Près d’une centaine de personnes ont participé à la grande manifestation pour sensibiliser la population à la situation des Autochtones, le 29 juin dernier, dans le centre-ville de Yellowknife.
Cet événement s’inscrivait dans le cadre de la Journée nationale de protestation et impliquait des manifestations de peuples autochtones de partout au pays.
Si certaines communautés, comme en Ontario, ont revendiqué de façon plus directe en bloquant des routes et des voies ferroviaires, les manifestants rassemblés à Yellowknife ont procédé dans le calme.
La petite foule qui regroupait aussi plusieurs non autochtones s’est rassemblée sur l’heure du midi devant le restaurant Red Apple au centre-ville avant d’entamer une marche vers le parc Somba K’e, où un barbecue était offert. La journée de protestation s’est terminée avec quelques discours.
« Les Premières nations méritent le respect pour avoir survécu à tant d’épreuves au cours du dernier siècle », a déclaré Dennis Bevington, député de Western Arctic, devant la foule.
« C’est une honte que les politiciens soient si dépourvus de vision sur plusieurs réalités qui touchent les Autochtones », a-t-il continué. M. Bevington ajoute que les questions de revendications de droits territoriaux doivent être réglées au plus vite.
De son côté, le chef de la Nation dénée et représentant régional à l’Assemblée des Premières nations, Bill Erasmus, a indiqué que le gouvernement fédéral a actuellement recours à de vieilles politiques dépassées concernant les questions autochtones et sa difficulté à aller de l’avant avec des mesures plus progressives.
« Dans les 50 à 60 dernières années, les Autochtones ont été déplacés. Ils ont été déportés de leurs territoires. Certains se sont bien adaptés, d’autres moins », a-t-il dit, mentionnant la nécessité de trouver des solutions aux nombreuses problématiques des peuples autochtones.
Bill Braden, député territorial de Great Slave, et Todd Parsons, président du Syndicat des travailleurs du Nord, ont également prononcé un discours.
Alors que les activités tiraient à leur fin, Bill Erasmus s’est dit très satisfait de la participation du public des Territoires du Nord-Ouest lors de cette Journée nationale de protestation. Celui-ci affirme même que cette marche pourrait devenir un événement annuel dans la capitale.
« C’est une belle façon de démontrer du soutien. Les gens ont l’opportunité de s’exprimer et de mettre de la pression sur le fédéral », a-t-il signalé.
Les participants interrogés par L’Aquilon ont expliqué l’importance de ce genre d’événement. « Les Autochtones sont trop souvent catégorisés, rabaissés et stéréotypés. Les gens ne savent pas et ont beaucoup de préjugés. Et les gouvernements ont été dans l’erreur de ne pas respecter les traités ainsi que la culture et le patrimoine de ces peuples », a soutenu Savas Constantine, un non autochtone natif de Yellowknife.
« Il faut conscientiser les gens sur la situation des Premières nations. Les gens voient trop souvent les revendications des Autochtones comme un dérangement », a pour sa part affirmé Antoine Mountain, un ancien chef déné à Fort Good Hope.
« Si on parle des traités 8 et 11 signés en 1900, ces traités étaient sensés être amicaux sans portée légale, mais le gouvernement a toujours interprété ça comme des accords officiels. On attend depuis 100 ans pour voir des résultats et c’est comme ça pour toutes les Premières nations du Canada », a-t-il conclu.