Maladie insidieuse répandue dans le monde entier, la tuberculose fait l’objet d’une lutte incessante menée par les différentes autorités de la santé publique. Dans le Nord, où la prévalence de la maladie est plus élevée que dans le reste du Canada, les TNO appliquent aux communautés un programme de surveillance pour diminuer le nombre de personnes infectées (huit à douze cas par année depuis 10 ans).
Déposé en 2006, le rapport Fanning du ministère territorial de la Santé et des Services sociaux, a évalué les répercussions des changements apportés pour améliorer la gestion de la lutte contre la tuberculose aux TNO. Ce rapport débuté en 2004, a défini le dépistage des patients présentant des symptômes comme le premier et le plus important aspect de la lutte antituberculeuse. Depuis quelques années, la sensibilisation de la population et la formation des intervenants de la santé publique ont progressé face à la résurgence de Mycobacterium tuberculosis qui est la bactérie déterminant le plus fréquemment la tuberculose. Mais les symptômes pourtant évocateurs : toux persistantes, sueurs nocturnes et perte de poids ne dirigent pas nécessairement les individus vers des analyses qui permettraient de traiter le patient et de diminuer la propagation de cette maladie contagieuse dans l’air. C’est ainsi que sur le terrain, ce sont les campagnes de dépistages ciblés qui occupent l’avant-scène de la stratégie gouvernementale.
L’hygiéniste en chef du ministère de la Santé et des Services sociaux des TNO, André Corriveau explique que les programmes scolaires de dépistage sont un outil pour déceler de potentielles éclosions de tuberculose dans les communautés. «Nous adressons le test de sensibilité cutané à la tuberculine à toute une génération. Si le test est positif, ça veut dire que l’individu a été exposé aux germes. Nous avons ensuite des pistes pour identifier d’où provient la contamination», dit-il.
Lorsqu’une personne est porteuse du Bacille de Koch, elle n’est pas forcément malade de la tuberculose et de ce fait contagieuse. Car cette bactérie peut demeurer dans un stade de latence pendant plusieurs années lorsque les leucocytes du système immunitaire sont assez forts pour contrôler la prolifération de la bactérie. « Cette période latente de la bactérie est problématique pour la santé publique, car ces germes sont susceptibles de réactiver la maladie 20 à 30 ans après le premier contact, prévient le Dr Corriveau. Alors dès qu’un porteur est identifié, un traitement antibiotique préventif est administré rapidement». Ce traitement de prophylaxie est initié après de plus amples examens comprenant des radiographies pulmonaires et des analyses d’expectorations qui sont les témoins inéluctables de la présence des bacilles dans les alvéoles pulmonaires.
La tuberculose est dite active alors que les tissus pulmonaires se désagrègent jusqu’à liquéfaction, dès lors la multiplication des bactéries surpasse la force des globules défensifs. Le traitement donné au malade est composé de trois ou quatre antibiotiques. Mais que ce soit celui-ci ou le traitement préventif, tous deux font l’objet d’une surveillance directe lors de leur administration. C’est l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en déclarant l’état d’urgence mondiale pour la tuberculose en 1993, qui a recommandé cette méthode thérapeutique. Les patients sont observés par des professionnels de la santé pendant la durée de leur traitement pour s’assurer qu’il soit complété et qu’aucune dose ne soit omise. Mise en place au TNO depuis 1995, cette méthode permet d’éviter la propagation d’une souche bactérienne résistante aux antibiotiques qui serait beaucoup plus difficile et plus chère à enrayer.
Jean de Dieu Tuyishime, le coordonnateur du réseau TNO Santé en Français, déclare qu’il faut prendre au sérieux cette maladie. «Dans les statistiques, un individu malade peut contaminer au moins 10 autres personnes rapidement. En cas de doute, il faut sans hésiter faire des tests. Lorsque quelqu’un tousse, parle, respire, les bacilles peuvent se répandre dans l’air. Celles-ci restent contagieuses plusieurs heures et une fois inhalées peuvent se loger dans les poumons» explique-t-il.
Une personne atteinte de la tuberculose peut mourir de deux façons si elle n’est pas soignée. Soit par asphyxie, quand les poumons n’offriront plus aucune surface d’échange entre les vaisseaux sanguins et l’air. Soit par noyade, la cavité pulmonaire étant remplie de sang après que des vaisseaux sanguins aient été perforés.
Le vaccin adressé dans la plupart des pays est le BCG (bacille de Calmette-Guérin). Mais dans la plupart des pays occidentaux, ce vaccin n’est plus obligatoire vu la rareté de la maladie dans les pays où les niveaux d’hygiène sont élevés. Ce vaccin prévient les formes létales de la tuberculose chez les jeunes enfants, mais ne protège pas contre la circulation du bacille.