En lisant les quelques paragraphes du discours du Trône qui concernent le Nord, je me suis remémoré le vieil adage qui veut que le chemin de l’enfer est pavé de belles intentions. Est-ce que cet adage peut vraiment éclairer notre compréhension du discours?
Tout d’abord, il faut mentionner que les principaux extraits du discours qui touchent le Nord se retrouvent dans la section sur la protection du Canada et de sa souveraineté. Voici un passage intéressant : « La défense de notre souveraineté dans le Nord exige des moyens d’action concrets. Le Grand Nord et le passage du Nord-Ouest seront protégés par de nouveaux navires patrouilleurs et une surveillance aérienne accrue. On accroîtra aussi le nombre de Rangers de l’Arctique et leurs moyens d’action afin de leur permettre de mieux patrouiller ce vaste territoire ». Finalement, l’adage n’est pas aussi approprié que je le pensais car il semble que les chemins du Nord seront simplement pavés pour les chars d’assaut.
Bon j’admets que c’est un peu exagéré et que quelques promesses faites au Nord répondent bien à des demandes répétées de nos politiciens territoriaux : une décentralisation de la gouvernance, plus de logements sociaux et, en prime, une station de recherche et une présence militaire accrue.
Une des raisons principales pourquoi le Nord devient plus périlleux face à des incursions ennemies, ce sont les effets immédiats du réchauffement de la planète causé par les émissions de gaz à effet de serre. Alors que le gouvernement du Canada se retrouve encore avec un énorme surplus budgétaire (de l’ordre de 14 milliards de dollars) et qu’un investissement massif aurait pu aider le pays à se rapprocher de ses objectifs du protocole de Kyoto, voilà que le gouvernement conservateur balaie du revers de la main cette épine dans le pied du président Bush (Ça, c’est un pied de nez) et promet des réductions d’impôt. Si on en juge le budget antérieur de ce gouvernement, ces réductions profiteront probablement encore aux hauts salariés qui pourront enfin s’acheter ce deuxième Hummer dont ils avaient tant besoin.
Et l’Opposition officielle dans tout ça? Et bien, elle se contentera de simplement regarder passer le train. Bravo Monsieur Dion! Votre engagement ferme à défendre la cause de l’environnement aura duré combien de mois? Dix? Onze?
