Le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, Chuck Strahl, a admis les nombreuses améliorations à apporter dans le dossier du non-respect par le fédéral de plusieurs obligations de la Convention définitive des Inuvialuit, conclu en 1984.
De passage à Yellowknife pour procéder à plusieurs annonces, le ministre fédéral a dû réagir aux cinglantes conclusions de la vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, dans son rapport déposé à la Chambre des communes le 30 octobre.
« Nous sommes en accord avec les recommandations de la vérificatrice générale d’aller de l’avant avec l’application de la Convention des Inuvialuit », a déclaré le ministre Strahl en conférence de presse, mardi dernier.
« Nous nous sommes déjà avancés sur plusieurs fronts, mais nous devrons travailler plus étroitement avec Nelly Cornoyea et les autres pour être certains que nous le faisons correctement. Nous voulons aller de l’avant avec ces recommandations », a répété Strahl, faisant en quelque sorte un mea culpa de son ministère.
Le ministre a confié qu’il comptait faire part des intentions de son gouvernement à la présidente de la Inuvialuit Regional Corporation, Nellie Cournoyea, lors d’une rencontre prévue en soirée à l’hôtel Château Nova de Yellowknife. Au moment d’écrire ces lignes, il n’a pas été possible de connaître les réactions de Mme Cournoyea suite à cette rencontre privée avec le ministre.
Un constat sévère
Dans son rapport, Sheila Fraser dénonce l’absence de leadership du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien au cours des 23 dernières années. La vérification a permis de constater entre autres que le gouvernement n’a pas encore pris les mesures requises pour transférer aux Inuvialuit le contrôle et l’utilisation de plusieurs parcelles de terre. Mme Fraser relate aussi que le gouvernement n’a pas pu démontrer qu’il respecte son obligation d’informer les Inuvialuit des contrats fédéraux touchant leur région et de leur accorder une part raisonnable des contrats attribués sans appel d’offre.
« Les efforts du gouvernement fédéral pour s’acquitter de ses obligations aux termes de la Convention sont d’une importance cruciale à la fois pour ses relations avec les Inuvialuit et pour sa crédibilité quand il négocie des revendications territoriales avec d’autres groupes », a souligné Sheila Fraser.
Jonas Sangris, négociateur pour les revendications territoriales des Akaitchos, ne partage toutefois pas ce dernier point. Selon lui, ce qui se passe actuellement dans le dossier des Inuvialuit n’aura aucune influence sur les négociations des Premières nations dénées de Yellowknife. « Ça va faire aucune différence », a-t-il simplement dit.