d’encouragements de la population. D’autres personnes avaient manifesté de l’intérêt pour faire la randonnée, mais ils n’ont pas osé ».
Pourtant, Jared Zeldin considère que l’accomplissement de cette randonnée est accessible pour à peu près n’importe qui. « Les gens sous-estiment ce qu’ils peuvent faire. Ils sous-estiment aussi la différence qu’ils peuvent faire dans la communauté ».
Selon le cycliste invétéré qu’est Jean-Baptiste Lacombe, il est vrai que la randonnée n’était pas trop difficile. « Ce qui m’inquiétait, c’était qu’il y ait du vent, parce que lorsqu’il y en a, il vient toujours du Nord. Finalement, il n’y a pas eu de vent et c’était génial », raconte celui qui a parcouru les 120 kilomètres en moins de quatre heures.