La suite de l’assemblée générale annuelle du Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest s’est déroulée le jeudi 20 décembre 2007, et si la première séance du 6 décembre a vu l’élection de Fernand Denault à la présidence de l’organisme, la deuxième partie a été marquée par sa destitution et l’élection par acclamation d’un nouveau président du CDÉTNO, Simon Lamoureux.
Dès le début de cette deuxième réunion, la proposition pour réaffilier le CDÉTNO au sein du réseau associatif ténois ayant comme porte-parole la FFT, a été retirée par celui qui l’avait proposée le 6 décembre dernier. Fernand Denault a ainsi retiré sa proposition qui avait coupé court, faute de quorum en fin de soirée, à la première réunion. Il s’est ensuite adressé au président de l’assemblée, M. Légaré, pour annoncer qu’il quittait l’AGA. Quelques minutes plus tard, le président élu au début du mois s’est en effet retiré de la salle pour ne plus revenir. Par la suite, un vote unanime du conseil administratif du CDÉTNO a fait valoir le point 6.9 des statuts et règlements de l’organisme pour ordonner la démission ou la destitution de son président nouvellement élu. Questionnés sur ce qui motivait leur action, les membres du CA ont avancé un conflit d’intérêt flagrant auquel s’exposait le président du CDÉTNO en occupant également la présidence de la Fédération franco-ténoise. Chose faite, les membres présents ont opté pour ajouter à la section varia une élection immédiate d’un nouveau président et Simon Lamoureux l’a remportée par acclamation, lui qui avait été défait par M. Denault deux semaines auparavant.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes
Au lendemain des événements, la directrice générale du conseil de développement économique, Sylvie Francoeur, s’est avérée très contente de la soirée. « La présence des membres a été importante hier; 39 % d’entre eux y était. C’est un signe important de l’implication de nos membres et de leur intérêt envers celui qui les représente. C’est très valorisant de constater le dynamisme et la santé de notre organisme », a-t-elle commenté. Elle développe par la suite que d’après elle la décision du CA de destituer son président était justifiée et appuyée. « Il y avait quelques membres qui ne croyaient pas en l’existence d’un conflit et qui n’appuyaient pas la décision du CA. Pour moi, a-t-elle dit, les raisons soutenues par le CA sont valables et leur définition d’un conflit d’intérêts est juste. Il n’est pas facile de séparer la personne de la tâche, pourtant aucune attaque personnelle n’a été dirigée contre la personne de Fernand Denault. Ce sont ses fonctions au sein des différents organismes qui sont conflictuelles». Pour l’employée du CDÉTNO, l’élection de Simon Lamoureux sera bénéfique pour l’organisme. « Au niveau de la continuité des dossiers, c’est vraiment bien. Simon a été un joueur clé ces dernières années dans son poste d’administrateur. Il a participé aux renégociations des ententes avec nos bailleurs de fonds et connaît parfaitement nos dossiers », a-t-elle observé.
Interrogé par L’Aquilon, le principal intéressé se dit content d’être de retour sur le conseil. « Dans mon cas, concède Simon Lamoureux, tout est revenu en place. Nous avons travaillé fort depuis deux ans avec les employés et ça allait très bien. Je sais qu’ils étaient inquiets de commencer sur une autre optique ». Pour M. Lamoureux, la procédure l’ayant mis à la barre de l’organisme ne comporte aucun problème. « Après mon élection, on m’a dit qu’après avoir vu et revu le Code Morin, qui énonce les différentes procédures d’assemblée délibérantes, rien n’empêche d’ajouter une élection au point varia d’une AGA en autant que les membres l’acceptent. »
Suite aux événements, le nouveau président s’attend à tout de la part du président destitué. « Je ne sais pas ce qu’il va faire, mais tout va bien au CDÉTNO, alors pourquoi vouloir tout chambarder alors qu’il y a plein de choses excitantes à faire au niveau du développement économique et du tourisme au territoire? Je pense que M. Denault va considérer le choix des membres, car je sais que personne n’a d’énergie à dépenser sur des chicanes inutiles », a-t-il conclu.
Fernand Denault ne se laissera pas faire
Après les congés des Fêtes, Fernand Denault n’en démord pas : « Je suis le président élu! Clame-t-il. Je n’ai aucune intention de laisser passer ces choses-là. Je vais commencer mon travail pour évaluer tout ce qui a besoin d’être fait pour amener justice à une injustice ». M. Denault a été mis au courant du vouloir de son CA le matin même de la seconde partie de l’AGA. En effet, lors d’une réunion de CA, les membres du conseil ont demandé à leur président de démissionner. Ce dernier avait refusé l’ultimatum et a déjà décidé de contre-attaquer. Il explique que la raison pour laquelle il s’est retiré de l’AGA était de préserver toutes ses options. Maintenant, il va les évaluer et les utiliser. « L’acte parle plus fort que la parole. Ils ont posé un geste destructeur et diviseur. Je trouve pitoyable que mes droits soient compromis par une différence d’opinions. En tant que membre, j’ai le droit de m’exprimer et nos divergences ne devraient pas être définies comme des conflits d’intérêts. […] Mon analyse est que des individus devront se responsabiliser de leurs actions », a-t-il terminé.
Avec la collaboration de Rudy Desjardins