Sur 40 demandes, seulement six projets ont été retenus par le jury du concours Tremplin lancé, il y a quelques mois, par l’Office national du film du Canada. Il s’avère que les personnes sélectionnées sont toutes des femmes. Deux vivent à Winnipeg, une vient d’Edmonton, une autre de Toronto. Et pour la première fois, deux candidates proviennent des Territoires du Canada, une du Nunavut et l’autre du Yukon.
C’est Julie Plourde, une ancienne journaliste de L’Aquilon installée maintenant à Whitehorse, qui a récolté le droit d’ébaucher son scénario au côté des spécialistes de l’ONF entre autres le documentariste québécois Jean-Claude Labrecque. « C’est une chance de participer à cette formation de deux jours. J’ai une base solide dans le format de la télévision du fait de mon ancien travail de vidéo journaliste à Radio-Canada. Mais je ne pouvais jamais prendre position, et c’est une chose que le documentaire peut enfin m’offrir. Actuellement, nous visualisons beaucoup de documentaires et nous les analysons. Cela nous donne une approche documentariste approfondie », dit la jeune femme.
La sélection s’est effectuée sur la qualité et l’originalité du synopsis, les lauréates ont jusqu’à la mi-mars pour écrire leur scénario d’après leur contrat de scénarisation avec l’ONF. Julie Plourde juge que son idée était très précise dès le départ. « Je veux traiter du sujet du syndrome d’alcoolisme fœtal. Je connais une famille francophone à Whitehorse qui démontre un dévouement particulier face à cette réalité. C’est une histoire d’amour. Ce sont deux adultes qui se dévouent pour leur fille qu’ils ont adoptée à la naissance et qui est atteinte gravement de ce syndrome. Mon histoire est ancrée à Whitehorse, mais elle ne dépeint pas forcément le Nord car ce problème se retrouve partout au niveau national et dans toutes les sociétés », explique-t-elle.
Après une dernière sélection, le 28 mars prochain, les meilleurs scénarios se verront attribuer un contrat de production. Dans cette atmosphère de concours, Julie Plourde ne décèle aucune compétition à ce stade. « Il n’y a pas de perdante, ni de gagnante. Nous développons toutes un scénario qui sera réalisable ». La future cinéaste avoue tout de même que le fait de le produire elle-même ou avec une maison de production autre que l’ONF va dépendre d’une question d’argent.