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le Vendredi 2 novembre 2007 0:00 Environnement

En attendant une nouvelle technologie… Restauration à la mine Giant

En attendant une nouvelle technologie… Restauration à la mine Giant
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Bien que le procédé de la congélation retenu à la mine Giant implique une stabilisation et non un nettoyage des matières dangereuses, les différents intervenants interrogés par L’Aquilon s’entendent pour dire qu’il s’agit de la meilleure solution dans le contexte actuel.

Du moins, c’est ce qu’ils prônent en attendant la venue de nouvelles technologies dans l’assainissement de mines à haut taux de contamination…

« J’assume que si [le nettoyage] avait été possible, ça l’aurait été fait », a confié Bob Bromley, le nouveau député de la circonscription de Weledeh sur laquelle se trouve le site de l’ancienne mine Giant à Yellowknife.

« C’est certainement la volonté de la population de voir ce site nettoyé plutôt que juste stabilisé. Il faut espérer que ça reste le but et qu’ils vont continuer à regarder intensément pour des options de nettoyage. Mais techniquement pour l’instant, je ne pense pas qu’ils puissent le faire », a-t-il continué.

Walt Humphries, de la NWT Mining Heritage Society, a suivi le dossier de la restauration de la mine depuis les débuts. Lui aussi est d’avis que la congélation reste la meilleure méthode pour l’instant.

« Beaucoup de gens ont eu la chance de présenter une meilleure façon et personne n’est arrivé avec un programme qui pourrait mieux maîtriser cette matière. Pour avoir assisté à toutes les rencontres et entendu toutes les options, je pense qu’ils ont choisi la meilleure. […] Mais ça n’exclut pas que si une nouvelle technologie arrive d’ici 10 ans, d’ici 50 ans, ils pourront l’utiliser », a souligné M. Humphries.

Celui qui réside Yellowknife depuis 30 ans est conscient que le défi de l’assainissement de la mine Giant est colossal. « Ce serait bien de tout faire disparaître, mais nous ne pouvons pas. Pour l’instant, si on essaye de déranger [l’arsenic], ça pourrait ouvrir la voie à encore plus de problèmes», a-t-il noté.

Le maire de Yellowknife, Gordon Van Tighem, insiste sur les nombreuses démarches qui ont été faites depuis plus de trois ans pour assurer une certaine transparence dans la population avec notamment la création de l’Alliance communautaire de la mine Giant. Ce regroupement a été grandement impliqué dans la mise en place du plan de restauration, affirme-t-il.

Bien que le maire privilégie pour l’instant la méthode de la congélation de la poussière de trioxyde d’arsenic, il n’écarte pas des percées technologiques qui pourraient engendrer un changement de cap. « C’est pas nécessairement une décision finale, mais c’est une façon de maintenir le tout sécuritaire en attendant qu’un autre moyen soit inventé dans le futur », a-t-il raconté.

M. Van Tighem rappelle que le plan adopté par le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien (MAINC) est le fruit de plusieurs années de révision et a tenu compte des recommandations d’experts internationaux. Il fait ainsi allusion au Comité indépendant d’évaluation par les pairs formé par le MAINC et qui regroupait neuf spécialistes, notamment dans les domaines de la géotechnique, de la minéralurgie, de la toxicologie ou de l’hydrogéologie.

Rappelons que le MAINC a fait la semaine dernière une demande de permis d’utilisation des eaux à l’Office des terres et des eaux de la vallée du MacKenzie pour appliquer son plan de restauration de la mine Giant, fortement contaminée après plus de 50 ans d’exploitation.

Le plan qui prévoit la congélation de l’arsenic et autres matières contaminées dans des chambres souterraines devrait être terminé après dix ans. Il sera suivi d’une période indéfinie de surveillance.

Le plan exigera notamment la démolition de tous les bâtiments contaminés, l’élimination des chemins miniers, un réalignement de la route 4 qui passe dans le secteur, un traitement intensif de la rivière Baker, le recouvrement des zones de confinement de résidus et de boues, le remblaiement d’une des fosses à ciel ouvert en vue de l’installation du système de congélation et l’aménagement d’une usine de traitement des eaux. De plus, les zones comportant des déchets dangereux et quelques fosses devront être clôturées.