C’est la lutte pour éclairer le monde du danger qu’il encoure face aux changements climatiques qui a été récompensée par l’institution norvégienne avec le prix Nobel de la paix 2007 attribué conjointement à Al gore, l’ancien vice président des Etats-Unis et le Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Ce prix qui dans le passé a récompensé notamment l’organisation Médecins sans Frontières, Nelson Mandela et le 14e Dalai Lama, a cette année souligné l’effort pour construire et diffuser une meilleure connaissance sur les changements climatiques résultant de l’activité humaine, et pour établir les bases des mesures nécessaires pour contrebalancer ces changements.
Al Gore a bien sûr réveillé les masses avec son film Une vérité qui dérange sorti en 2006, mais le GIEC a réussi à prodiguer depuis 2005 une série de rapports ciblant essentiellement les décideurs politiques et économiques mondiaux, contraignant ces derniers à réagir pour l’avenir de la planète.
De partout les messages de satisfaction confortent cette sélection pour ce prix si prestigieux. Comme si enfin on donnait une chance à la planète de respirer, les écologistes se félicitent de la bonne nouvelle. Plusieurs dirigeants de puissances mondiales s’accordent pour honorer eux aussi les deux lauréats 2007, ce qui va dans la ligne de pensée des recommandations du GIEC (Gérer les relations internationales en tenant compte du bouleversement climatique qui nous relie tous).
Pourtant certains analystes décident d’attribuer cette victoire du vert pour le blanc comme une ingénieuse bataille politique livrée par l’Europe contre la direction de Washington. Le site Internet World Socialist, diffuse en français un texte qui dénonce que « La signification politique du choix de Gore est claire » et plus haut de dire « qu’on a rarement vu une intervention aussi ouverte de l’élite dirigeante européenne dans la politique intérieure américaine ». Déjà on voyait l‘ancien vice-président briguer l’élection de 2008 pour les démocrates aux États-Unis. Mais dans une entrevue accordé cette semaine à la télévision publique norvégienne, le Nobel 2007, a déclaré qu’il n’avait aucun projet d’être candidat de nouveau, et qu’il était engagé dans un autre type de campagne, une campagne globale pour changer la façon de penser des gens en ce qui concerne la crise climatique.
M. Rajendra Pachauri, président du GIEC, a quant à lui profité de cette bénédiction pour pousser la Suisse à prendre la tête du combat contre le réchauffement climatique.
Finalement, on peut résumer sur un ton léger que les lauréats de la paix de cette année sont partis en guerre pour le bien de l’humanité.
