Une vie de pilote de l’air, ça se commence comment? Et bien selon notre abonné c’est tout d’abord le rêve incroyable d’une vie remplie d’aventures et de voyages. Après ses 18 ans et quelques semaines de vendange dans l’ouest de la France, son billet de retour pour le Québec ne devait pas lui servir. C’est plutôt un enchaînement de 60 pays qu’il l’attendait pour les trois années qui suivirent. L’Europe, le Moyen-Orient, l’Asie, l’Océanie et les deux continents des Amériques. Et toujours depuis ce temps, l’Afrique qu’il n’a pas foulée, mais que Jaques se garde pour ses vraies vacances.
Cela fait 25 ans que le capitaine Harvey travaille aux TNO. « Je suis arrivé à Yellowknife en 1982, j’étais pilote pour la compagnie aérienne qui est maintenant Air Tindi. Ensuite ma femme qui travaille pour la Société d’habitation, a été mutée ici, à Fort Simpson. Moi j’ai suivi en me disant que je piloterais! Et en effet il y a 20 ans, je suis devenu le chef pilote de la compagnie Simpson Air. Et depuis 1995, je vole à mon compte, c’est la treizième saison de la compagnie South Nahanni. »
À Fort Simpson, autant pour le marché touristique que commercial, Jaques est le seul à offrir un Twin Otter comme hydravion. « Mon appareil est un puissant mélange de capacité, de fiabilité et de rapidité. Il est unique en son genre grâce à la modification de ses ailes et de ses moteurs à turbine. Pendant la saison estivale, je peux travailler presque tous les jours. La loi nous oblige à ne pas piloter plus de 6 jours d’affiler, alors nous organisons nos horaires avec les clients pour que tout concorde bien. »
À une heure de vol des chutes Virginia, au cœur de la réserve de parc national Nahanni, l’hydravion de South Nahanni semble tout désigné pour convoyer les groupes de canonistes. « Les pourvoyeurs de voyages en canots sont nos plus gros clients. En un voyage, nous pouvons embarquer trois canots et six passagers, déclare Jaques. Nous assurons aussi des vols pour Parcs Canada. À l’automne, notre activité se porte plus vers les besoins de la mine de Prairie Creek. En Hiver nous déplaçons l’avion vers les caraïbes et nous effectuons des contrats outremer dont la quantité est directement reliée au travail que nous avons ici durant la belle saison. ».
Nous allons là où l’ouvrage se trouve, et en fait tout tourne autour d’un seul appareil, le camion! C’est comme ça qu’on nomme les avions comme le Twin Otter, alors que les petits beavers sont surnommés les taxis.
Récemment, l’engin de Jaques n’avait rien d’un camion, mais plus d’une limousine lorsque le premier ministre Harper est venu découvrir de ses propres yeux la beauté du parc dont il venait d’annoncer l’agrandissement. « C’est excitant de piloter pour ces gens-là , j’ai déjà amené Adrienne Clarkson, Michaëlle Jean et plusieurs ministres des TNO sur le site des chutes. Nous discutons de sujets orientés vers la région, et je leur fais part de mon expérience. Cette fois-ci, Stephen Harper est venu s’asseoir à la place du co-pilote pendant le vol, c’était une position idéale pour lui faire découvrir la beauté de la région. Mais pour moi le plus beau lieu de la réserve est un peu plus loin que la chute. C’est le lac au pied du cirque des ingrimpables. je peux sentir la puissance de ces structures rocheuses proche du lac, je trouve ça vraiment spectaculaire. »
Jaques raconte qu’il est abonné depuis longtemps au journal. « Je n’ai pas été abonné à L’Aquilon avant qu’il ne soit publié, mais ça fait bien 20 ans que je le lis. Ce que j’apprécie c’est la qualité du contenu. Au début, même lorsque c’était une page pliée en deux, la qualité journalistique était excellente. Maintenant le journal s’est amélioré au niveau du volume, il est plus élaboré, il garde tout de même cette qualité. J’ai l’impression que les articles sont documentés et que les journalistes sont bien informés. Parfois dans d’autres journaux, les journalistes ne sont que des diseurs d’opinion et ne font pas vraiment de recherche avant de publier. J’avoue que j’ai un petit lien avec ce journal car c’est grâce à lui que je prends des nouvelles de ma sœur, Geneviève. »