Les bénéficiaires du programme de soutien au revenu des Territoires du Nord-Ouest pourraient voir leur chèque annuel bonifié de quelques dollars dès le 1er septembre. Après quatre années de consultations et de tergiversations, le gouvernement ténois a finalement décidé de passer à l’action et de procéder à une réforme majeure de tous ses programmes de sécurité du revenu.
Le système de sécurité du revenu du ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation comprend sept programmes destinés à venir en aide aux ténois dans le besoin. Parmi ceux-ci, on compte la subvention pour les soins aux enfants, le programme de chauffage des maisons pour les personnes âgées, l’allocation supplémentaire aux personnes âgées et l’aide au logement.
Par l’annonce faite la semaine dernière, le ministre Charles Dent a complètement révisé le programme d’assistance au revenu.
Parmi les changements qui entreront en vigueur à compter du 1er septembre, on retrouve les taux d’allocation destinés à la nourriture, dont l’augmentation variera d’une communauté à l’autre, tout comme les allocations aux vêtements.
La révision prévoit aussi de nouveaux bénéfices destinés aux personnes âgées ou handicapées. L’allocation pour le logement passera de 750 $ par mois à 900 $ par mois.
Auparavant, chaque bénéficiaire pouvait gagner jusqu’à un certain revenu mensuel sans voir son chèque d’assistance social être réduit. Ces taux étaient de 200 $ par mois pour une personne seule et de 400 $ par mois pour une famille. Dorénavant, en plus de ces montants, 15 % des revenus supplémentaires seront exempts de réductions. « Il faut que ça vaille la peine d’aller travailler », a déclaré le ministre Dent.
Outre ces revenus, les bénéficiaires pourront obtenir jusqu’à 1200 $ par année de sources diverses sans voir leur chèque d’assistance au revenu être diminué.
Des guichets uniques
À ce jour, 31 communautés ténoises sont dotées de bureaux de l’assistance aux revenus. Selon la nouvelle approche adoptée par le ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, des bureaux de ce type seront installés dans chacune des communautés des TNO. Quant aux gens qui y travaillent, ils seront dorénavant appelés des « officiers de services aux clients », a annoncé le ministre.
Selon ce dernier, ces officiers adapteront une approche individuelle adaptée à chacun des clients qui se pointeront dans les bureaux du ministère. « Ils aideront les personnes à faire des plans à long terme pour atteindre leurs buts », a expliqué M. Dent, tout en rappelant que le nouvel objectif des programmes était « d’atteindre l’autonomie ».
Les bénéficiaires de la sécurité du revenu auront donc aussi à s’inscrire à un programme de choix productif. Ainsi, ils devront s’investir dans un projet comme l’alphabétisation, le traitement médical, la thérapie, des travaux communautaires, un retour aux études ou même les activités traditionnelles de chasse et de pêche. « Nous nous attendons à ce que les gens fassent quelque chose dans la société, s’ils ne font rien, ils auront une diminution des prestations », avertit le ministre.
En plus de guider les bénéficiaires de l’aide au revenu dans le choix d’une « activité productive », les officiers pourront accompagner leurs clients dans les dédales de la paperasse gouvernementale afin qu’ils obtiennent une aide adaptée à leur cas en particulier. « Dans le système actuel, il n’y a pas de flexibilité. Nous voulons un service plus individuel. Les gens n’arrivent pas dans ces bureaux dans les mêmes circonstances. Nous sommes un petit gouvernement et nous devons nous assurer qu’on rencontre les besoins de nos gens ».
Ces bureaux devraient donc devenir des « guichets uniques » de services gouvernementaux en matière de programmes de sécurité du revenu. S’il faut en croire le ministre, les francophones et les Autochtones pourraient s’attendre à y recevoir des services dans leur langue maternelle : « Le gouvernement fait de son mieux pour s’acquitter de ses obligations. Là où il y a une demande suffisante, nous offrirons le service dans ces langues », a-t-il dit.
Réactions
La présidente du Comité permanent de l’Assemblée législative sur les programmes sociaux, Sandy Lee, a qualifié la révision du soutien au revenu comme étant « un important pas en avant. Il s’agit d’une amélioration apportée à ce qui était déjà le meilleur programme au Canada ».
De son côté, le directeur exécutif intérimaire de la Société des aînés des Territoires du Nord-Ouest, Dale Thompson, se dit satisfait que le gouvernement se soit mis à la table des organisations. « Nous verrons comment ça va à partir du 1er septembre. La révision des programmes va continuer et nous serons vigilants. Le ministre a dit qu’il comptait coordonner les ministères et ce n’est pas encore ça que l’on voit. Pour l’instant, un ministère peut encore réduire ce qui est donné par un autre ministère. Mais j’étais très enthousiaste en sortant de la conférence de presse », a-t-il déclaré.
Même son de cloche du côté de l’Association pour l’intégration communautaire de Yellowknife, organisme venant en aide aux personnes vivant avec un handicap intellectuel et à leur famille. « J’étais très contente que le gouvernement ait tenu compte des commentaires que nous avons émis durant les consultations. Cela indique qu’il nous prend en considération. Ce changement est une première étape dans le plan du gouvernement, mais même le changement de philosophie est positif », a commenté la directrice générale, Jane Whyte.