Spontanéité, surprise et imprévu sont en fait, quelques termes qui pourraient bien se conjuguer à mon épisode nordique. C’est en déambulant dans les rues de la métropole québécoise, par une chaude journée du mois de juin, que j’apprends par le cellulaire de mon copain, que ce dernier est convoqué à une entrevue pour un poste à titre d’enseignant. L’histoire fait en sorte que l’interviewé en question se fait embaucher quelques jours plus tard. L’aiguille de la boussole s’est alors orientée vers une contrée que j’étais loin de soupçonner!!! Je comprenais alors que le cercle polaire n’aurait bientôt plus de mystères à mes yeux. Il y a jadis quelques années, mon petit train m’avait transporté dans l’adorable communauté de Fort Smith, mais aujourd’hui je réalisais que la prochaine gare serait localisée ni plus ni moins sur le 68e parallèle à une centaine de kilomètres au sud de l’océan arctique. Inuvik était bel et bien ma prochaine destination….mais quoi y faire….
D’abord, je devais faire preuve d’un minimum de débrouillardise 101 ! Dans les faits, la petite demoiselle était censée retourner sur les bancs de l’université à l’automne et non s’expatrier au pays du Père Noël!! Ce fut donc « opération recherche d’emploi » ! Possédant une technique d’intervention en loisir, j’ai immédiatement ciblé le poste de moniteur de langues ainsi que le poste de coordonnatrice de l’Association des francophones. Le résultat fut plutôt positif, car j’occupe présentement les deux emplois.
Mettez-y un soupçon de verdure, pour ensuite y verser une quantité non négligeable de neige, pour finalement mélanger le tout à l’aide d’un vaste firmament nocturne hivernal et vous obtenez, dès lors, une infime partie de l’esquisse de la composition géographique de la région du delta du Mackenzie. Par ailleurs, il ne faut surtout pas oublier le crémage à la recette, en l’occurrence une fusion éclectique de cultures entrecroisant le groupe Inuivialuit, gwichin, du Moyen-Orient ainsi que celui des nombreux expatriés occidentaux tels que moi!
Jusqu’à présent, être monitrice de langues m’offre la possibilité de découvrir l’univers scolaire, mais aussi de m’intégrer tout doucement à cette communauté pourvue de plusieurs visages. Il est certain que le contexte isolé de cette microsociété fait soulever plusieurs réalités problématiques auxquelles je dois tranquillement m’adapter. Évidemment, on retrouve dépassé le 60e parallèle, nombreux tourments trop souvent récurrents. Néanmoins, j’ai le privilège de travailler dans une école dès plus dynamique et surtout dès plus colorée!! L’école primaire Sir Alexander Mackenzie m’a accueilli à bras ouverts et j’ai vraiment le sentiment d’être une ressource qui permet de consolider et de soutenir l’énorme travail déployé par les enseignants du programme d’immersion de langue française. De nature sensible, il est clair que j’ai un attachement particulier à toutes les petites frimousses que je côtoie quotidiennement. Le grand départ du mois de juin ne sera peut-être pas si déchirant finalement, car j’envisage sérieusement à effectuer un retour dans ce haut lieu nordique l’automne prochain!! Nous verrons bien!
À la revoyure!
