le Mardi 29 avril 2025
le Vendredi 13 juillet 2007 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Politique

Rencontre des premiers ministres de l’Ouest: Adaptation et échanges de données

Rencontre des premiers ministres de l’Ouest: Adaptation et échanges de données
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Réunis à Iqaluit, les premiers ministres des trois territoires septentrionaux et des quatre provinces de l’Ouest canadien n’ont pas abordé le sujet de la réduction des gaz à effet de serre. Au lieu, ils ont décidé de s’entendre sur la manière de mesurer ces gaz et sur une collaboration scientifique accrue.

« On doit d’abord trouver une mesure commune pour déterminer ce que sont les émissions de gaz à effet de serre et regarder ce qui doit être fait », explique le premier ministre ténois, Joe Handley.

Cependant, il rappelle que chaque juridiction a déjà son propre plan de réduction d’émissions de gaz à effets de serre. Ainsi, le Manitoba serait en mesure d’atteindre ses cibles de Kyoto pour 2010, la Colombie-Britannique et l’Alberta éprouveraient certains problèmes et les choses iraient rondement du côté de la Saskatchewan.

« Dans le Nord, nous avons le plan énergétique, mais nous avons des défis avec les mines de diamants, les différents développements et nos sources d’électricité. Nous devons nous adapter et changer certaines de nos pratiques », précise Joe Handley.

Les premiers ministres du Nord et de l’Ouest ont donc convenu de collaborer et d’échanger des informations en matière de sciences et de meilleures pratiques pour l’adaptation aux changements.

« Les changements climatiques ne respectent pas les frontières et ont des impacts sur nous tous », analyse Joe Handley. Ce dernier prévoit d’ailleurs que le sujet sera abordé au cours du Conseil de la Fédération qui se tiendra cet automne à Moncton et au cours d’une rencontre réunissant les provinces de l’Ouest et les territoires septentrionaux, à Vancouver, en janvier.

Vision du Nord

Les trois premiers ministres territoriaux ont profité de cette occasion pour présenter leur « Vision du Nord » à leurs homologues provinciaux. Ce document, rendu public en mai, présente les priorités des gouvernements du Yukon, des TNO et du Nunavut en termes de développement du Nord. On y retrouve, entre autres, les accords de dévolution, l’amélioration des conditions de vie dans les communautés du Nord pour assurer la souveraineté canadienne dans l’Arctique, l’adaptation aux changements climatiques, la possibilité, pour les gens du Nord, de prendre les décisions qui les concernent et la reconnaissance de l’importance du Nord pour l’avenir économique du Canada.

Au cours de la réunion de la semaine dernière, Joe Handley dit avoir reçu un appui sans équivoque des premiers ministres des provinces sur ces sujets, notamment pour les dossiers de la dévolution et du partage des revenus provenant des ressources.

En fait, les sujets exposés dans la « Vision du Nord » se rapprochaient beaucoup de ceux abordés par les premiers ministres du Nord et de l’Ouest à Iqaluit.

Ainsi, il a également été question des relations avec les Autochtones et le maintien des communautés.

Sur le premier sujet, les premiers ministres se sont ralliés derrière les principes ayant mené à l’Accord de Kelowna, en 2005. Cette entente, survenue alors que Paul Martin était premier ministre du Canada, prévoyait l’investissement de 5,1 milliards de dollars en dix ans pour l’amélioration des conditions des Premières nations. Selon Joe Handley, les investissements annoncés par le gouvernement conservateur dans le dernier budget ne « sont pas suffisants ».

En ce qui a trait aux communautés, Joe Handley dit se préoccuper de l’exode rural que connaissent les TNO. Pour illustrer ses inquiétudes, il mentionne qu’en 1981, 30 % de la population ténoise habitait à Yellowknife. Aujourd’hui, cette proportion serait montée à 45 %.

Pour freiner cette hémorragie, les premiers ministres ont ciblé quatre grands secteurs d’action, soit la qualité de l’eau, l’éducation et la formation, les transports et l’offre de sources d’énergie abordables.

Pour chacun de ces domaines, le premier ministre ténois peut pointer des besoins spécifiques pour le Nord. Par exemple, plusieurs usines de traitement des eaux ne conviennent plus aux besoins des communautés. Quant aux transports, le premier ministre insiste sur les besoins d’une route longeant la vallée du fleuve Mackenzie.