Résidente des TNO depuis l’an 2000, Shelagh a déménagé de Montréal pour la communauté de Déline sur la berge ouest du Grand lac de l’Ours. Finissant tout juste son doctorat en science environnementale qu’elle a défendue à l’UQAM, elle est partie pour le Nord afin d’occuper un poste dont elle a trouvé par hasard l’offre d’emploi. « J’ai travaillé pour la communauté afin de régler des problèmes entourant l’ancienne mine de Port Radium. Il y avait beaucoup d’inquiétude au sein de la communauté de Déline. Je travaillais pour le conseil de bande de concert avec le gouvernement fédéral et le ministère des Affaires indiennes et du Nord. J’étais consultante dans le domaine scientifique et j’expliquais ce qui s’était passé en matière de contamination et quels étaient les plans de nettoyage du site », explique-t-elle.
Pour cette jeune femme, l’expérience de deux ans auprès de cette communauté autochtone reste un bagage qu’elle porte dans son cœur à tous les jours. « Ce fut très agréable, ce village est composé de 600 personnes dont seulement 5 % sont non autochtones. J’y ai beaucoup appris et partagé. Pour moi, c’est un avantage pour quelqu’un qui vit ici, que d’avoir une juste connaissance de la vie autochtone traditionnelle.»
Cela fait maintenant cinq ans que notre lectrice a emménagé à Yellowknife. Mais le fait qu’elle réside à la capitale ne l’a pas empêchée de s’impliquer dans les communautés du territoire. Elle a fait partie du Comité canadien des ressources arctiques et a travaillé sur les révisions environnementales des projets des mines de diamants DeBeers. « Je me suis aussi impliquée avec l’organisme Ecology North et pendant deux ans, j’ai siégé sur leur conseil d’administration, mais maintenant je suis plus occupé avec Alternative North qui révise les impacts sociaux culturels du gazoduc du Mackenzie. Depuis un an, je suis conseillère municipale à la ville et j’apprécie le travail que j’y fais. Il me reste deux ans sur mon terme de trois ans et ça me donne l’occasion de voir où il faut faire des changements au niveau d’une ville comme Yellowknife. Je représente une voix sur huit, mais j’ai des opinions sur tous les sujets et je trouve que le conseil bénéficie des forces de chacun. À la ville, je sais que nous sommes au moins trois membres de l’Association franco-culturelle de Yellowknife, alors nous sommes là aussi pour discuter des intérêts de la communauté francophone. »
Au niveau du journal dont elle est abonnée depuis deux ans, mais dont elle avait accès auparavant, Shelagh trouve que les journalistes suivent bien le débat qui entoure le projet du gazoduc. « Je me rappelle Batiste qui fournissait en général des articles un peu plus progressifs que dans les autres médias. C’est agréable de voir que ces processus très importants pour les TNO sont suivis par L’Aquilon. »