En bon père de famille, la Fédération franco-ténoise (FFT) est ressortie de son Assemblée générale annuelle (AGA), tenue à Yellowknife les 24 et 25 novembre, avec plusieurs nouveaux dossiers en main.
Sur la douzaine de résolutions proposées par les différents membres du réseau associatif lors de la première journée de discussions, la grande majorité impliquait que la FFT assume un leadership ou apporte un soutien sur différents projets.
Parmi les résolutions proposées et adoptées à l’unanimité, on retrouve l’appui de la FFT à l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY) pour mettre un terme aux frais d’antenne imposés par Radio-Canada. L’AFCY a aussi demandé avec succès que la FFT intervienne auprès de Patrimoine canadien pour assurer un financement au projet d’institution de formation post-secondaire (Formacentre).
Un appui au Regroupement des parents francophones (RPF) pour la réalisation de projets d’infrastructures scolaires et communautaires a aussi été convenu et, dans la même veine, l’Association des francophones de Fort Smith (AFFS) a demandé l’aide de la FFT pour pousser le dossier de la construction d’une école francophone à Fort Smith.
Dans les jours suivants, l’AGA, le directeur de la FFT, Léo-Paul Provencher, a concédé qu’il y a eu une grosse demande de la part des membres pour un appui à leurs différents projets, mais que cette situation était tout à fait normale. « Ça fait partie du rôle fondamental de la Fédération d’être au service de ses membres. Et l’appui de certaines démarches est aussi une question de mettre un poids plus important », d’expliquer M. Provencher.
Outre le dossier de l’école à Fort Smith, le directeur a précisé qu’il ne s’agissait pas de dossiers tout à fait nouveaux. « Je ne pense pas [que la direction de la FFT] a pris de la business nouvelle. […] On sait de façon assez régulière l’actualité des préoccupations des membres », a-t-il dit.
L’Association des francophones du Delta du MacKenzie (AFDM) a pour sa part demandé et obtenu que la FFT prenne la responsabilité d’établir un nouveau plan quinquennal de développement global dans le réseau associatif, l’actuel plan expirant en 2009. M. Provencher a qualifié cette démarche de très sage, mais a reconnu que la mesure demandera un travail immense et un financement particulier pour l’embauche d’une personne-ressource sur ce projet.
Deux résolutions ont été présentées par le conseil d’administration (CA) même de la FFT, soit de maintenir la défense intégrale des droits linguistiques des francophones dans la foulée de la poursuite judiciaire contre les gouvernements territorial et fédéral et une autre résolution d’entamer des discussions avec le ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation pour une augmentation importante des budgets pour encourager la préservation de la culture aux TNO. Ces deux résolutions ont aussi été adoptées à l’unanimité.
Quelques débats
Même si l’AGA s’est déroulée dans une certaine harmonie tout au long du week-end, on a pu assister à certains débats intéressants, notamment lorsque l’AFCY a présenté une résolution visant à devancer l’AGA de la FFT vers la mi-septembre de façon à ce qu’elle se déroule avant les assemblées annuelles de ses membres.
Comme l’a expliqué le président de l’AFCY, Patrice Lapointe, cette démarche ferait en sorte que les délégués, qui sont souvent nouvellement élus lorsqu’ils arrivent à l’AGA, seraient plus familiers avec les enjeux en se présentant plutôt en fin de mandat. « Après trois mois, je ne peux pas croire que les gens sont à l’aise pour poser des questions. Ça prend au moins un an minimum avant que les gens se sentent à l’aise dans les dossiers », a-t-il argumenté. France Dupéré, déléguée de Fort Smith, s’est aussi dite en faveur de cette mesure. D’autres intervenants comme Catherine Boulanger, déléguée de Hay River, ont répliqué qu’il était mieux que les associations tiennent leur AGA locale d’abord afin de mieux définir leurs priorités pour l’AGA de la FFT. Léo-Paul Provencher a de son côté insisté sur les contraintes importantes qu’engendreraient un tel déplacement dans le calendrier en parlant des différents délais causés par la préparation des états financiers.
Finalement, la résolution a été rejetée par les délégués. Le lendemain, M. Lapointe est revenu sur ce sujet dans le varia en demandant que la FFT se penche à tout le moins sur la question.
L’AFCY a aussi fait quelques vagues avec une proposition demandant que la FFT revoit sa politique interne qui interdit à ses employés d’être administrateurs à l’AFCY. Selon Patrice Lapointe, ce règlement limite les possibilités de recrutement de nouveaux bénévoles.
M. Provencher a répliqué que cette politique n’empêchait pas les employés de faire du bénévolat pour des activités de l’AFCY, mais qu’une participation sur le CA de l’AFCY amènerait une situation de conflit d’intérêts. Richard Létourneau, vice-président de la FFT et délégué d’Inuvik, a dit adhérer fortement à « l’esprit du nouveau règlement ». Finalement, le président de la FFT, Fernand Denault, a reconnu qu’il est important que le règlement soit clair et que la FFT devra se pencher de nouveau sur la question.